mardi 14 janvier 2025

ALLEMAGNE, HAMBOURG, VISITE DE L' HOTEL DE VILLE

 Nous sommes dans le halle du Rathaus à 13h15. L'horloge, dans le hall de la mairie, symbolise l'interaction entre la vie et la mort. Un petit garçon sonne les quarts d’heures. Assise sur le cercueil la grande faucheuse sonne l’heure. Je reviens sur Hammonia, symbole de la ville de Hambourg. La figure de Hammonia apparaît pour la première fois dans l'art et la littérature au XVIIIe siècle. Jusqu'à la Réforme , la patronne de la ville était la Vierge. Hammonia est une grande et belle déesse qui veille sur Hambourg,  généralement représentée portant une couronne en forme de mur d'enceinte surmonté de tours ; elle peut également tenir les armoiries de la ville, une ancre de navire.... On dit qu'elle représente les valeurs hanséatiques de Hambourg : liberté, paix, prospérité, harmonie, bien-être et commerce. C'est le centre de Altstadt.


La cour et sa magnifique fontaine sont recouverte de neige.

La guide arrive, la visite se fait en anglais par une jeune femme primesautière et enjouée. Nous empruntons l'escalier qui nous mène au deuxième étage après avoir franchi le portail de lions. 

Nous découvrons d'abord la salle où se réunit le parlement.  

 

 

 

Le Bürgerschaft de Hambourg est le parlement régional de la ville libre et Hanséatique de Hambourg. Il se compose de 121 députés. Chaque électeur dispose de dix voix : les cinq voix qui lui permettent de voter dans sa circonscription ; les cinq autres  lui permettent de voter pour une ou plusieurs listes de candidats ou un ou plusieurs candidats au niveau de la ville. Après répartition des 121 sièges et attribution prioritaire aux mandats de circonscription, les sièges restants sont attribués aux candidats de la liste municipale, en tenant compte du nombre de suffrages reçus personnellement par chacun d'eux. Le Bürgerschaft est élu pour une législature de cinq ans par les résidents hambourgeois âgés de 16 ans et plus. En 2020, les sociaux-démocrates  arrivent en tête, bien qu'en fort recul en termes de voix. Les Verts prennent la deuxième place et enregistrent leur record électoral dans ce land. Déstabilisés par une crise politique en Thuringe le mois précédent, la CDU et les libéraux  sont en nette baisse, tandis que l' AfD (extrême droite) en connaît une légère. La CDU obtient son plus faible score dans un land depuis 1951, et le FDP n' atteint le seuil de 5 %. La guide semble favorable au SPD qui semble généreux avec l'argent des contribuables (on en connaît d'autres) avec des transports en commun pas chers et la garde des enfants à la charge de la collectivité. Olaf Scholz, chef de file social-démocrate aux élections de 2011 à Hambourg,  remporte une solide majorité absolue. Il est reconduit comme premier bourgmestre en 2015, après avoir formé une rouge-verte. En 2018, il renonce à diriger l'exécutif hambourgeois afin de devenir vice-chancelier et ministre fédéral des Finances dans la grande coalition d'Angela Merkel.


Voici le fauteuil d'où le premier bourgmestre dirige les débats.

La visite se continue par une des pièces parme les plus prestigieuses du Rathaus, la salle de l'Empereur (Kaisersall ). Elle commémore l'inauguration par Guillaume II en1895 du canal de Kiel : c'est un canal maritime de navigation à seuil de partage de 98 kilomètres qui relie la mer du Nord(à Brunsbuttel) à la mer Baltique (à Kiel). Il a une profondeur moyenne de 13 mètres contre 52 mètres en moyenne pour la mer Baltique. En traversant le sud de la péninsule du Jutland  en Allemagne, le canal permet un raccourci moyen de 460 km) Avec plus ou moins 120 bateaux par jour en moyenne, il est une des voies d'eau non naturelles les plus fréquentées au monde1.

D'un coté de la salle, les médaillons représente les villes de la mer du Nord et en face celle de la Baltique. Le bas relief en bronze montre 2 femmes qui se tiennent la main, la Mer du Nord et la Baltique.  Au fond de la salle, le bas-relief en marbre représente Poséidon qui possède la rudesse de la mer du Nord qui fait face au bas-relief d'Amphitrite, l'épouse de Poséidon qui symbolise la douceur de la Baltique.





