samedi 3 mai 2025

VAUX LE VICOMTE, LES JARDINS DE LE NOTRE

 Après Fontainebleau, Vaux le Vicomte; Le chateau de Nicolas Fouquet se trouve à Maincy  à quelques kilomètres de Melun où nous séjournons 3 jours.

Nous entrons par les  dépendances que l'on peut visiter comme les équipages. Carrosses, attelages, chevaux harnachés, cochers, valets et passagers ressuscitent, le temps de la visite, l’art des maîtres-carrossiers. Les voitures du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, sont présentées dans des décors sur les thèmes de la ville, de la campagne et de la chasse.


Le musée met aussi en valeur 2 professions : le sellier et le maréchal ferrant. Le domaine fut construit pour Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV, qui le premier a réuni une dream team associant l'architecte Le Vau, Charles le Brun pour la décoration intérieure et André Le Notre pour les jardins. En quittant les Equipages, nous longeons le chateau et les fossés.

Mais avant de découvrir le chateau que nous avons visité il y a longtemps, nous voulons profiter longuement des jardins qui offrent un des exemples les plus achevés du jardin à la française. Le Jardin de Vaux-le-Vicomte s’ordonne autour d’une perspective génialement maîtrisée, longue de plus de trois kilomètres. En composant la mise en scène du château et de son écrin dans l’espace de 33 hectares taillés au cœur de la nature, André Le Nôtre et Louis le Vau réalisent la plus parfaite harmonie entre architecture et paysage de tout le XVIIe siècle. La force et la noblesse de son dessin d’ensemble, l’abondance d’eau et de surprises et sa majesté théâtrale font du jardin de Vaux-le-Vicomte l’œuvre fondatrice d’un art nouveau, celui des jardins à la française. Le château conserve du plan féodal français traditionnel la plateforme rectangulaire entourée de larges douves toujours en eau, dont il occupe le sud. D'énormes carpes se prélassent en surface pour profiter du soleil. Au pied de la terrasse, on découvre d'abord 2 grands parterres, les Parterres de Broderies sont également appelés Boulingrins ou Tapis de turquerie . En 2019, les buis âgés et dévorés par les pyrales  ont été remplacés par les Rubans Éphémères de Patrick Hourcade constitués de plaque d'aluminium. Quand on voit ces rubans au niveau du sol, on est assez déçus mais vus depuis le dome, à la fin de la visite du chateau, la vision est sublime.

 


Sur la gauche des Rubans Ephémères, le bassin de la Couronne et quelques oies sauvages, des bernaches, qui font un vacarme d'enfer et laise de grso paquets de fiente. Cette couronne a été édifiée en hommage au Roi Louis XIV qui séjourna à Vaux le Vicomte à l'occasion d'une fête grandiose donnée en son honneur le 17 août 1661, quelques jours avant la chute de Nicolas Fouquet. Après le Boulingrin, les Petits Canaux , aussi appelés Coulettes ou l'Allée d'Eau, sont le premier élément de surprise du jardin à la française d'André Le Nôtre. Le réseau hydraulique du domaine a été mis en place durant la création des jardins, entre 1641 et 1661. Quasiment intégralement détruits au XVIIIe siècle, les bassins et fontaines ont été restaurées à partir de 1875 par Alfred Sommier. Aujourd’hui, le réseau hydraulique conserve le même système de fonctionnement qu’à sa conception au XVIIe siècle : il est de type gravitaire. En effet, l’eau des sources souterraines est captée par de longs réseaux d’aqueducs, puis elle est stockée dans des réservoirs situés sur des « points hauts ». Lorsque les vannes sont ouvertes, l’eau jaillit par le principe gravitaire jusqu’au niveau de ce réservoir. La mise en route des jeux d’eau nécessite le travail d’un fontainier durant 45 minutes, qui doit successivement ouvrir chacune des vannes ouvrant les fontaines. Aujourd'hui, hélas, les jeux d'eau ne sont pas en marche. Après avoir franchi les Petits Canaux, on suit un large allée avec respectivement à gauche le Bassin des Tritons et à droite celui de la Naïade. De là, la vue sur le chateau est superbe.

