En
quittant le salon de thé, nous remontons la rue de l’hôtel de ville.
Première célébrités, Thomas Mann . Sa maison familiale, le
Buddenbrookhaus est hélas en réfection, couverte de palissades et
d’échafaudages. Les facettes, insoupçonnables, changeantes, ont inspiré Thomas Mann, qui y est né en 1875, prix Nobel de littérature en 1929. "Thomas Mann commence à écrire « Les Buddenbrook » à l'âge de
vingt-deux ans. Influencé par le pessimisme de Schopenhauer et le
nihilisme de Nietzsche,
il livre, à partir de l'histoire de sa propre
famille, une fresque captivante, le récit de l'irrémédiable déclin d'une
dynastie de négociants de Lübeck, sa ville natale. Il avec une acuité et une lucidité étonnamment précoces les valeurs
avec lesquelles l'aïeul, Johann, a fait prospérer la « maison
Buddenbrook » et souhaite la transmettre aux générations suivantes. Des
valeurs que l'écrivain regarde parfois avec humour, voire ironie, mais
souvent, aussi, avec tendresse."Il y décrit "le
décalage culturel, en ce milieu de XIXe siècle, semble insurmontable
entre les commerçants déjà mondialisés de la Baltique, qui font leurs
classes à Londres, Anvers, Bergen, et les rustiques Allemands du Sud,
qui ne prendront leur revanche économique qu'un siècle plus tard ?".
Un peu plus loin dans la Breite Strasse, on s’arrête devant la Haus der Schiffergesellschaft, maison de
guilde de skippers et marins, une maison à pignon à gradins dans le style de
la Renaissance en briques. La
maison de la guilde des marins existe depuis le 13ème siècle, et gère
encore aujourd’hui l’entraide des travailleurs marins qui en
font partie. C'est un restaurant décoré de belle manière avec des
objets offerts par les Marins au fil
des siècles. Chaque région de commerce de la Hanse y avait sa table
longue, appelée « Gelage ».
Nous sommes sur la butte et admirons l’Hospice du Saint Esprit et
l’église Saint Jacques. La Bennhaus, superbe demeure bourgeoise
néo-classique de la fin du XVIIIe siècle édifiée par l’architecte
Lillie, abrite un musée très intéressant, une belle galerie qui possède. une collection d’œuvres de peintres romantiques,
impressionnistes et expressionnistes allemands comme Ferdinand Olivier (1838), Münch et son tableau des Quatre fils de Linde
(1903) et Max Liebermann, le plus grand expressionniste allemand (1915). Malheureusement, l'hospice ne se visite pas le lundi.
L'hôpital du Saint-Esprit présente trois
pignons avec quatre tours élancées et une grande salle d'église
construite dans l'architecture gothique de brique nord-allemande.Fondé
en 1227 et achevé en 1286, l'hôpital servait d'établissement médical et
d'abri pour les voyageurs avant de devenir une maison de retraite
pendant la Réforme.La salle de l'église contient d'importantes peintures
murales du début du XIVe siècle qui documentent les récits religieux et
sociaux de la Lübeck médiévale. Chaque résident de la maison de
retraite occupe un espace privé de six mètres carrés, conservant
l'aménagement traditionnel depuis la rénovation des années 1970. Le
bâtiment entretenait sa propre brasserie pendant l'époque médiévale,
produisant de la bière comme source principale de nutrition pour ses
habitants.
Dans la Kunigstrasse, on remarque un immeuble superbe construit à la fin du XIXéme siècle.
Le Musée Willy Brandt retrace la vie et la carrière politique du Prix Nobel de la Paix en 1971. Depuis l'affaire Guillaume, je n'ai pas une grande considération pour Willy Brandt. L’affaire Guillaume est, sur le plan politique, l’affaire d’espionnage la plus marquante de l’Allemagne d’après-guerre. Le , Gunter Guillaume, l’un des collaborateurs les plus proches de Brandt, est démasqué en tant qu’espion de la RDA. Le chancelier endosse la responsabilité politique et démissionne de son poste le . Aujourd’hui encore, il semble que l’affaire Guillaume n’ait pas été le seul motif de cette démission dans la mesure où les informations divulguées à la RDA ne relevaient pas véritablement de la sécurité.Günter Guillaume fut démasqué en même temps que sa femme qui travaillait elle aussi pour les services de renseignement.