On remarque aussi, dans cette salle, les buste de Guillaume II et de Bismark. Autre détail intéressant, le médaillon qui figure Lubeck, capitale de la Hanse et les superbes portes marquetées.Les murs de cette salle sont recouverts de cuir.


Nous entrons ensuite dans une somptueuse rotonde.

 

 

La salle du Phoenix est la suivante, ce même phénix qui figure déjà sur la façade . Le
phénix,  est un oiseau mythique, doté d'une immense longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître soit de son propre cadavre, soit des flammes de son bûcher. Il symbolise un cycle de mort et de résurrection. Il est appelé par une périphrase moderne « l'oiseau de feu » Le tableau de Vogel est intéressant qui présente les députés du Burgershaft. Ils portent un vêtement très lourd, 20 kilos, qu'ils ne devaient jamais laver et qu'ils ont abandonnés dans les années 90. C'est un tableau qui date de 1897 et qui montre l'entrée des députés dans le nouvel hôtel de ville. Une bombe est tombée ici, au cours des bombardement mais le détonateur défectueux n'a pas fonctionné ce qui nous permet d'admirer ce bâtiment aujourd'hui.

Belle vue sur la place du marché,  sur le lac de l'Alster au second plan et sur l'immense balcon.

Le phénix trône. Des toiles qui représentent les maires successifs. Quelques beaux vitraux.

 

Nous ne pénétrons pas dans la salle ou se réunit le Sénat de la ville. Le pouvoir exécutif est exercé par le Sénat   qui est dirigé par le premier bourgmestre, qui préside également le Parlement. Dans la Chambre du Sénat, il n'y a pas de fenêtres mais un toit vitré qui fait entrer la lumière. La coutume allemande veut que les sénateurs se rencontrent à ciel ouvert.



 

Nous gagnons ensuite l'escalier qui nous conduit à la salle de bal monumentale et immense où personne n'a jamais dansé.









Cette salle est longue de 50 mètres et décorée de grands tableaux qui racontent l'histoire de la ville. Avec ses hauts plafonds et ses fresques complexes,  elle constitue la pièce maîtresse du bâtiment et accueille des cérémonies et des événements officiels tout au long de l'année.Un grand banquet y a lieu chaque année où 400 convives triès sur le volet participent à un repas de charité où on ne danse pas car le sol est peu stable et tremblerait sous le poids et la frénésie des danseurs._Voilà, la visite se termine, notre guide a été charmante, agréable et nous a fait découvrir cet édifice luxueux, qui reflète la puissance de la ville mais pas franchement beau, très teuton, plus de luxe que de raffinement. Dans la ville enneigée, sur les trottoirs glissant, nous poussons jusqu'à l'église saint Nicholas ou plutôt ce qu'il en reste après la pluie de bombes en 1943.C'est un lieu  de mémoire  au cœur de la ville de Hambourg. Diverses églises ont été construites sur ce site depuis le Moyen-Âge . Son histoire a commencé par une chapelle et s’est terminée par le bâtiment dont on peut voir aujourd’hui les ruines. Lors de la consécration de l’église en 1863, elle était considérée comme la plus importante église néo-gothique. Culminant à 147,3 mètres, sa tour était le plus haut édifice sacré du monde. Lors des raids aériens sur Hambourg pendant la Seconde Guerre mondiale, l’église Saint-Nicolas a elle aussi été détruite. Dans les années d’après-guerre, il fut décidé de conserver les ruines et la tour comme lieu de mémoire. Aujourd’hui, Saint-Nicolas est un mémorial contre la guerre. Il rappelle les victimes des bombardements et celles de la barbarie nazi  et permet de comprendre comment les guerres peuvent survenir.

Nous retournons nous réchauffer à l’hôtel, la batterie de mon i phone s'est totalement déchargée au froid glacial. Repas dans un charmant restaurant portugais, Vasco de Gama, un copieuse cataplana arrosée de Vino Verde. la cataplana désigne à la fois le récipient dans lequel mijotent lentement poissons, coquillages et crustacés et le plat qui nous est servi. Belle adresse , toujours sur Lange Reihe dans le quartier Saint Georges.

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