On parvient alors au Miroir d'Eau;
Un miroir d'eau est une pièce d'eau peu profonde et de pente très faible servant à refléter le paysage qui l'entoure. Un type de bassin où la périphérie est légèrement plus creuse que le centre est couramment utilisé pour éliminer la formation des vagues. Nous prenons alors une allée à gauche qui va nous permettre de contourner le grand Canal et la Poêle. Nous franchissons, un petit torrent très pentu qui rejoint le Grand Canal, c'est le Tibre. La rivière plus importante qui alimente le Grand Canal est l'Anqueuil dont parle mademoiselle de Scudéry dans son Ode à Vaux."On decouvre de cet endroit une si grande et si vaste étendue de différents parterres, tant de grandes et belles allées, tant de fontaines jaillissantes, et tant de beaux objets qui se confondent par leur esloignement, qu'on ne sçait presque ce que l'on voit, parce que la multitude des belles choses estonne l'imagination, et empesche les yeux de pou- voir rien choisir d'abord "


Quand on fait le tour de la Poêle, on se retrouve face aux Petites Cascades.Nous arrivons aux Grottes.
On se trouve devant un mur massif avec sept niches rondes et des cascades. Sur ses extrémités, il y a des dieux de fleuves géants par le sculpteur Matthieu Lespagnandel épaulés sur des Atlantes, le Tibre à gauche et l'Anqueuil à droite.
Depuis les grottes, nous avons une vision qui nous explique la perspective et les différences de niveau avec au premier rang, les Petites Cascades et au fond le chateau.
"pour que cette immensité ne paraisse pas disproportionnée, Le Nôtre utilise les principes de la « perspective ralentie » qui consiste à agrandir les différents éléments du jardin (statues, bassins, parterres) au fur et à mesure qu'ils s'éloignent du château afin de comprimer les perspectives. Par exemple, de la terrasse Sud, on croirait que le bassin carré du bout du jardin est de la même taille que le bassin rond situé au premier plan alors qu' il est 8 fois plus grand"

 
De là, nous montons au sommet de la colline jusqu'à la statue dorée d'Hercule.

Au XIXe siècle, le propriétaire du château de Vaux-le-Vicomte, Alfred Sommier, faisait installer une statue d'Hercule Farnèse au fond du jardin. Cette impressionnante statue d’Hercule, très belle reproduction de l’Hercule Farnèse, vient d’être restaurée et redorée. Certes, il ne s’agit pas là de l’original, mais d’une des -nombreuses- copies. L’Hercule Farnèse (ou Hercule au repos) est un type statuaire dont l’original est une sculpture grecque antique attribuée à Lysippe (ive siècle av. J.-C.). Hercule y est représenté reposant sur sa massue recouverte en partie de la peau du lion, et il tient à la main dans son dos les pommes du jardin des Hespérides, qu’il vient juste de cueillir. Une copie du IIIe siècle après. J.-C., signée par Glycon d’Athènes, a été découverte en 1546 dans les ruines des thermes de Caracalla. Entrée dans la collection Farnèse, elle est aujourd’hui conservée au musée archéologique national de Naples. D’autres existent dont celle de 1891 par J. Tournois qui siège donc à Vaux-le-Vicomte dans la prolongation de la perspective d’André le Nôtre et érigée par Alfred Sommier, ancêtre des frères de Vogüé. 
C'est à cet endroit que la vue sur le chateau est la plus extraordinaire. 
Nous revenons vers le chateau en essayant de parcourir des allées différentes qui passe par la grotte du Confessional, moins spectaculaire que celle des fleuves.

Nous déjeunons au restaurant du domaine qui s'apparente plus à une cantine, on est loin des fastes des fetes de Nicolas Fouquet avec Vatel aux casseroles. mais hier soir, nous avons dîné dans un bel endroit, Mana, face au chateau de Vaux le Pénil, une très belle table avec une cuisine classique revisité, un endroit à recommender.
































 




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