Pendant que Catherine suit son cours à l'école du Louvres, le vendredi matin, je flane autour de notre hotel, rue Caron. Je prends la rue des Francs Bourgeois, il y a là une succession de somptueux hotels particuliers, des jardins. J'entre dans l'Eglise Notre Dame des Blancs Manteaux. Notre-Dame des Blancs-Manteaux est un sanctuaire dédié à la vierge (Annonciation) depuis 1258, date de l’installation des « Serviteurs de la Sainte Vierge », et de la construction de la première église orientée Est-Ouest, le long de la rue des Blancs-Manteaux.
La communauté des Serviteurs de la
Sainte Vierge a été fondée en 1223 à Marseille et a été approuvée en
1257 par le pape Alexandre IV. Elle n’est pas à confondre avec celle des
Servites de Marie, qui a été fondée en 1233 par sept marchands de
Florence, connus dans le calendrier liturgique comme les sept saints
fondateurs des Servites de Marie, qui a été dissoute en 1276, après le
concile de Lyon (1274). Je l'ai décrite dans l'article consacré au Crédit Municipal, le bâtiment qui la jouxte. cf : https://www.lemounard.com/2025/02/paris-visite-du-credit-municipal-avec.html.
Je continue en traversant le jardin Langlois qui porte le nom de Charles-Victor Langlois, directeur des
Archives Nationales (1913-1928), homme d’une grande science et de bon
goût, a qui l'on doit la conservation de l’Hôtel de Rohan et de ses
communs. Autour des jeux pour enfants poussent des bouleaux verruqueux, des aubépines au tronc
noueux, des arbres à soie (Albizia julibrissin) et des pommiers du
Japon. Les pommiers sont à l’origine de nombreux mythes exaltant
la fécondité, en raison de la forme ronde des pommes. Dans la tradition
hébraïque, il est le symbole du péche de chair, la pomme ayant entraîné
l’expulsion d’Adam et Eve du paradis terrestre. Accolée à un mur de
l’église Notre-Dame des Blancs-Manteaux qui déborde sur le jardin, on aperçoit la fontaine " des Guillemites" (1719). Je suis devant le 24
de la Rue Pavée où siège la Bibliothèque Historique de la Ville de
Paris qui détient une fascinante collection. Le bâtiment est, à
l’origine, un hôtel particulier : l’hôtel d’Angoulême Lamoignon,
ou hôtel de Lamoignon. Il date de la fin du XVIe siècle et se remarque
par son architecture monumentale, avec des pilastres
s’élevant sur plus d’un étage et des sculptures sur les frontons qui
font allusion à la chasse : têtes de cerf ou de chiens, mais aussi des
croissants de lune. Il s’agit tout simplement de
l’emblème de Diane, déesse de la chasse. Car l’histoire de l’hôtel de
Lamoignon est liée à une autre Diane de France, duchesse d’Angoulême et
fille légitimée d’Henri II.
Jouant un rôle important dans la monarchie française durant sa longue
vie, la duchesse acquiert l’hôtel en 1584, puis le remanie et
l’agrandit. À la mort de Diane d’Angoulême en 1619, cette dernière lègue
son hôtel à son neveu, Charles de Valois, qui est le fils illégitime
du roi Charles IX.
Il agrandit le bâtiment en faisant rajouter une
aile supplémentaire, construire un rez-de-chaussée, un étage et un
comble avec une tourelle d’angle.

Je traverse un jardin dont une partie laisse la nature prendre possession des lieux. C'est le jardin des Rosiers-Joseph-Migneret (IVe) à l'entrée côté rue des Rosiers, il y a une stèle à la mémoire des 101 enfants juifs non scolarisés (car trop jeunes) morts en déportation. Joseph Migneret (résistant, ancien directeur de l'école communale proche au 8-10 rue des Hospitalières-Saint-Gervais) sauva au péril de sa vie nombre d'enfants .
520 enfants du IVe arrondissement sont morts dans les camps nazis et cette plaque rappelle à nos mémoires l'épouvantable drame.
Au1bis de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais, je remarque 2 taureaux assyriens à l'entrée d'une école.
Aujourd’hui une école, mais autrefois le marché des Blancs Manteaux,
construit dans les années 1810 – 1820 sur ordre de Napoléon 1er. C'était une halle du marché, séparée pour des
raisons d’hygiène, car on y vendait la viande. Cette halle est
inaugurée le 5 juin 1823. C
es
têtes de taureaux. Elles sont l’œuvre de Edme Gaulle, formé à l’école
de Dijon, plus connu pour avoir fait partie des trente sculpteurs
chargés d'exécuter la décoration de la colonne de la Grande Armée sur la
place Vendôme.
L’Hôtel de Soubise, anciennement L’Hôtel de Clisson puis L’Hôtel de GuiseCe magnifique édifice du 18ème siècle, 60 rue des Francs-Bourgeois est connu pour être le siège des Archives Nationales.
Mais l’imposant bâtiment connut un passé prestigieux avant de recevoir
des collections, et plusieurs changements de noms au gré du changement
de ses propriétaires. C’est Napoléon Ier qui affecta les lieux aux Archives Nationales. Et en
1867, une petite partie de la surface fut dédié au Musée de l’Histoire
de France.
