14h30, après une nouvelle queue au portique de sécurité, nous sommes à l'heure pour la visite guidée, découverte du chateau. C'est une visite générale qui aurait mieux sa place en prime time mais aujourd'hui, l'affluence est importante et j'ai retenu les visites comme j'ai pu. Notre guide semble comme la précédente très erudite et amoureuse du chateau. Nous empruntons d'abord un escalier qu'éclaire un grand lustre. Au temps de la bougie, le chateau employait des marins à la retraite qui descendaient le lustre avec un système de corde pour changer les bougies quand elles s’étaient consumées. On imagine le risque d'incendie que ce procédé pouvait engendrer.
Le château de Fontainebleau possède une exceptionnelle collection de luminaires historiques, couvrant
une large période allant du XVIIIème siècle jusqu’à la fin du Second Empire, témoin de l’évolution
des styles et des progrès effectués en matière d’éclairage. Résidence régulièrement habitée, lieu de
villégiature et de plaisirs, la demeure des rois et des empereurs a fait l’objet au cours du XIXème siècle
de toutes les attentions afin d’offrir le plus grand confort à ses hôtes tout en prodiguant un niveau
d’éclairement digne des somptueuses fêtes qui s’y déroulaient. Si l’éclairage à la bougie resta en
usage tout au long du XIXème siècle, il fut progressivement détrôné par l’éclairage à l’huile dès le règne de Louis-Philippe, l’huile diffusant enfin une lumière plus vive, plus intense et plus stable, même si
d’autres nuisances faisaient leur apparition (fragilité des mécanismes, entretien constant indispensable pour leur parfait fonctionnement, coût des lampes, odeurs et dépôts des fumées).
Nous arrivons dans la Galerie des Assiettes. La galerie des Assiettes a été créée sous le règne de Louis-Philippe Ier en
1840, à l’emplacement d’une ancienne terrasse. Hommage à l’héritage
artistique et historique du château, son plafond est orné de 21
fragments des peintures à l’huile sur plâtre de la voûte de l’ancienne
galerie de Diane, réalisées par Ambroise Dubois. 128 assiettes en
porcelaine de Sèvres sont insérées dans des lambris en bois de style
néo-Renaissance, présentant quelques événements marquants des règnes des
plus grands souverains, ainsi que différentes vues du château et de la
forêt de Fontainebleau.
Nous découvrons un tableau qui rend compte d'une visite d'Etat importante sous Napoléon III, la visite des ambassadeurs du Siam. C'est une huile sur toile du peintre Jean-Léon Gérôme, peinte sur commande de l'État et finie en 1864 qui montre la réception des ambassadeurs du Siam par Napoléon III et l'impératrice Eugénie par Jerome dans la grande salle de bal Henri II du château de Fontainebleau, le 27 juin 1861.
La Princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin arrive à Fontainebleau
Loin des tableaux fastueux du Ier Empire
signé du baron Gérard, admirons les plaques de porcelaine de Sèvres qui
racontent l’arrivée de cette quasi inconnue choisie pour épouser à
Fontainebleau le fils ainé du roi Louis-Philippe. Offert par la ville de
Paris à la mariée, le serre bijoux en bronze relate sur cinq plaques
commandées au peintre Charles Develly la montée de la princesse par le
grand escalier, puis les trois cérémonies successives du mariage qui
ont eu lieu le 30 mai 1837.
Jeune, douce, très cultivée, cette
princesse venue du bord de la Baltique traverse le nord de l’Allemagne
et arrive en France où elle est fêtée à chaque étape avec chaleur.
Accueillie à Melun par son fiancé, le duc d’Orléans, accompagnée d’un
long cortège, elle arrive à Fontainebleau où les invités se pressent sur
les marches de l’escalier, allégrement désordonnés. Devant le roi
Louis Philippe et sa famille sortis sur la terrasse, la jeune princesse
« franchit les marches d’un pas rapide et empressé et se prosterne aux
pieds du roi et de la reine avec une grâce et une dignité
inimitable » ainsi le raconte dans ses Mémoires la Comtesse de Boigne,
témoin de cette scène pleine de tendresse durant laquelle le roi et la
reine pressent sur leur cœur Hélène en l’appelant « ma fille, ma chère
fille ». Ces plaques de porcelaine détaillent
chaque moment de cette journée où la gracieuse mariée épouse en trois
cérémonies dans trois lieux différents du château, Ferdinand d’Orléans.
Son visage s’y distingue mal, aussi sa délicate figure se révèle mieux
dans un grand tableau plus tardif où on la voit avec son fils ainé né en
1839.
Mais le destin est cruel. La mort
tragique du duc d’Orléans et la proclamation de la République en 1848
éloigneront la princesse du trône royal. Après un long exil elle meurt
en 1858.


Sous le règne de François Ier, l’église de l’ancien couvent des Trinitaires fut reconstruite, reliée au château par l’aile de la galerie François Ier.
Ce n’est que sous le règne d’Henri IV qu’elle reçut sa voûte actuelle,
l’ambassadeur d’Espagne ayant fait remarquer au roi que sa maison de
Fontainebleau " serait très belle si Dieu y était aussi bien logé que sa Majesté".
Afin de loger dignement Dieu, la direction des travaux de décoration fut confiée au peintre Martin Fréminet,
qui distribua la voûte en une suite de riches compartiments encadrés
d’épaisses moulures de stuc ornées. Son exceptionnel décor
caractéristique de ce que l’on nommerait plus tard la Seconde École de Fontainebleau,
consacré au Salut religieux, préfigurait le style baroque et ne fut
terminé qu’en 1633, sous le règne de Louis XIII. C’est dans cette imposante chapelle royale, surplombée de sa tribune dédiée au souverain, que fut célébré le mariage de Louis XV avec Marie Leczinska en septembre 1725, et que Napoléon III fut baptisé en 1810 sur les genoux de son oncle Napoléon Ier . La tribune royale est surmontée d'un magnifique écusson aux armes d'Henri IV et de Marie de Médicis. Armes des Médicis postérieures à 1494 : d'or à six boules mises en orle,
cinq de gueules, celle en chef d'azur chargée de trois fleurs de lys
d'or. FESTINA LENTE
(Hâte-toi lentement)




Henri IV confia la décoration intérieure à Martin Fréminet, très inspiré par les maîtres Italiens comme Michel ange, Titien ou de Tintoret. La rédemption a été le thème centrale de la décoration. On peut y retrouver les 4 éléments, les rois de l’ancien testament, les patriarches, les prophètes et Sybilles, les vertus mais aussi des statues : Charlemagne sous les traits d’Henri IV et Saint louis sous ceux de Louis XIII.
L'article suivant correspond à la galerie François 1er.
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