"Son énergie, c’est l’esprit, le cœur, le désir, en un mot la puissance
vitale du peuple de Paris. Lorsqu’on l’a vue s'enflammer, le 15 avril
2019, et lorsqu’on l’a vue s’effondrer, le cri du public, puis ses
larmes, en ont témoigné clairement : la perte d'un élément emblématique
du patrimoine nous regarde."
Chaque fois que l'on "monte" à Paris depuis l'incendie, nous allons voir l'avancée des travaux, on passe de longs moments, sur le parvis, à lire les immenses panneaux qui décrivent l'avancée, le calendrier des travaux et qui parlent des artisans, des ingénieurs, des architectes qui y participent. Cette photo date de début décembre, juste avant la cérémonie de réouverture du 7 décembre qui marque la résurrection de la cathédrale après cinq années de restauration. "Notre-Dame de Paris est la « cathédrale gothique » par excellence. Sa construction commença au XIIe siècle et dura plus de 170 ans. Sa célèbre façade occidentale a exercé une influence considérable dans l'Europe entière, par son équilibre et son harmonie sans équivalent."J'étais devant ma télé sur une chaîne d'information quand, le 15 avril 2019, quand l'image de l'incendie apparaît. Tout au long de la soirée, on va suivre la catastrophe jusqu'à cette image effroyable de la flèche qui s'effondre.
"Quand la flèche, en feu, de Notre Dame de Paris a basculé dans le vide, c'était comme si, ensemble, l'histoire, la foi et la beauté avaient renoncé devant la barbarie".
A l'origine, la flèche de Notre-Dame de Paris est un clocher qui culmine à 83 mètres de hauteur et abrite six petites cloches. La flèche recouverte de plomb qui surmonte la croisée du transept va être fragilisée par les intempéries au fil du temps. Elle est démontée à la fin du XVIIIe siècle. Culminant à 96 mètres, elle était agrémentée d’un étagement de seize statues en cuivre accroissant l’effet d’élancement. La flèche elle-même était composée d’une souche octogonale percée de quadrilobes, aux arêtes ornées de crochets, d’un premier étage à claire-voie, d’un second étage formé de huit baies couronnées de gables très élancés et enfin de l’aiguille elle-même surmontée par un coq. L’ensemble était orné de chimères ailées, de rapaces, de motifs floraux, de perles. L’ouvrage était intégralement en plomb, excepté les statues en cuivre.
Pour éviter les queues interminables, j'ai retenu la visite gratuite sur internet. Pas d'attente mais quand on pénètre dans le cathédrale, la foule est très dense et il est évident qu'on ne pourra pas faire la visite dont on rêve. Première impression, la lumière.
"Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres.Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit.Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour. »
Pour fabriquer des vitraux d’une grande intensité de couleurs, il est nécessaire de disposer de pigments en grande quantité, rares et onéreux. Ils proviennent parfois de pays lointains comme le lapis-lazuli, extraits dans les mines d’Afghanistan, avec lequel obtenir un bleu profond.




