Mon ami,Philippe est un motard chevronné,un logisticien averti et ses itinéraires sont des bijoux où rien n'ai laissé au hasard. Seul petit bémol, la largeur de nos SUV dépasse celle de sa confortable moto, et là où il nous fait passer les croisement sont parfois des cauchemars pour qui ne maîtrise pas les longues marches arrière au cordeau.

Nous déjeunons à Choranche avant de nous engager sur la petite route qui mène à Presles. Le restaurant le Jorjane joui d'une vue spectaculaire sur les falaises
qui l'entourent. On y déguster des ravioles délicieuses puis un agréable dessert avec un service très souriant. L'auberge a longtemps été tenu par un motard et Philippe et ses copains avaient coutume d'y faire halte. Notre programme est bien rempli donc la visite de la grotte de Choranche sera pour une autre fois. On peut y voir le travail de l'eau lorsqu'elle traverse un massif calcaire pour former
les cavités et créer des concrétions. Les stalactites fistuleuses sont
une spécificité de la Grotte de Choranche : des milliers de pailles de
calcite d'une blancheur cristalline, très fragiles, suspendues aux
plafonds et pouvant atteindre plus de trois mètres de long. Autre particularité, le protée, le plus grand prédateur de l'univers souterrain .
Mesurant au maximum 35 centimètres, cet animal cavernicole de légende,
originaire de Slovénie, est des plus fascinants : aveugle, dépigmenté,
capable de jeûner plusieurs mois consécutifs, le protée peut vivre
jusqu'à 80 ans.
Depuis le parking à l'entrée du village, on emprunte la route de Presles. Entre
pins sylvestres, buis et chênes la route dessine ses lacets, se lovant
sur la bordure du cirque de Choranche,
et s’élevant progressivement dans une ambiance d’abord agricole, et
s’étire dans les senteurs méridionales grâce à un microclimat dont les
falaises ne sont pas étrangères. Les lacets sont impressionnants, une succession d'épingles qui dominent la vallée de Romans et qui aboutit au col de Toutes Aures (560 m), un point du vue connu depuis fort
longtemps. En témoigne son nom, "Toutes Aures" signifiant "tous
horizons" soit pour exprimer la vue, soit l'exposition à tous les vents. On grimpe ensuite jusqu'au plateau de Presles en traversant les tunnels de Presles.


Depuis le sommet, la vue sur les falaises est sublime, c'est un spot d'escalade réputé mais il semble que l'escalade y est désormais interdite depuis qu'une jurisprudence a condamné le propriétaire d'un lieu de grimpe à des dommages et intérêts démentiels à la suite d'une chute de pierres qui a blessé un couple de grimpeurs. Les falaises de Presles sont situées au coeur
du Vercors dans le Royans, entre Grenoble et Valence. La Bourne a creusé des gorges
impressionnantes entre Villard-de-Lans et Pont-en-Royans. Les falaises de Presles, et les
rochers du Ranc qui en sont le prolongement, dressent leur verticalité à la sortie de
ces gorges.
Les falaises s'étendent sur 4 km d'ouest en est avec une hauteur presque uniforme,
entre 200 et 250 m. Elles font donc partie des plus grandes falaises du Vercors.
C'est ici qu'une compagnie de résistants aguerris s'était planquée lors de l'attaque allemande, qui va réussir à se replier sans perte humaine avec armes et ravitaillement dans la région romanaise un mois après la fin de la bataille du Vercors. On écoutera le témoignage d'un des rescapés en visitant le musée de la Résistance à Vassieux. Nous redescendons à pied sur la route jusqu'aux
tunnels.
« En
se rapprochant des fameuses falaises de Presles, la route n'a pas
d'autre choix que de traverser en double parenthèse le calcaire urgonien
dans un tunnel étroit dont les percées tels des hublots offrent une
vision furtive sur la grande Cournouze en face. ». Ce sont les tunnels de Presles.


Nous reprenons les voitures pour une étape à sensations, les gorges du Nant...Là, force sera de reconnaître les qualités de négociateur de Philippe qui avec son sourire de premier communiant parvient à faire reculer jusqu'au refuge le plus proche , les voitures que l'on croise bien qu'elles soient dans le sens montant. Chapeau.
"Le Vercors s’est inventé par ces routes, qui ont su forcer le rempart naturel donnant
ainsi accès aux plateaux reculés jusqu’alors inaccessibles par voies carrossables.
Cette audace, routière, des hommes du Vercors, se conjugue avec l’émotion
esthétique que l’on a en parcourant les routes et en découvrant les différents types
de paysages que la nature et les hommes ont su façonner.
Les Sublimes routes du Vercors proposent de prendre part à la vie du territoire ;
de le ressentir avec gourmandise, de le saisir et de le comprendre avec attention
et émotion. Et, parce que visiter un territoire – voyager ? - c’est aussi se donner du
temps, celui de s’arrêter pour découvrir et respirer mais aussi se laisser surprendre
et s’émerveiller...."











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