En sortant du Fishmarkt, nous attendons le ferry sur l'embarcadère. On est en plein vent, le pont est glissant, le froid glacial et les 15 minutes d'attente vont nous laisser gelés et grelottant pour une partie du jour. Le bateau-bus n° 62 passe toutes les 15 minutes. On monte dans le bateau
comme dans un bus. Personne ne contrôle les tickets, on ne paye
d'ailleurs aucun supplément si l'on dispose d'une carte de transport.
Sinon, le prix, de l'ordre de 2euros, est le même que pour un transport en
bus ou en métro. Il existe 8 lignes de ferry dans le port et sur
l’Elbe. Pratique pour certains déplacements mais surtout bien agréables
pour une petite croisière sur l’Elbe. La plus connue et la plus
empruntée est la ligne 62 au départ de Landungsbrücken,
qui longe à la fois le port, permet d’admirer la Skyline de Hambourg et le quartier riche et résidentiel d'Altona où il doit faire bon d’être séquestré.
Elle dessert de nombreux points d’intérêts dont la plage. Face à l'embarcadère, le port qui vit 7 jours sur 7 et la multitude de grues. Le port est situé au fond de l'estuaire de l'Elbe à 144 km de la mer du Nord.

Juste après avoir quitté l'embarcadère, on remarque ce bâtiment dont l'architecture reprend quelques idées de l'Elbphilharmonie. C'est un ancien entrepôt transformé en bureaux et appartements de luxe sur le bord de l'Elbe, le Stadtlagerhaus. Le bâtiment comprend un ancien bâtiment en brique sur lequel est placée une façade vitrée à double coque, qui comprend des appartements. Le bâtiment a été construit en 1880 comme moulin à vapeur par Albert Petersen et a reçu en 1903/04 une extension en forme de trèfle qui a été utilisée comme silo. Le moulin a été reconstruit à la fin des années 1990 et la structure vitrée a été ajoutée ; le silo est pourvu d'un toit à pignon. De 1998 à 2001, le bâtiment a été reconstruit et agrandi selon les plans de Jan Stormer.Deouis l'arrière du bateau, on peut apercevoir la Elbphilharmonie et les silhouettes des tours et des clochers de la ville, les carcasses des grues du port.

Le port de Hambourg est le troisième port à conteneurs le plus actif de toute l'Europe, derrière le port de Rotterdam aux Pays-Bas et le port d'Anvers-Bruges en Belgique. Au niveau mondial, le port de Hambourg se classe au 18e rang des ports à conteneurs. L’économie du Land, et notamment le secteur de la logistique, a pleinement profité de la mondialisation, du développement de l’économie asiatique et des mutations géopolitiques survenues en Europe après la chute du Mur. Le phénomène le plus marquant de ces deux dernières décennies est la montée en puissance du partenariat avec la Chine. La dynamique du port est cependant ralentie depuis la crise de 2008, et désormais freinée à la fois par des faiblesses structurelles dans un contexte de concurrence accrue, et une nouvelle donne internationale riche d’incertitudes.




Le Seemannshöft est la pointe d'un promontoire étroit au nord-ouest du quartier hambourgeois de Waltershoft, entre le Köhlfleet, un affluent navigable de l' Elbe , et le cours principal de l'Elbe.
La maison pilote a été construite lors de l'agrandissement du port de Hambourg vers l'ouest. Elle a été conçu par le directeur de la construction et chef de l'ingénierie structurelle Fritz Schumacher . Le bâtiment était destiné à être le premier monument de la ville pour marquer de manière impressionnante l’entrée du port. En même temps, il devait fournir l'espace nécessaire pour assurer un service de pilotage 24 heures sur 24.
Le bâtiment classé a été entièrement construit en brique. Fritz Schumacher considérait qu'un bâtiment en briques de clinker à joints sombres convenait parfaitement pour donner au port de Hambourg un symbole plein de force et de l'identité nord-allemande. Il était d'avis
que la maison pilote exprimait très bien ce caractère. Schumacher s'est identifié au bâtiment tout au long de sa vie. Le terminus du 62 est juste en face et on entreprend le chemin du retour. La clientèle est variée, des touristes, la plupart allemands et quelques étrangers, des usagers lambda qui reviennent du marché ou rentrent chez eux, 2 clodos, un homme, une femme, alcoolémie à 3 grammes, la femme pourra descendre en se cramponnant au bastingage, l'homme roupille sur la table, s'éveille parfois et boit le rosé à la bouteille...



