dimanche 4 mai 2025

VAUX LE VICOMTE, LE CHATEAU, NICOLAS FOUQUET, LES APPARTEMENTS

 Après le repas, nous entreprenons la visite du chateau. A Vaux, pas de visite guidée mais un audio-guide très bien conçu qui présente le chateau, son architecture mais qui est aussi un vibrant plaidoyer pour la réhabilitation de Nicolas Fouquet. Difficile de se faire une idée, était-il l'escroc et le coupable d'un crime de lèse-majesté comme le roi et surtout Colbert voulait le faire croire au peuple, ou un serviteur de l’État d'une compétence à nulle autre pareil comme l'audio-guide nous le présente ?

J'ai retrouvé dans les archives du ministère de la justice, un intéressant article. "

Protégé du cardinal de Mazarin, alors Premier ministre pendant la minorité du futur Louis Le Grand, Nicolas Fouquet obtint la charge très prisée de surintendant des finances le 7 février 1653 à la mort de son prédécesseur. Non content d'aggraver la dette du royaume au lieu de la résorber, celui-ci s'enrichit pleinement durant son mandat tant et si bien qu'il devint peu à peu la personnalité la plus influente du moment. Mécène généreux entouré d'un vaste réseau de courtisans, il parachèvera son incroyable aura politique par l'édification du château de Vaux-le-Vicomte. Cette réussite sociale, aussi importante que rapide, ne manqua pas de susciter bon nombre de jalousies et notamment au plus haut sommet de l'Etat : Colbert, autre ministre célèbre de Louis XIV, concentra tous ses efforts pour que le surintendant des finances devienne suspect aux yeux du roi. La mort de Mazarin, le 9 mars 1661, scella définitivement le sort de Nicolas Fouquet qui avait alors perdu son soutien principal ; celui-ci se vit en conséquence arrêté par le capitaine-lieutenant de la compagnie des mousquetaires d'Artagnan le 5 septembre 1661 sur ordre de Louis XIV et jeté en prison au château d'Angers.

Le logis édifié sur une plateforme, le château émerge, esthétique du surgissement, posé sur un socle entouré de douves. Les matériaux sont hiérarchisés selon les préceptes de l’époque : grès pour le soubassement, façades en calcaire et brique réservée aux communs.  Le génie de Le Vau subjugue dès les marches du perron par la délicatesse de sa façade au fronton sculpté d’écureuils, emblème de Fouquet.  Deux grandes statues séparées par un casque empanaché sont assises sur les rampants du fronton . Elles représentent Apollon tenant une lyre et Cybèle (ou Rhéa) tenant une corne d'abondance . Dans le tympan, de part et d'autre de l'écusson portant l'emblème de Fouquet, un écureuil rampant à senestre, un Amour joue avec un lion.

Le tableau de Jean-Baptiste Martin dit Martin des Batailles, « La visite de la Reine Marie Leszczynska, à Vaux en 1728 nous donne une idée de la somptuosité des fetes sous Louis XV.

La visite commence par le premier étage avec les appartements de Nicolas Fouquet et de son épouse. Cette antichambre est la première des trois pièces constituant les appartements privés de Nicolas Fouquet. L'accès à la chambre se faisait par une porte dérobée et la circulation entre les pièces par de petits couloirs encore empruntés aujourd'hui.
La décoration et l'ameublement de cette pièce sont des reconstitutions récentes réalisées pour l'ouverture au public du premier étage du château en 1980. 

Au mur, des gravures d'époque : Almanachs, vues par Van der Meulen et rares gravures colorées. 


. Face à la cheminée, grande armoire en chêne naturel et abondamment sculptée où sont entreposées les archives de Nicolas Fouquet. 

Le cabinet d'ébène très richement orné est estampillé Jean Macé (1602-1672). Ce meuble d'apparat très en vogue au XVIIème, souvent équipé de tiroirs secrets ou de systèmes de fermetures ingénieux, était destiné à conserver de petits objets.


