


Nous sommes maintenant dans la Salle de Bal. Henri II a modifié le projet de François Ier. D'une loggia initialement prévue, il en fait une salle de bal.
Le projet originel est perceptible par la présence de grandes baies en plein-cintre et par les lourdes consoles qui devaient soutenir une voûte sur doubleaux. Les H et les croissants de lune, chiffres et emblèmes d’Henri II, attestent la transformation du projet initial.
A la différence de la galerie François Ier, les fresques imaginées par Primatice et réalisées par Nicolo dell'Abate et son équipe ne sont plus contenues dans des cadres mais courent librement en une frise débordant même sur l'encadrement des fenêtres. Les thèmes sont liés à la chasse, les festins, la danse, et à la mythologie (par exemple Apollon et les muses, les noces de Thétis et Pelée avec la fameuse pomme à l'origine de la guerre de Troie...).
Le décor de la Salle de Bal
a été imaginé par Francesco Primaticcio et exécuté par une équipe
d’artistes dirigée par Nicolo dell’Abate, artiste invité à la cour
d’Henri II. Si l’état du décor était déjà préoccupant au XVIIe siècle,
c’est seulement à partir de 1834 qu’un vaste chantier de restauration a
été lancé par le peintre français Jean Alaux.
Les huiles sur toile actuellement présentées dans les vitrines de la
salle de Bal permettent de découvrir le projet préparatoire à cette
restauration et de comprendre comment le style de Jean Alaux s’est
adapté aux courbes et contre-courbes des maîtres maniéristes. Le plafond à caissons est une résurgence des plafonds antiques.
De plus, l'organisation en caisson assure une bonne acoustique de la
pièce. Ce plafond abrite une très grande occurrence du chiffre royal, le
H de Henri II, ainsi que son emblème, le croissant de lune.


Après avoir été la chambre d’Anne de Pisseleu, duchesse d’Étampes, la favorite du roi François Ier, cette pièce a été transformée en escalier sous Louis XV. Une partie du décor d’origine a été créé entre 1541 et 1544 par Le Primatice, artiste italien arrivé à la cour de François Ier en 1532. Bénéficiant d’un accès sur la cour Ovale, l’appartement du Roi vit son escalier actuel construit sous Louis XV, à proximité d’un escalier du XVIème s devenu trop étroit. Dû à Gabriel, cet escalier d’honneur à la rampe de fer forgé, sur laquelle se lisent clairement les chiffres du souverain, permettait au Roi d’accéder au « Bel Étage » déployé au premier niveau du palais. Pourvu de fenêtres plus hautes et plus larges, ce « bel Étage » rassemble des pièces de réception se distinguant par la hauteur des plafonds, une plus grande luminosité et la richesse remarquable de l’ornementation. L’escalier d’accès conçu par Gabriel fut élevé, en 1748-49, dans l’ancienne chambre de la duchesse d’Étampes : la majestueuse et sensuelle élégance des grandes figures féminines de stuc, vestiges de la chambre du XVIème s, ainsi que les fresques du Primatice consacrées au modèle moral que représentait Alexandre le grand, ouvraient l’entrée du monarque à sa « Maison ». Sur le palier, l’escalier commande l’accès à une succession d’antichambres et de cabinets, menant jusqu’à la chambre du Roi. Anne de Pisseleu, duchesse d’Étampes, moins célèbre que Diane de Poitiers ou Madame de Montespan, a néanmoins joué un rôle crucial dans la vie de François Ier, et restera sa maîtresse jusqu’à sa mort en 1547 à l’âge de 52 ans. À partir de 1524, le roi François Ier délaisse son ancienne favorite, Françoise de Foix ( qu’il continuera tout de même “d’honorer” plusieurs fois par an), pour se concentrer sur sa nouvelle conquête Anne de Pisseleu, “la belle Heilly”.

Décoration du Primatice, XVIe siècle,
comprenant des bustes octogonaux,
des fresques de putti, des stucs
sculptés et dorés à têtes de satyres
et guirlandes de fruits, dans la
chambre de la duchesse d'Estampes
ou l'escalier du roi.
Ces deux salles, réunies au XVIIIe siècle, dites première et deuxième salle saint Louis en souvenir des séjours du roi, occupent le premier étage du cœur historique du château :le donjon médiéval (dont témoigne l’épaisseur des murs). Il s’agit de l’antichambre et de la chambre du souverain, soit celle de Saint Louis, mais également Philippe le Bel, et ce jusqu’à Henri IV. A partir de 1530, le roi pouvait se rendre directement à la chapelle en empruntant la galerie François Ier (à gauche). C’est Louis XIII qui déplace la chambre royale plus loin. La disposition actuelle en une seule grande pièce ouverte, n’évoquant plus du tout la chambre médiévale des rois, date du règne de Louis XV. Dans la première, une grande pendule de Boulle (1725), dans la seconde, un bas relief équestre sur la cheminée représentant Henri IV.Nous entrons ensuite dans 2 pièces.
Le salon Louis XIII. La somptuosité de cette pièce s’explique par le fait qu’elle a toujours jouxté la chambre du roi, à laquelle on accédait par les grandes portes du fond. C’est sous le règne d’Henri IV qu’elle reçut son décor de lambris de menuiserie aux petites portes prises dans la boiserie. Ambroise Dubois, peintre de la reine Marie de Médicis, y peignit sur toile, en quinze tableaux encastrés dans des bordures de stuc, les tribulations amoureuses du roman de Théagène et Chariclée. Le soin accordé à la décoration de la salle relevait aussi d’un désir de commémoration : c’est dans cette pièce que Marie de Médicis, étendue dans un grand lit de velours cramoisi, donna naissance, le 27 septembre 1601, au Dauphin, futur Louis XIII.


La galerie de la Reine, située au premier étage du bâtiment en brique et pierre construit en 1600 par Henri IV fut ornée, sous la direction d’Ambroise Dubois et de Jean de Hoey, d’un cycle peint consacré au mythe de Diane et aux victoires d’Henri IV.
Pendant la Révolution, la galerie de Diane devient une prison. Au début du 19e siècle, Napoléon découvre un décor en ruine et prend le parti de faire reconstruire entièrement la galerie par l’architecte Hurtault. Le programme iconographique décidé par Napoléon ne connaît qu’un début de réalisation. La Restauration décide de faire appel aux peintres Blondel et Abel de Pujol pour la voûte, et de la consacrer de nouveau au mythe de Diane. En revanche, le décor mural puise dans l’histoire de la monarchie française, des Mérovingiens jusqu’au 17e siècle.
Ce dernier décor sera encore modifié à partir de 1858 lorsque Napoléon III décide de transformer la galerie en bibliothèque, dispersant les grands tableaux. La bibliothèque rassemble aujourd’hui près de 16 000 volumes et possède en son centre un globe terrestre installé au Second Empire et réalisé pour Napoléon Ier.
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