Au retour, on a tout loisir pour admirer cette banlieue cossu d'Altona et de la plage.


Nous allons prendre un repas chaud face à la gare dans un endroit très kitsch plein de maquettes de bateau. Le restaurant Shifferborse tire son nom de la bourse maritime de Hambourg. C'est un endroit où on signait les contrat de fret autour d'une bonne bière et de nourritures généreuses. On y déguste des plats roboratifs, sans raffinement mais c'est bien préparé, généreux, pas de la gastronomie mais on en a pour son argent.
Le clou de notre journée est le concert à l'Erbphilharmonie, enfin, je le pensais puisque j'ai retenu les places sur leur site. Quand on commande notre Uber, il neige plain pot, je retiens la voiture à 18h30 persuadé que le concert débute à 20h ce qui nous laisserait le temps de flâner dans le bâtiment. En fait quand je passe le code barre des places dans le portique d'entrée, il refuse de les lire. Le concert à lieu en fait à 19h dans la salle de concert de la place Haendel. Pas de taxi, la queue et la cohue, la foire d'empoigne dès qu'une voiture se présente. On finit par en trouver un et on débarque à la Laeiszhalle 10 minutes après le début de la neuvième. Nous sommes au premier rang mais on nous installe sous le toit pour la première partie, au dernier rang. Comme le veut la tradition, l'Orchestre symphonique et le Chœur de Prague terminent l'année en beauté.
Ce concert met à l'honneur deux œuvres monumentales de la musique
classique : La 9e symphonie de Beethoven et Carmina Burana de Carl Orff.
L'Orchestre symphonique tchèque de Prague, accompagné du Coro di Praga
et de trois solistes vocaux, se produit traditionnellement en début
d'année avec ce programme.
" Mon recueil d'œuvres commence
avec Carmina Burana". C'est ainsi que Carl Orff s'est adressé à son
éditeur Ludwig Strecker à Francfort en 1937. Il a lui‐même décrit cette
œuvre en trois parties comme des chants profanes pour solos et chœurs,
accompagnés d'instruments et d'images magiques. Musicalement mise en
scène par l'Orchestre symphonique tchèque, l'œuvre est puissamment
réalisée. Le Coro di Praga encadre la pièce avec un puissant chœur
d'hommage à la déesse Fortuna, dont la roue du destin représente les
hauts et les bas de la vie humaine. L'ouverture de la 9e symphonie de
Ludwig van Beethoven, qui nous est familière, est accompagnée du texte
de l'Ode à la joie de Friedrich Schiller : "Freude schöner Götterfunken,
Tochter aus Elysium". Beethoven a consacré plus d'une demi‐décennie à
ce chef‐d'œuvre et l'a fait dans un état de surdité totale. L'adieu
triomphal avec lequel le chœur de Prague fait trembler la grande salle
de la Philharmonie a un effet impressionnant qui respire le bonheur — et
quoi de mieux que de commencer la nouvelle année avec un sentiment de
bonheur satisfait. Quand BEETHOVEN et ORFF se rencontrent lors d’une même soirée, c’est le
choc des titans, l’explosion de joie pour tous les fans de grande
musique chorale.
Et c’est le défi des excellents CHŒURS ET ORCHESTRE
SYMPHONIQUE TCHEQUE DE PRAGUE qui sont devenu en quelques années
incontournables pour ce répertoire hors du commun."
"La neuvième de Beethoven est une des
compositions les plus connues au monde. Par sa conception, elle compte
parmi les œuvres les plus brillantes et impressionnantes de Beethoven.
Elle a fortement et profondément influencé l'histoire de la musique aux
XIXe et XXe siècle et pas uniquement le genre symphonique. Dans le
dernier mouvement, la voix humaine apparaît pour la première fois. Cet
"hymne à la joie" (an die Freude) qui met en musique un poème de
Friedrich von Schiller est devenu un symbole de paix entre les nations
et les peuples du monde CARMINA
BURANA de Carl Orff, l’oratorium le plus célèbre de tous les temps.
Trouvé en 1803, dans un couvent de Haute-Bavière, ces textes de poètes
anonymes des XIIe et XIIIe siècles, écrit en latin, en moyen-haut
allemand ou encore en français médiéval, n’ont jamais été traduit,
mais sont chantés dans le monde entier."
Cette soirée qui avait très mal commencé se termine en apothéose. Demain, visite de Lubeck.
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