mardi 13 mai 2025

LE PARC DU CHATEAU DE BRETEUIL, LES CONTES DE PERRAULT

 Depuis notre hotel à Rambouillet, nous partons visiter le chateau de Breteuil à une vingtaine de kilomètres. C'est un domaine de 75 hectares qui s'étend sur le bord du plateau qui domine la vallée de Chevreuse.

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Temps de lecture : 15 minutes

Par Guillaume Bosmans et Rémi Bayol

Le fondateur de Kiloutou est devenu la 386ème fortune de France en adoptant un style de vie à l’opposé de l’austérité prônée par ses cousins fondateurs d’Auchan et autre Decathlon. Cette rupture familiale consommée, il se consacre désormais à son dernier grand projet : rénover un château royal bâti au XVIIᵉ siècle dans les Yvelines.
Le fondateur de Kiloutou est devenu la 386ème fortune de France en adoptant un style de vie à l’opposé de l’austérité prônée par ses cousins fondateurs d’Auchan et autre Decathlon. Cette rupture familiale consommée, il se consacre désormais à son dernier grand projet : rénover un château royal bâti au XVIIᵉ siècle dans les Yvelines.
A Breteuil, nous visitons le parc en fin de matinée avant de visiter le chateau à 14h. Le parking est rempli d'une dizaine de cars scolaires. Les jardins se prêtent à une leçon de botanique, les dépendances présentent les contes de Perrault, ami d'un des ducs de Breteuil et le chateau familial permet de traverser 5 siècles de l'histoire de France.
La visite commence par un jardin anglais. Le jardin à l’anglaise dit « jardin des Princes » est classé « jardin remarquable ». Il est ainsi nommé en l’honneur de l’amitié entre la famille de Breteuil et la famille royale anglaise.

En effet, la rencontre organisée le 12 mars 1881 par Henri de Breteuil, le huitième marquis de la famille, avec son ami le Prince de Galles, futur Edouard VII et Léon Gambetta, pose les bases de l’Entente cordiale. De plus, en 1912, le jeune Prince de Galles, petit-fils d’Edouard VII, futur Edouard VIII, séjourne au château pour apprendre le français. Le prince de Galles est un fieffé coquin et il semble qu'Henri de Breteuil a visité quelques lieux parisiens de plaisir ou le futur roi avait ses entrées.



La restauration du jardin des Princes a commencé en 1991 sous la conduite de Séverine de Breteuil sur une étude du maître paysagiste René Péchère et de l’architecte en chef Jean Claude Rochette, avec le concours de l’Agence des espaces verts de la région Ile-de-France et du Ministère de la Culture.

La réhabilitation de cet espace s’effectue sur la terrasse la plus ancienne du potager-verger devenue friche. Le cheminement traditionnel des potagers a été rétabli et stabilisé, les grands carrés semés de gazon et bordés de platebandes de fleurs. L’ancien bassin d’arrosage central a été restauré et mis en eau. Des fruitiers en cordons, palmettes er croisillons ont été replantés en bordure et un mail de cerisiers du Japon a complété l’ensemble. Les groupes d'enfants de maternelle ou de primaire s'égayent sur les pelouses et les terrasses et on constate qu'il existe , encore, quelques enseignants qui font preuve d'autorité et qui enseignent quelques notions de diététique. "Les enfants, ne commencez pas le repas par le dessert, ne vous bourrez pas de bonbons, Mettez vs en cercle, ramassez les papiers". Les cris d'enfants rendent la vie du propriétaire des lieux plus douce qui se débat avec une santé bancale.



Le labyrinthe.On attend que la dernière classe en sorte pour y entrer. L’actuel labyrinthe situé sous la terrasse de l’Orangerie fait écho à un autre labyrinthe aujourd’hui disparu. C’est Claude-Stanislas de Breteuil (1730-1783), maréchal de camp, qui est à l’initiative de la création du bosquet chimérique réalisé entre 1772 et mars 1773 et dont le plan est toujours conservé dans les archives du château. Clou du jardin à la fin du XVIIIe siècle, il se situait derrière le colombier médiéval. Cette œuvre d'art végétale, composée de buis taillées et mesurant près de 900 mètres de longueur, est une invitation à la découverte et à la rêverie. On se perd dans le dédale de verdure. 
Pour trouver la sortie, il faut faire preuve de patience et de perspicacité, en suivant les allées sinueuses et les chemins étroits. On tombe au milieu sur Ma Mère l'Oye. "Ce terme générique désigne la mère-grand, la conteuse qui envoûte son auditoire lors des veillées pour l’emmener vers des mondes mystérieux et magiques. C’est un nom très affectueux. On retrouve cette appellation de Mère L’Oie sur une illustration de couverture d’une des premières éditions des Contes de Charles Perrault". Charles Perrault (1628-1703) travailla auprès du roi Louis XIV. C’est au cours de sa carrière qu’il rencontra le ministre Louis de Breteuil (1609-1685) qui occupe la charge de Contrôleur général des finances. Aujourd’hui, cette étroite collaboration entre les deux hommes est toujours célébrée à Breteuil, à travers huit scènes de contes que nous allons croiser tout au long de la visite. Sous le labyrinthe s'étendent quelques hectares de belles forets et de vertes prairies.

En poussant la porte des dépendance, on découvre 8 contes de Perrault. Chaque histoire est racontée sous forme de saynètes animées qui durent 3 à 8 minutes. On va de la Belle au bois dormant à l'effroyable Barbe Bleue en passant par les fées, l'Ogre, le Petit Poucet, le chaperon Rouge et le Chat botté qu'on retrouvera tout au long de la visite du chateau.

