Après les tunnels de Presles, nous arrivons au plateau où se niche le petit village de Presles, puis on entreprend la descente vers les gorges du Nant, parfois la route est raide mais on peut croiser un autre véhicule, parfois, c'est très étroit et il faut que l'un des 2 cède. Nous sommes 2 voitures à se suivre aussi, l'union fait la force, le sourire et la diplomatie de Philippe fait le reste et le conducteur en face ne se fait pas trop prier pour reculer. En marche arrière, il est encore plus mauvais que moi et sa reculade est chaotique, tortueuse, les roues flirtent parfois avec le fossé, il doit ré-avancer avant de repartir à reculons. Au bout d'un moment, il trouve un refuge pour se garer, merci monsieur, je n'aurais pas aimé être à votre place. La cluse des Gorges du Nant (ou du Nan) est l’une
des plus belles du Vercors, et le site est protégé depuis 1945. L’accès
au village de Malleval, qui la surplombe, est resté longtemps
difficile : l’ancien chemin montant depuis la vallée de l’Isère, au
nord, traversait sept fois le torrent, et de ce fait était dangereux et
impraticable en période de hautes eaux. La
route actuelle ne fut achevée qu’en 1894, grâce à la traversée du
« Grand Rocher », qui nécessita le percement de plusieurs tunnels. Ce village servait de camp à un groupe de maquisards FFI composé essentiellement d'anciens militaires. Leur chef avait noté que le camp serait en grand danger si les allemands investissaient les falaises en bloquant les sentiers de sortie. Beaucoup furent tués lors de l'assaut, les prisonniers et 9 paysans furent arrêtés puis fusillés sur place par les nazis qui embarquèrent 38 vaches. Parmi les maquisards, 5 slovènes déserteurs de l'armée allemande qui furent tués ou faits prisonniers par leurs anciens camarades slovènes aussi qui menaient l'assaut puis fusillé à Grenoble.
Justement on se rapproche du "Grand Rocher" et de ses tunnels, Philippe a pris les devants, j'espère juste ne pas croiser une autre voiture. Ce qui doit arriver arrive et le face à face commence en plein milieu des tunnels. Je sais que le code de la route... je sais, je descend mais reculer est au-dessus de mes forces. Face à moi, un autochtone qui a longueur d'année recule ou avance pour céder le passage. De mauvaise grâce (il a raison), il cède mais me manifeste véhémentement son courroux. Je me gare juste après les tunnels et nous allons admirer le travail des hommes qui sont venus à bout de la route.
La vue sur la combe est vertigineuse. C'est par le bord du torrent que les résistants s'exfiltraient 200 mètres au dessous de la route. Côté sud, Malleval est enserré dans les falaises du massif des Coulmes, auquel il est maintenant relié par la route qui rejoint Presles d’une part, et d’autre part le Col de Romeyère, par la route forestière du Col du Mont Noir. Ce sont les barrières naturelles constituées par ces falaises qui incitèrent, à l’hiver 1943-1944, les maquisards regroupés sur le Plateau de Sornin, trop facile d’accès, à s’y installer. Erreur funeste. Le 29 janvier 1944, 28 de ces maquisards y furent tués par les Allemands, avec eux 9 paysans, et le village de Malleval fut entièrement incendié.
Deux rapaces nidifient dans les gorges, l'aigle royal et le faucon pèlerin. depuis la route, la vue sur les gorges est impressionnante. Les gorges du Nan constituent un un canyon au fond duquel coule le Nant. Elles relient Malleval en Vercors à Cognin les Gorges.
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