Dans ce charmant petit musée et son jardin, on peut admirer des pièces
exceptionnelles telles que les testaments de Louis XIV et de Napoléon
Ier, l’édit de Nantes ou le Serment du Jeu de Paume dans la fameuse
« salle du trésor des Chartes » où trône la fameuse « armoire de fer »,
ce coffre-fort fabriqué en 1790 pour protéger les documents les plus précieux.

Les bâtiments n’ont cependant pas toujours été une prison : dans la 1ère moitié du XVIIIe siècle, ils abritent au contraire un des plus beaux hôtels particuliers du quartier. Le duc de la Force en est le propriétaire jusqu’en 1715 ; puis ce sont les frères Pâris, des financiers et collectionneurs avisés, qui l’occupent jusqu’en 1754. A cette date, l’État s’en porte acquéreur, avec l’idée d’y créer une école militaire. Renonçant à ce projet il y installera finalement diverses administrations. En 1780, c’est une «prison modèle» qu’on aménage dans cet hôtel particulier, afin d’y enfermer les condamnés à de petites peines, en lien avec des délits mineurs (pour dettes notamment). En outre – nous sommes au siècle des Lumières, une époque où l’on s’intéresse, entre autres choses, aux conditions de détention dans les prisons de la Couronne – ces condamnés sont soumis à un régime carcéral plus «confortable» qu’ailleurs : ici, plus de cachots mais des chambres à quatre lits, voire une cheminée, pour les plus riches ; dortoirs avec lits à matelas, couverture et chauffoir commun pour les plus pauvres ; promenade, infirmerie et repas pour tous.
En 1785, la Force s’agrandit. Après
l’annexion et l’adjonction de nouveaux bâtiments au nord, on distingue
désormais la «Grande» de la «Petite» Force, la première destinée aux
hommes, la seconde aux femmes. Celles-ci sont principalement des «filles
publiques».
Sous la Révolution, des «suspects», des
aristocrates, des prêtres, des ennemis déclarés ou supposés du régime
sont enfermés là. En 1792 ont lieu les «massacres de septembre», au
cours desquels plusieurs prisonniers sont extirpés de leurs cellules et
sont exécutés sommairement par une foule inquiète, enflammée par les
rumeurs de complots royalistes et l’invasion austro-prussienne.
A La Force, la victime la plus célèbre de ces massacres est la princesse de Lamballe,
surintendante de la maison de la Reine : décapitée sauvagement sur une
borne, en face même de la porte de la prison, sa tête sera ensuite
promenée sur une pique dans la capitale, jusque sous les fenêtres de
Marie-Antoinette au Temple.
C'est ici qu'aujourd'hui, Gavilane fabrique ses bijoux mais la visite est limité aux commerçants donc on répond tout de suite à mon coup de sonnette mais il n'est pas possible de me laisser entrer.Par contre, il existe une boutique tout près de là, 8 rue des Francs Bourgeois, tenu par une jeune femme charmante et j'y reviendrai avec Catherine.
Le musée Carnavalet est consacré à l’histoire de Paris, des origines à nos jours. Ouvert en 1880, le musée actuel occupe deux hôtels particuliers des XVIe et XVIIe siècles. Dans ce cadre architectural remarquable, on découvre les riches collections du musée : fond archéologique gallo-romain et médiéval, souvenirs de la Révolution française, peintures, sculptures, mobiliers et objets d’art. Les collections sont présentées dans des salles restituant l’atmosphère des demeures privées du XVe au XIXe siècle. L’un des temps fort du parcours est la visite de l’orangerie, entièrement restaurée en 2000. Je repasse près de l'hotel Lamoignon.
Pavillon de la Reine (hotel 5 étoiles) doit son nom à Anne d’Autriche, reine de France qui, au XVIIe siècle, vécut dans l’aile qui séparait la demeure de l’actuelle place des Vosges dans le quartier du Marais à Paris.Ce fut d’ailleurs à l’occasion de ses fiançailles avec Louis XIII, en 1612, que la place fut inaugurée.
Boulevard St Antoine, je remarque cet immeuble très étroit et je traverse pour visiter l’Église Saint Paul-Saint Louis. Avec la Contre-Réforme, on assiste à un renouveau des ordres religieux. L’ordre des Jésuites, appelé la Compagnie de Jésus, est fondé en 1534 par Ignace de Loyola. Devenus puissants, les jésuites décident de faire ériger une grande église sur la rue Saint-Antoine, la principale artère Est-Ouest de la ville. En 1627, le roi Louis XIII pose la première pierre de l’église Saint-Louis en 1627. Elle sera achevée en 1641. Le cardinal de Richelieu en personne y célèbre la première messe. Les prêches de Louis Bourdaloue sont restées fameux. Les évêques Bossuet et Fléchier y prêchent également. L’église est fréquentée par l’aristocratie du Marais. En 1762, les Jésuites sont chassés de France par le Parlement de Paris. L’église est confiée en 1767 au couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers.
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