La foule qui visite empêche de faire une visite qui suit une logique, il est difficile, sans l'avoir préparée, de ne pas passer à coté de quelques incontournables comme la couronne d’Épines du Christ. "Emporté par la foule", je picore au hasard. Une grande toile de Louis Testelin, un peintre protestant, la Flagellation de St Paul. Ses engagements religieux ne nuisent aucunement à sa carrière. Il peint pour Anne d’Autriche et de nombreux établissements religieux parisiens. Toutefois, son œuvre variée et nombreuse a été largement amputée. Parmi les rares peintures subsistantes, se trouvent les deux Mays réalisés pour Notre-Dame en 1652.
Une magnifique crèche du XVIIIe siècle, fabriquée dans la tradition
napolitaine est exposée à Notre-Dame. Ses nombreux santons à la tête modelée en terre cuite, vêtus de
riches étoffes, ainsi que ses décors peints ont été peu à peu rassemblés
par le critique d'art et directeur artistique italien Alberto
Ravaglioli, récemment décédé. La crèche s’inscrit dans la plus pure tradition des crèches napolitaines et des ateliers de la rue San Gregorio Armeno.
En 1223, saint François d’Assise, frappé par la ressemblance entre
les grottes de ce village italien et celles de Bethléem, fait naître la
tradition des crèches à Greccio, petit village italien. L’habitude de
créer des crèches avec des figurines se répand en Italie, à Naples, puis
gagne tous les pays méditerranéens. D’abord en bois peint, les
personnages des crèches sont réalisés en fil métallique recouverts de
paille, les mains et les pieds en bois, et la tête en terre cuite. Au
XVIIIe siècle, symbole de richesse, la crèche se voit parée de matériaux
les plus précieux (or, argent, tissus raffinés…), notamment à la cour
du roi d’Espagne. La crèche exposée rassemble de nombreux personnages
richement habillés.
La chapelle axiale, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, abrite le mausolée
d’Albert de Gondi, les deux sculptures sont les Priants de Pierre de
Gondi. La chapelle-Notre-Dame-des-sept-Douleurs est ainsi
nommée en référence à sept évènements de l’évangile qui font souffrir
Marie au long de sa vie et de la Passion de son fils Jésus. Sur le mur à
droite, une fresque datant du 14e siècle montre la Vierge qui accueille
l’âme de Matifas de Bucy, l’évêque qui décida de l’édification de la
chapelle. Au centre se tient ” la Vierge portant la Couronne d’épines “,
une statue en bois réalisée par Corbon. Derrière l’autel, le vitrail
datant de 1855 représente l’histoire de la Vierge.
La chapelle axiale, derrière le chœur, est l’emplacement du nouveau
reliquaire créé par Sylvain Dubuisson pour abriter la Couronne d’épines.
Les soldats romains, pour se moquer de la royauté du Christ, le
coiffèrent d’une couronne garnie d’épines, devenue l’un des instruments
de la Passion (souffrance de Jésus lors de sa crucifixion, depuis son
arrestation jusqu’à sa mise au tombeau).
Louis IX ( Saint Louis,) acheta la Couronne et 22 autres reliques,
découvertes au 4e siècle par la mère de Constantin, en 1238. Louis IX
fit construire la Sainte Chapelle à quelques pas de Notre Dame pour
abriter ces objets uniques et si précieux. Les reliques y restèrent
jusqu’à la Révolution française.
En 1791, les reliques furent transférées à l’abbaye de St Denis.
Puis, en 1804, à l’occasion du sacre de Napoléon 1er, la Couronne
d’épines fut confiée à la cathédrale et placée depuis 1923 sous la
protection des chevaliers du Saint Sépulcre.
Statue de saint Georges dans la chapelle rayonnante saint Georges.

Entre 1710 et 1714, Robert de Cotte place deux rangées de stalles de chêne sculpté. Au-dessus de celles-ci sont installés 22 panneaux de chêne laissé au naturel. Ils représentent des scènes de la Vie de la Vierge.
La rose sud, dit aussi rose du midi est offerte par le roi saint
Louis. Elle est édifiée en 1260 en écho à la rose nord, édifiée vers
1250.Sa conception est l’œuvre de Jean de Chelles, puis de Pierre de
Montreuil. Elle mesure presque treize mètres de diamètre. Avec la
claire-voie sur laquelle elle repose, la hauteur totale de vitrage
atteint près de dix-neuf mètres. Dès le XVe siècle, elle souffre de
problèmes de stabilité des couleurs. De 1725 à 1727, le cardinal de
Noailles finance sa reconstruction et fait placer ses armoiries au
centre. L’architecte Germain Boffrand dirige les travaux. Le maître
verrier Guillaume Brice y incruste des éléments anciens. Lors des
restaurations du XIXe siècle, Viollet-le-Duc demande au verrier Alfred
Gérente de laisser ces ajouts. Il reconstitue les médaillons manquant
dans l’esprit du Moyen Age, en s’inspirant des vitraux de Chartres. Elle comporte quatre-vingt-quatre panneaux répartis sur quatre
cercles. Leur nombre s’articule sur les chiffres symboliques quatre,
douze et vingt-quatre. Les douze apôtres sont répartis dans les deux
cercles. Ils se mélangent à des saints martyrs souvent honorés en France
parmi lesquels Laurent, Denis (premier évêque de Paris), Pothin (évêque
de Lyon), Marguerite, Blandine, Georges, Ambroise, Eustache. Le
troisième et le quatrième cercle décrivent des scènes du nouveau et de
l’ancien testament, fuite en Égypte, guérison d’un paralytique, jugement
de Salomon et annonciation. Neuf scènes de la vie de Saint Matthieu
datent de la fin du XIIe siècle. Les deux écoinçons représentent d’un
côté la descente aux enfers, entourée de Moïse et Aaron (en haut) et de
la tentation d’Adam et Eve (en bas) ; de l’autre, la résurrection du
Christ, avec saint Pierre et saint Paul (en bas), sainte Madeleine et
saint Jean (en haut).



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