Nous
prenons une rue à gauche qui mène à la maison de Gunter Grass qui
avec son roman «Le Tambour» a fait date dans l´histoire de
la littérature. Il a reçu le prix Nobel pour l'ensemble de son œuvre. Le
complexe de bâtiments comprenant deux vieilles maisons de ville
rénovées dans la Glockengießerstraße est situé en dessous de l'église
Sainte-Catherine. La conception a été réalisée par l'architecte de
Lübeck, Thomas Schröder-Berkentien.
Sur deux étroites parcelles de 50 mètres de long avec une cour médiévale se trouvent les bâtiments avant et arrière avec l'espace
d'exposition proprement dit7. Dans la cour intérieure, on peut voir dans le jardin des sculptures des œuvres de Grass comme la sculpture Der Butt im Griff.
Dans cette rue, il y a une belle succession de Giebelhaus de briques est la demeure typique des marchands, des brasseurs, des Krämer (importants marchands alliant commerce de gros et commerce de détail), et de beaucoup d’artisans aisés.
Dans cette rue, on découvre aussi les "« Gänge
und Höfe » - comme on les appelle à Lübeck - sont des cours et des
passages cachés un peu partout en ville et dont les origines remontent
au Moyen Âge. Il en existe près de 90 à Lübeck, une telle variété est
unique au monde ! Il faut souvent pousser une porte ou une grille depuis
la rue principale pour y accéder et on tombe alors dans un
vrai monde de poupées avec des petites maisons charmantes et fleuries,
souvent pas plus hautes qu’un ou deux étages. Elles étaient en fait à
l'époque médiévale des habitats collectifs de bienfaisance, financés par
les notables de la ville et destinés à héberger les plus démunis, les
veuves des marins ou les personnes âgées... Elles ont aujourd'hui été
restaurées et offrent un cadre de promenade agréable, calme et très
vert. Ces vestiges de l'époque médiévale permettent de remonter le temps
et de s'imaginer la vie à l'époque de la Hanse. Ils rappellent les
béguinages de Belgique et sont un des attraits indéniables de Lübeck.
Amusez-vous à chercher ces petits passages à travers la ville et,
surtout, osez pénétrer dans ces cours des merveilles pour un instant
hors du temps. Les plus belles se trouvent dans la
Glockengießerstraße,la Wahmstraße, la Dr-Julius-Leber-Straße et
Engelswisch. Elles se nomment, entre autres, Hellgrüner Gang,
Füchtingshof (une des plus remarquables), Glandorps Gang, Hassen-Hof ou
encore Höveln Gang." Petit Futé.
Le
Fuchtingshof fait face à la maison de Gunter Grass mais, pour la
tranquillité des habitants, le portail est fermé de 12 à 15 heures et
nous trouvons porte close. Depuis 1639, il sert de maison pour les veuves de capitaines et de marchands.Le
fondateur, Johann Füchting (1571 – 1637), commerçant et conseiller
municipal de Lübeck, stipulait dans son testament, entre autres, la
création d'une fondation « pour le bien et le bien-être des pauvres ». Ses héritiers exaucèrent
ses vœux en achetant le terrain de la Glockengießerstrasse et en
construisant le Füchtingshof, qui servait de logement gratuit aux
veuves et aux orphelins. En 1648, le Füchtingshof fut mis en service.La
cour a été construite et reconstruite à plusieurs reprises au cours
des siècles, notamment pour tenir compte de l'évolution des
besoins de vie et pour préserver la substance. Les
appartements de la cour sont toujours loués à des femmes seules et
nécessiteuses, le niveau des loyers étant inférieur au loyer social.
Nous pouvons accéder à plusieurs "gange et hofe". Ce sont des endroits,
charmants, bucoliques et romantiques qui alternent avec des maisons à
pignons.
Nous avons la chance de pouvoir entrer dans quelques passages et arrière-cours. C'est charmant, tranquille, bucolique, écolo, coloré parfois.
Il y a aussi quelques petites rues pavées, bordées d'arbres, pas un bruit, une atmosphère de village de conte de fées avec des maisons de poupées.
Les clochers ne sont jamais très loin, une maison étroite, celle d'un marchand plus pauvre que les autres ...
Et une maison à colombage, la promenade est très romantique.
Nous traversons la vieille ville, Holtentor et retour à la gare.
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