Derrière le chateau, on découvre ce magnifique pigeonnier médiéval que nous visiterons plus tard.

En attendant, pendant que les classes enfantines pique-niquent sur les pelouses, on profite de quelques contes, le Chat Botté, Cendrillon     and so on...

Les jardins à la française sont situés de part et d’autre du château lui-même positionné dans un axe Nord-Sud.

C’est à la fin du XIXe siècle qu’ils gagnent tout son éclat. Henri de Breteuil, le huitième marquis de la famille et grand-père de l’actuel marquis de Breteuil, entreprend entre 1897 et 1903 une ambitieuse campagne de travaux confiée aux paysagistes Henri et Achille Duchêne. Ces derniers établissent de grandes perspectives notamment grâce à l’aménagement d’un bassin appelé miroir d’eau du côté Nord qui domine la vallée de Chevreuse. Ils embellissent les pelouses et les allées, réalisent des jardins de broderies de buis côté Sud, une mosaïque de buis et des topiaires en boule ou en pyramide tronquée côté Nord. Un autre bel exemple d'Art Topiaire, les jardins suspendus de Marqueyssac en Dordogne. cf:

https://www.lemounard.com/2022/06/perigord-noir-les-jardins-suspendus-de.html

La topiaire est une façon de tailler des végétaux pour leur donner une forme spécifique. Si elle est considérée comme une pratique artistique, c’est parce qu’il s’agit d’un type de sculpture, qui va laisser libre cours à la créativité des jardiniers : en forme d’animal, de boule, de spirale, de pyramide, de nuage, de vague, de lune, d’étoile, de fleur, d’obélisque, de labyrinthe, de rosace… Les arbres et arbustes peuvent être transformés en véritables œuvres d’art originales, qui sont évolutives puisqu’il s’agit de vivant : elles vont continuer à pousser au fil du temps.

L'art topiaire est particulièrement impressionnant à Breteuil. Les paysagistes taillent les buis à l'oeil avec les techniques traditionnelles (corde et règle). Dans la pente, un massif impressionne avec des buis taillés en forme de cœur, de pique, de trèfle et de carreau.
A la fin du miroir d'eau, une saignée à travers bois ouvre la perspective sur la vallée de Chevreuse et sur la pièce d'eau de la Grenouillère.
Tout près du jardin, le sous-bois est très tentant pour un amateur de champignons, les jeunes feuilles sont vert tendre et le soleil éclaire les clairières.

Avant 1789 : A cette époque le pigeonnier, dénommé « Colombier », était un privilège sei-
gneurial, signe de richesse et d’esthétisme. Il était le plus souvent élevé et situé loin des
bâtiments d’habitation.
On le trouvait dans des châteaux, des manoirs, des demeures, des abbayes, des prieurés.
Seuls, les paysans qui avaient des terres suffisantes autour de la ferme pour nourrir en
graines et insectes les pigeons, pouvaient être détenteurs d’un pigeonnier. De ce fait beau-
coup d’agriculteurs achetaient des terres pour pouvoir construire leur propre colombier qui
devenait acte de fierté.

Construit majoritairement sous l’Ancien Régime en France, seuls les seigneurs avaient le droit de les posséder et de les exploiter, c’est ce qu’on appelait « le droit de pigeonnier ». Le nombre de niches, appelées « boulins », destinées à abriter les pigeons, était réglementé en fonction de la superficie de la seigneurie. On avançait qu’un arpent de terre (équivalent à un demi-hectare) correspondait à 1 boulin. Ces colombiers étaient des symboles de richesse, leur ampleur reflétant la fortune du seigneur propriétaire.




Le 4 août 1789 : "Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen", nous assistons à l’abolition des privilèges seigneuriaux. A cet événement s’en suit une prolifération massive de pigeonniers dans nos campagnes. L’élevage des pigeons procurait aux exploitants un revenu sûr.
En effet cette activité était un facteur principal dans l’économie rurale du pays .
Tout d’abord, la fiente ou galinace de l’oiseau servait d’engrais (à l’époque il n’y avait pas
d’engrais chimique) pour les terres ainsi que les vignes. Cette fumure qui s’étendait les
jours de pluie s’appelait « colombine ».
Ensuite le pigeon servait de nourriture, on en faisait également le commerce. Il est dit que
sa chair est estimée lorsqu’il est jeune.
Aujourd’hui, dans ce colombier magnifiquement restauré, les visiteurs peuvent découvrir l’exposition «Breteuil à table». Une dizaine de grands tableaux de l’histoire de l’Art présentant des scènes de repas sont transposés en maquettes finement réalisées par Brigitte Duboc.
On admire quelques arbres remarquables comme ce cèdre du Liban qui a survécu à Marie Antoinette et de belles statues, devant le chateau, l'heure s'avance ou nous allons visiter le chateau. Au faîte du logis principal, flotte le drapeau figurant le blason des seigneurs du lieu : sur champ d’azur, un épervier d’or tient dans ses serres des rubans et des clochettes. Les couleurs sont symboliques, le bleu pour la beauté, le jaune pour la richesse et le soleil. Les couleurs de l'ASM;
Dans les douves, un cerf blanc du Népal et sa biche. 14h, la visite du chateau va commencer. ce jardin est extraordinaire à visiter avec ses petits-enfants.



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