lundi 20 janvier 2025

ALLEMAGNE, HAMBOURG, LE BAROQUE ALLEMAND, ÈGLISE SANKT MICHAELIS, LES KRAMERAMTSSTUBEN

En quittant la Philharmonie, nous remontons jusqu'à Baumwall, puis nous marchons jusqu'à l'église Sankt Michaelis au centre de Neustadt. Cette partie de Neustadt est impersonnelle, de grands immeubles sans charme ( sinon celui-ci en forme de fer à repasser) jusqu'à la charmante place de l'église. On peut considérer que le Centre-ville de Hambourg est divisé en deux : Altstadt (la vielle ville) à l’est, traversée par l’Alter et Neustadt, à l’ouest. Ce qui différencie Altstadt de Neustadt, c’est l’architecture. L’impression que laisse le cœur de la vieille ville, c’est la grandeur. Les bâtiments sont larges, solennels, une image de l’époque de la Prusse triomphante quand ils furent construits. Un peu sévère aussi, surtout par temps gris. Une sévérité apaisée par les canaux et par le Binnenalter, le lac au cœur de la ville qui ouvre le paysage. cf https://www.lemounard.com/2025/01/allemagne-hambourg-visite-de-l-hotel-de.html

 Neustadt laisse plutôt l’impression d’une petite ville dans la ville et est parsemée de places comme la Gänsemarkt.

L'élise Saint Michel est une immense église toute en briques, un des plus beaux exemples de baroque protestant. Elle fut reconstruite plusieurs fois, notamment après la Seconde guerre mondiale. Elle est telle qu’elle l’était en 1786, bien que son origine soit plus ancienne. Elle peut accueillir plus de 2000 fidèles et il n’y a pas moins de 10 portes pour y entrer. Nous devons attendre la fin d'un office pour pouvoir la visiter.

La Hauptkirche St. Michaelis a connu plusieurs reconstructions au cours des siècles en raison  des incendies et des bombardements de guerre. L’église d’origine a été construite entre 1647 et 1669, mais elle a malheureusement brûlé en 1750 après avoir été frappée par la foudre. Quatre ans plus tard, une nouvelle église a été érigée à sa place, mais elle a également été détruite par un incendie pendant les travaux de construction en 1906.

La structure que nous voyons aujourd’hui a été reconstruite de 1906 à 1912  parles architectes Johann Friedrich Höger et Fritz Schumacher. Après les dommages causés par les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale, elle a été restaurée pour préserver son charme historique.Quand on pénètre dans l'église,

 on est frappé par la luminosité qui y règne. La grande nef avec ses trois allées est sublime avec une chaire en forme de bateau symbolisant l’héritage maritime de l’église. Le grand orgue, l’un des plus grands d’Allemagne avec plus de 6 000 tuyaux, est un autre élément remarquable. Il accueille régulièrement des concerts qui attirent des mélomanes du monde entier. 

De 1962 à 2007, l'église utilise trois orgues :

  • L'orgue principal Steinmeyer de 1962 installé sur la tribune Ouest. Résidant derrière ce qui reste du buffet de l'orgue Walcker de 1912, il possède cinq claviers et pédalier, 85 jeux et 6 665 tuyaux.
  • L'orgue de concert Marcussen de 1914 installé sur la tribune Nord. Rénové deux fois, il possède trois claviers et pédalier, 45 jeux et 3 652 tuyaux.
  • L'orgue de choeur Grollmann de 1960. L'instrument possède un seul clavier et pédalier avec quatre jeux et 224 tuyaux. Il a été incorporé dans l'orgue C.P.E. Bach en 2010.

Le 10 septembre 2008, le nouvel orgue "Felix Mendelssohn Bartholdy" de la crypte est inauguré. Il s'agit d'un instrument historique d'esthétique romantique fabriqué par Johann Strebel en 1917 provenant des stocks de la firme Hartwig Späth, de Freiburg. Le principal défi fut de l'installer dans l'espace plutôt bas de la crypte.

De 2007 à 2009, les trois orgues de l'église sont rénovés et réorganisés. Le projet complet, lequel inclut l'installation d'une nouvelle console générale et la réintégration d'une division de Fernwerk, est confié conjointement à deux firmes : Hartwig et Tilmann Späth, de Freiburg, et Johannes Klais, de Bonn. Le financement total du projet provient de la générosité de Günter et Lieselotte Powalla par le biais de leur Fondation Bunny.

L'orgue principal : Avant 1670, l'église possédait un petit orgue installé par un organiste de Hambourg, Thomas Selle. Un nouvel orgue, construit par Joachim Richborn, de Hambourg, est installé dans la nouvelle église, construite entre 1647 et 1661. Il est remplacé, en 1712, par un nouvel orgue construit par Arp Schnitger. C'était un instrument de 52 jeux et 76 rangs répartis sur trois claviers et pédale. Joachim Wagner, de Berlin, préparait des plans pour reconstruire cet instrument lorsque celui-ci est complètement détruit lors de l'incendie de l'église en 1750.

Le facteur Johann Gottfried Hildebrandt, de Dresde, construit, entre 1671 et 1769, un nouvel orgue de 68 jeux répartis sur trois claviers et pédale pour l'église reconstruite. Cet orgue utilise une traction mécanique pour les claviers et les jeux. L'instrument est reconstruit, entre 1839 et 1842, par Johann Gottfried Wolfsteller, de Hambourg. L'instrument est détruit lors de l'incendie de l'église en 1906.

 En 1909, la firme Walcker, de Ludwingsburg, reçoit le contrat pour construire le nouvel orgue. Le buffet du nouvel instrument est une version reconstruite et agrandie de l'ancien buffet de Hildebrandt.


Une autre particularité est l' horloge de la tour qui se trouve juste en dessous de la plate-forme d'observation. Son diamètre total est de huit mètres, la grande aiguille mesurant à elle seule près de cinq mètres. C'est la plus grande horloge d'Allemagne. Juste au pied de l'église, se trouve les  Krameramtsstuben,  le dernier exemple d'un complexe résidentiel typique de Hambourg du XVIIe siècle. Les appartements, appelés Krameramtsstuben, ont été construits pour les veuves des membres du Krameramt. L'un de ces appartements a été meublé dans le style du XIXe siècle par le musée de Hambourg et peut être visité.

En 1375, les petits commerçants qui avaient leur stand ou magasin permanent à Hambourg et qui faisaient principalement le commerce d'épices, de tissus en soie et de quincaillerie se réunirent pour former le Krameramt. 300 ans plus tard, la riche organisation professionnelle fit construire des appartements gratuits pour 20 veuves de leurs membres décédés. Afin d'admettre un nouveau commerçant, la corporation avait intérêt à déplacer les veuves des magasins vers des appartements pour personnes âgées. Ces établissements correspondaient à une forme de soins auto-organisés pour les personnes âgées, typique de l'époque. C'est un petit ensemble de maisons de poupées de part et d'autre d'une étroite impasse.

Nous marchons un bon kilomètre en direction des entrepots qui constitue la Speicherstadt.

 





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