Après le repas, nous entreprenons la visite du chateau. A Vaux, pas de visite guidée mais un audio-guide très bien conçu qui présente le chateau, son architecture mais qui est aussi un vibrant plaidoyer pour la réhabilitation de Nicolas Fouquet. Difficile de se faire une idée, était-il l'escroc et le coupable d'un crime de lèse-majesté comme le roi et surtout Colbert voulait le faire croire au peuple, ou un serviteur de l’État d'une compétence à nulle autre pareil comme l'audio-guide nous le présente ?


Protégé du cardinal de Mazarin, alors Premier ministre pendant la
minorité du futur Louis Le Grand, Nicolas Fouquet obtint la charge très
prisée de surintendant des finances le 7 février 1653 à la mort de son
prédécesseur. Non content d'aggraver la dette du royaume au lieu de la
résorber, celui-ci s'enrichit pleinement durant son mandat tant et si
bien qu'il devint peu à peu la personnalité la plus influente du moment.
Mécène généreux entouré d'un vaste réseau de courtisans, il parachèvera
son incroyable aura politique par l'édification du château de
Vaux-le-Vicomte. Cette réussite sociale, aussi importante que rapide, ne manqua pas de
susciter bon nombre de jalousies et notamment au plus haut sommet de
l'Etat : Colbert, autre ministre célèbre de Louis XIV, concentra tous
ses efforts pour que le surintendant des finances devienne suspect aux
yeux du roi. La mort de Mazarin, le 9 mars 1661, scella définitivement
le sort de Nicolas Fouquet qui avait alors perdu son soutien principal ;
celui-ci se vit en conséquence arrêté par le capitaine-lieutenant de la
compagnie des mousquetaires d'Artagnan le 5 septembre 1661 sur ordre de
Louis XIV et jeté en prison au château d'Angers.
Le logis édifié sur une plateforme, le château émerge, esthétique du surgissement, posé sur un socle entouré de douves. Les matériaux sont hiérarchisés selon les préceptes de l’époque : grès pour le soubassement, façades en calcaire et brique réservée aux communs. Le génie de Le Vau subjugue dès les marches du perron par la délicatesse de sa façade au fronton sculpté d’écureuils, emblème de Fouquet. Deux grandes statues séparées par un casque empanaché sont assises sur les rampants du fronton . Elles représentent Apollon tenant une lyre et Cybèle (ou Rhéa) tenant une corne d'abondance . Dans le tympan, de part et d'autre de l'écusson portant l'emblème de Fouquet, un écureuil rampant à senestre, un Amour joue avec un lion.

La visite commence par le premier étage avec les appartements de Nicolas Fouquet et de son épouse. Cette
antichambre est la première des trois pièces constituant les
appartements privés de Nicolas Fouquet. L'accès à la chambre se faisait
par une porte dérobée et la circulation entre les pièces par de petits
couloirs encore empruntés aujourd'hui.
La décoration et l'ameublement
de cette pièce sont des reconstitutions récentes réalisées pour
l'ouverture au public du premier étage du château en 1980.
. Face à la cheminée, grande armoire en chêne naturel et abondamment sculptée où sont entreposées les archives de Nicolas Fouquet.
Le cabinet d'ébène très richement orné est estampillé Jean Macé (1602-1672). Ce meuble d'apparat très en vogue au XVIIème, souvent équipé de tiroirs secrets ou de systèmes de fermetures ingénieux, était destiné à conserver de petits objets.

C’est dans le cabinet de Nicolas Fouquet que se trouve ce bureau en marqueterie de bois précieux attribué au célèbre ébéniste du XVIIe siècle, Pierre Gole. Il présente la particularité d’avoir un rabat supérieur qui se replie afin de permettre de protéger le travail d’écriture tout en le laissant en l’état afin d’y revenir ultérieurement.
Ensuite nous entrons dans la chambre de Nicolas Fouquet. Les cinq tapisseries qui ornent aujourd’hui la chambre du surintendant ont été tissées à la manufacture des Gobelins pour le comte de Toulouse, fils légitimé du roi Louis XIV et de Madame de Montespan, dont les armes accolées à celles de son épouse, Marie de Noailles, figurent dans les angles.

Le surintendant avait une vue sublime et axiale des jardins.
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