C’est dans le cabinet de Nicolas Fouquet  que se trouve ce bureau en marqueterie de bois précieux attribué au célèbre ébéniste du XVIIe siècle, Pierre Gole. Il présente la particularité d’avoir un rabat supérieur qui se replie afin de permettre de protéger le travail d’écriture tout en le laissant en l’état afin d’y revenir ultérieurement.

Ensuite nous entrons dans la chambre de Nicolas Fouquet.  Les cinq tapisseries qui ornent aujourd’hui la chambre du surintendant ont été tissées à la manufacture des Gobelins pour le comte de Toulouse, fils légitimé du roi Louis XIV et de Madame de Montespan, dont les armes accolées à celles de son épouse, Marie de Noailles, figurent dans les angles.

Le surintendant avait une vue sublime et axiale des jardins.


L’Appartement de Madame Fouquet : composé d’une chambre, d’une antichambre et d’un cabinet, Madame Fouquet souhaitait un décor travaillé et féminin. En fait, Cette chambre occupe les deux tiers environ de l'ancienne chambre de Madame Fouquet. Le décor actuel reconstitue celui d'une chambre à coucher que le Maréchal et la Duchesse de Villars offraient à leurs amis. Le mobilier est typique de l'époque Louis XV : grand lit à baldaquin signé F. Leroy, commode-tombeau estampillée Migeon, fauteuils à chassis par Cresson, garnis de tapisseries.
Sur les murs le portrait du maréchal de Villars peint par Rigaud. Après le bannissement de Fouquet,
Madame Fouquet mettra 10 ans à récupérer son bien où elle se retirera avec son fils aîné. Après la mort de celui-ci, elle se résout à se séparer du château de Vaux-le-Vicomte qui est mis en vente en 1705. Claude-Louis-Hector de Villars, Maréchal et Pair de France, acquiert le domaine sans même le visiter et en apprécie le charme pendant de longues années. Cependant, son fils le revend en 1764 au Duc de Praslin. Ses descendants le conserveront pendant plus d’un siècle, dont 30 ans d’abandon, avant de le remettre en vente. Ci-dessous, Portrait de César de Choiseul, duc de Praslin (1712-1785), acquéreur de VAUX-LE-VICOMTE lors de la succession Villars en 1764. Attribué à Alexandre Roslin (Malmoë le 15/07/1718 - Paris le 05/07/1793) Huile sur toile - Réplique d'un original aujourd'hui au National Muséum à Stockholm.

Belle vue depuis la chambre. Nous allons maintenant retenir la visite du Dome. 
Reparlons de l'arrestation. La fortune de Fouquet lui permet de réaliser l’un des projets architecturaux les plus ambitieux de son temps : le château de Vaux le Vicomte. Ce domaine fastueux, où tout reflète l'élégance et la grandeur, est une démonstration de puissance qui ne passe pas inaperçue. Le 17 août 1661, Fouquet organise une fête grandiose en l'honneur du jeune Louis XIV, où se côtoient les plus grands esprits et artistes de l'époque, de Jean de La Fontaine à Molière. Louis XIV, qui s'apprête à prendre en main les rênes du pouvoir après la régence de Mazarin, ne peut tolérer un serviteur qui semble défier la majesté royale par un luxe ostentatoire. Il aurait confié à Colbert, son fidèle conseiller : "Je ne veux pas partager la gloire avec mes sujets". La chute de Nicolas Fouquet est aussi rapide que brutale. Le 5 septembre 1661, moins d’un mois après la fête de Vaux-le-Vicomte, il est arrêté sur ordre du roi par d'Artagnan, capitaine des mousquetaires. Son arrestation est le prélude à un procès retentissant, où se jouent les enjeux de la centralisation monarchique. Fouquet est accusé de malversations financières, de détournement de fonds publics, et même de lèse-majesté, crimes passibles de la peine de mort. Au cours de la visite, on reviendra sur le procès...






 






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