lundi 19 mai 2025

CHATEAU DE VERSAILLES, LA VISITE GUIDÈE, LOUIS XIV À VERSAILLES, LA CHAPELLE ROYALE

 Nous attendons le début de la visite guidée dans l'antichambre de l'aile Nord des Ministres. Le préposé à l'organisation est un agité, à peine aimable, affairé, un brin évaporé, un fonctionnaire de la culture dans style de Jack avec une sorte de lascivité agacée. Notre guide est beaucoup plus charmante, une grande dame fine, cheveux blancs, élégance et classe comme il sied au Grand Siècle. Nous avons admiré la toiture de la chapelle, ce matin, en entrant dans la cour d'Honneur, elle va nous faire découvrir la chapelle qui n'est pas ouverte avec l'entrée générale.

La Chapelle royale a été achevée à la fin du règne de Louis XIV, en 1710. Elle est la cinquième – et dernière – des chapelles qui se sont succédé dans le château depuis Louis XIII. Mansart en propose le plan au Roi en 1699. Le Premier architecte meurt en 1708 sans voir la fin des travaux qui sont achevés par son beau-frère Robert de Cotte.

"L’élévation générale du bâtiment emprunte à l’architecture gothique son élévation, ses grandes verrières ou ses contreforts. Dédiée à Saint Louis, saint patron du Roi et ancêtre de la maison royale, la Chapelle, par son allure générale, fait écho à la Sainte-Chapelle de Paris qu’il avait fondée. L’élévation intérieure, dans sa distribution en deux niveaux, reprend la répartition habituelle des chapelles palatines, mais son traitement architectural, avec la puissante colonnade qui règne au premier étage, s’inspire ostensiblement de l’Antiquité."  La chapelle doit "exalter la vertu de religion comme principe de gouvernement." Après son achèvement, le souverain la confia en desserte perpétuelle aux pères lazaristes.


Le plafond de la voûte, que Mansart a voulu sans aucun arc doubleau pour en faire une surface entièrement unie, est consacré à la Sainte-Trinité : au centre, Dieu le Père dans sa gloire par Antoine Coypel (1661-1722), peintre à la Cour de Louis XIV, puis Premier peintre du Roi en 1716 sous Louis XV…, dans l’abside La Résurrection par Charles de La Fosse (1636-1716), peintre ayant œuvré à l’Hôtel des Invalides. En savoir plus sur cette peinture de la chapelle. et, au-dessus de la tribune royale, La Descente du Saint‑Esprit par Jean Jouvenet (1644-1717), peintre, élève de Le Brun.

Pendant tout le 18ème siècle, jusqu’à la révolution, la Chapelle Royale de Versailles sera le haut-lieu de la musique baroque et classique française. L'orgue de la Chapelle Royale a été construit en 1710 et 1711 par les facteurs parisiens Robert CLICQUOT et Julien TRIBUOT. Le buffet est réalisé par le sculpteur Jules Degoullons d’après les esquisses du sculpteur parisien Philippe Bertrand. A noter la place particulière qu’occupe cet instrument, au premier étage au-dessus du maître-autel. Ceci pour laisser libre la tribune occidentale occupé par le Roi, auquel l’orgue fait face. Cet emplacement imposait la forme ramassée et élevée du buffet unique, sans Positif de dos, forme inhabituelle pour cette époque. L’orgue fut inauguré en juin 1710 par François COUPERIN. L'instrument avait alors 35 jeux sur 4 claviers et pédalier.
 
Bon Boullogne peignit les plafonds du côté nord avec les saints André, Philippe, Simon, Matthias et Thomas ainsi que ceux du chevet à l'aplomb de l'orgue : le Concert d'anges chantant le Domine salvum fac Regem donné plus bas ainsi que les apothéoses de saint Pierre et saint Paul. Son frère Louis prit en charge les peintures des cinq plafonds de la tribune sud avec les saints Jacques le Majeur, Jacques le Mineur, Barthélémy, Jude et Barnabé.

La Pentecôte, 1708-1710 par Jean Jouvenet,

Voûte de la tribune royale de la chapelle royale.

 

À la Chapelle on célébrait la liturgie de Rome et non celle du diocèse de Paris. La beauté liturgique convertissait Mademoiselle de Mursay, pourtant issue d'une famille farouchement protestante : "Je pleurai d'abord beaucoup, mais je trouvai le lendemain la messe du Roi si belle, que je consentis à me faire catholique." Le souverain se rendait quotidiennement à la messe mais la communion du roi n'avait lieu que 5 fois par an aux « bons jours » : vigile de Noël, Samedi saint, vigile de Pentecôte, vigile de Toussaint et Assomption ou Immaculée Conception. Lors de ces « bons jours », le roi pratiquait le toucher des écrouelles. En état de grâce, après avoir reçu la communion, le souverain, revêtu du collier de l’ordre du Saint-Esprit, prononçait alors la célèbre phrase  "le roi te touche, Dieu te guérit."

Le chemin de croix est sculpté dans les colonnades. Les bas-reliefs  du rez-de-chaussée illustrent le thème de la Passion du Christ et font le tour de la nef. Dans les écoinçons, un ange représente, de manière allégorique, une étape du Chemin de croix tandis qu'un relief explicatif orne le pilier au-dessous.
La plupart du temps, la maîtrise d'œuvre confiait au même sculpteur le relief de l'écoinçon et celui du pilier associé, ce qui assurait une unité d'exécution.  

La visite continue dans les Appartements Royaux. 

Article suivant, la Galerie des Glaces, les appartements de la Reine

 https://www.lemounard.com/2025/05/chateau-de-versailles-la-galerie-des.html

Article précédent  



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire