lundi 8 janvier 2024

"BRUXELLES, MA BELLE, J'ARRIVE". AUTOUR DE LA GRAND PLACE

 "Bruxelles ma belle
Je te rejoins bientôt aussitôt que Paris me trahit
Et je sens que son amour aigrit
Et puis
Elle me soupçonne d'être avec toi le soir
Je reconnais, c'est vrai tous les soirs dans ma tête
C'est la fête des anciens combattants d'une guerre
Qui est toujours à faire

Bruxelles, attends-moi, j'arrive
Bientôt je prends
La dérive
Michel te rappelles-tu de la détresse de la kermesse de la gare du Midi ?" Dirk Annegard

Nous avons pris le TGV à Lyon vers 8h qui nous dépose justement gare du Midi à Bruxelles où Frédéric et Anne nous accueille sur le quai. Nous allons déjeuner dans une brasserie typiquement belge Cirio près de la Bourse. En 1883, l’architecte Charles Gys supervise la construction de dix immeubles de rapport à rez-de-chaussées commerciaux pour le compte de la société « Les Constructeurs Réunis ». Rehaussée d’éléments décoratifs en pierre bleue, la façade enduite du numéro 18 s’égaie d’une belle devanture signée du décorateur Henri Coosemans. Réalisée en 1909, elle combine le bois et le marbre dans un décor d’inspiration néo-Renaissance. De fines colonnettes de bois à chapiteau ionique en bronze supportent d’élégantes arcatures, tandis que des grotesques couronnent joliment l’entrée centrale. Quant à l’intérieur, il a été admirablement préservé. En témoignent les miroirs et les boiseries toujours en place qui confèrent au lieu une atmosphère chaleureuse. Une photographie montre Jacques Brel qui aimait venir S’attabler ici. Il aimait commander un Half en Half, flûte remplie par moitié de vin mousseux et de vin blanc, et nous marchons sur ses traces avant de commander des croquettes de crevettes grises de la mer du Nord et une portion de moules frites. Anne prend un gratin de chicons, les endives chez nous. Les croquettes de crevettes grises sont l'un des plats emblématiques de Belgique. Les croquettes sont préparées à base de sauce béchamel au fumet de crevettes et de crevettes grises décortiquées. Elles sont ensuite panées à l’anglaise et cuites dans l’huile de friture à 180 ºC. Les moules viennent de Zélande, bien iodées et charnues, ils sont particulièrement délicieuses. Le secret de la frite belge 

se trouve dans le type de pommes de terre utilisées : les Bintjes, leur découpe de 1 cm de large et évidemment la fameuse cuisson dans 2 bains de graisse de bœuf, à 30 minutes d’intervalle. Les filles partent faire du shopping du coté de la rue Dansaert pendant que nous allons poser nos valises à l'hotel NH Berleymont à coté de la Commission Européenne. Nous retrouvons les filles rue Dansaert où elles n'ont pas fait chauffer la carte bleue. Superbe plafond dans l'une des boutiques. 

 

Nous observons les bow windows qui sont une des caractéristiques du Bruxelles Art Nouveau.

On ne  présente plus le célèbre Manneken Pis. Le Zinneke Pis est moins connu. En 1999, à l’initiative de son créateur le sculpteur Tom Frantzen, une statue fût érigée entre la Place du Vieux Marché aux Grain et la rue des Chartreux.

Moins connu que Manneken Pis et Janneke pis, ce chien souvent découvert par hazard surprend et amuse beaucoup les passants.

En vieux Bruxellois (« brussellair »), Zinneke signifie la fois la petite Senne (rivière qui contournait autrefois Bruxelles) ainsi qu’un chien bâtard. Aujourd’hui, Zinneke est le symbole du caractère cosmopolite et multiculturel de Bruxelles.

Nous continuons vers la Bourse sous une pluie battante et glaciale conjuguée au vent de la mer du Nord. Le bâtiment de la bourse a été érigé  sur le boulevard Anspach entre 1878 ET 1883 d'après les plans de l'architecte Léon Suys. Sa construction s'inscrit dans le programme d'assainissement et d'embellissement de la ville, du voutement de la Senne et de la création des boulevards du centre. Elle répond également au besoin essentiel à l'époque de créer un centre où traiter les affaires commerciales alors en pleine expansion. Ce bâtiment qui allie grandeur et fantaisie occupe l'emplacement de l'ancien marché au beurre, lui-même implanté sur les ruines de l'ancien couvent des Recollets. Le style néoclassique avec de nombreux éléments décoratifs fait de la Bourse l'un des bâtiments bruxellois les plus richement décorés du 19e siècle. On notera en particulier le relief à l'avant, qui représente la scène "La Belgique, gardienne de l'industrie et du commerce".

La traversée de la Bourse est possible grâce à une monumentale ouverture créée dans le bâtiment, vers la Grand-Place, et du mobilier urbain a été installé. La Bourse se divise en plusieurs lieux distincts mais aussi complémentaires. On y trouve le musée de la Bière, le Skybar, aménagé sur le toit de la Bourse, avec une vue sur les toits du centre de Bruxelles et la flèche de l'Hôtel de Ville. Le premier étage héberge un restaurant qui fait la part belle aux spécialités belges, on y trouve aussi un musée archéologique et de sublimes statues de Rodin. 


 Il est bientot 17h et nous nous rapprochons de la Grand Place où a lieu un son et Lumières toutes les heures. Cette année, le spectacle son et lumière à 360° proposé au public sur la Grand-Place est une création de l’artiste kanien’kehá ka (mohawk) Leilani Shaw. Les 11 nations autochtones du Québec sont les invitées d’honneur de cette édition. Pour etre honnete, la Grand Place m'émerveille chaque fois que je viens à Bruxelles, elle est toujours superbement mise en valeur par le jeux des lumières et les couleurs agressives du Son et Lumières ne lui apportent rien de plus. La musique indienne au son des tambours est, certes, sympathique mais un peu hors de propos en ce lieu chargé de l'histoire de la Belgique et du continent européen.

La Grand-Place de Bruxelles réunit autour d’une place de marché pavée, de forme rectangulaire, des édifices emblématiques des pouvoirs municipaux, ducaux et les anciennes maisons des corporations. Joyau d’architecture, elle s’impose comme un exemple exceptionnel et très réussi du mélange éclectique des styles architecturaux et artistiques de la culture occidentale, qui illustre la vitalité de cet important centre politique et commercial.

 

La Grand-Place témoigne particulièrement des succès de Bruxelles, ville marchande du nord de l'Europe qui, à l'apogée de sa prospérité, se releva du terrible bombardement infligé par les troupes de Louis XIV en 1695. 

Ce batiment sombre est appelé Maison du Roi en français et Broodhuis en néerlandais. C'est un édifice néo-gothique datant du dernier quart du 19e siècle. Son incomparable histoire reflète parfaitement celle de la ville. Broodhuis en néerlandais fait référence à l’origine du lieu. Au 13e siècle, une halle aux pains occupe cet emplacement situé sur la place du marché central de Bruxelles, l’actuelle Grand-Place. Son nom en français, Maison du Roi, renvoie au titre des propriétaires du bâtiment : les ducs de Brabant. Au début du 16e siècle, le maître des lieux n’est autre que Charles Quint, roi des Espagnes.


Sur la photo ci-contre, on distingue 5 maisons : Le Roi d'Espagne, La Brouette, Le Sac, La Louve, Le Cornet. 

La maison le Roi d'Espagne est la Maison de la Corporation des Boulangers, construite en 1696.  Le bâtiment très altéré fut entièrement reconstruit en 1901-1902. Il est orné de bustes de St Aubert et de Charles II, roi d'Espagne.

La Brouette est la Maison de la Corporation des Graissiers depuis le XVe siècle, construite en pierre en 1644, la façade résiste en partie au bombardement et est reconstruite en 1697 sous la direction de Jean Cosyn. Décorée par la statue de saint Gilles (patron des graissiers), elle est restaurée en 1912.

Le Sac Maison de la Corporation des Ébénistes, dont les outils décorent la façade, depuis le XVe siècle,construite en pierre en 1644 en partie épargnée par le bombardement elle est reconstruite par  Antoine Pastorana en 1697. Les sculpteurs en sont: Pierre van Dievoet et Laurent Merkaert. La partie inférieure du Sac, avec l'enseigne sculptée (1644) ne fut pas démolie lors du bombardement et c'est à partir du troisième étage que débute la reconstruction par l'architecte Antoine Pastorana en 1697. C'est donc à partir de cet étage que commencent les sculptures de Pierre van Dievoet et Laurent Merkaert: un gâble très orné, des torchères et des vases aux angles, au sommet un globe sur lequel est placé un compas et sur le plein cintre des fenêtres, de lourdes guirlandes de fleurs et de fruits et une coquille, la frise du troisième étage est composée de cartouches dont trois rehaussées de têtes d'anges. Il s'agit d'un gâble typiquement bruxellois. Cette maison fut restaurée en 1912 par l'architecte Jean Seghers et les cariatides actuelles sont l’œuvre du sculpteur Edouard Marchant (1852). Actuellement, "La Maison des Maitres Chocolatiers Belges" est installé dans cette maison chargé d'histoire.

La Louve, Maison du Serment des Archers construite en 1690 par Pierre Herbosch, en 1696 la façade est reconstruite avec une corniche horizontale, surmontée d'un socle où est placé un Phénix renaissant de ses cendres et surgissant des flammes, symbole de la reconstruction de la ville après le bombardement. Le fronton décoré d'un Apollon suivant les dessins d'origine est rétablis en 1890-1892 par l'architecte de la ville de Bruxelles, P. Jamaer, le bas-relief représente Romulus et Rémus allaités par la Louve. 

Le Son et Lumières commence, nous quittons l'abri des arcades de l'Hotel de ville, pour le centre de la place; soumis au vent glacial et à la pluie.

Nous sommes transis et décidés à boire un chocolat chaud et à manger une gaufre chez Laurent Gerbaud qui traite le chocolat comme un grand vin. Mais son truc à lui c’est le mariage du chocolat, des fruits et des épices.Oranges de Shangaï, figues, gingembre et kumquat se dégustent dans une robe de chocolat confectionnée à partir de fèves de cacao brutes soigneusement sélectionnées à Madagascar et en Equateur et dont la production est confiée à Domori, un fabriquant de « chocolate coating » d’exception. Hélas, le tea-room est complet et nous nous rabattons sur la Grand Place après avoir traversé Bozar. Les gaufres de la Maison du roi d'Espagne sont excellentes, qu'elles soient au sucre, à la chantilly ou à la crème spéculoos. Fréderic et Anne regagnent leurs pénates et nous allons à notre hotel prendre un thé bouillant et nous nous blottir dans notre cocon.

Une autre vision de Bruxelles en 2014 :  https://www.lemounard.com/2014/12/premiere-journee-bruxelles.html

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