vendredi 12 janvier 2024

BRUXELLES, L'ART NOUVEAU EN BALADE, IXELLE, SAINT GILLES


 Jeudi, enfin un jour sans pluie, l'idéal pour flaner dans les beaux quartiers à la recherche des maisons Art Nouveau de Horta et de ses confrères. Depuis notre hotel à Schuman pas évident de trouver son chemin vers les étangs d'Ixelle où débute la promenade. Un chauffeur de bus nous indique le bon moyen : un bus qui part de Malbeek et va à l'hopital d'Ixelle avec un arret à Flagey. La place Eugène Flagey est juste au bout des étangs et là débute la rue du général de Gaulle.

Prolongeant les jardins de l’abbaye de la Cambre, les étangs d’Ixelles sont un lieu de promenade dans un quartier architecturalement riche. Il possède en effet des maisons de maître aux styles divers : Art nouveau et Art déco, néo-classique, -Renaissance flamande et -gothique.Notre but se limitera aujourd'hui à l'Art Nouveau avec une première maison, en fait 2 maisons jumelées signées Ernest Blérot. Ernest Blerot ne cherche pas comme Victor Horta à révolutionner l’architecture. Son talent et son imagination fertile s’expriment sur le plan décoratif. L’essentiel de son œuvre est produite surtout entre les années 1898 et 1904, il réalise  soixantaine d’habitations qui se concentrent dans quelques rues et quartiers en groupes de maisons mitoyennes. L'architecte dessine lui-même les vitraux, sgraffites, ferronneries, mosaïques, éléments de menuiseries ou poignées de portes. Cette maison est surtout remarquable pour ses ferronneries végétales. On s'éloigne des étangs en prenant à gauche la rue de Belle Vue avec un beau jardin public, le jardin du Roi et sur l'autre trottoir, 5 maisons Art Nouveau qui présentent d'élégants bow windows. Blérot est l'architecte de 3 d'entre elles qui constituent un ensemble cohérent au 42, 44 et 46. Aux nos 42 et 44, de petites différences font dialoguer les deux façades, très similaires. Élévations en briques claires, rehaussées de pierre bleue et de pierre blanche de trois niveaux sur hauts soubassements incurvés. Portes sous linteau métallique et baie d'imposte garnie de sgraffites. À droite, vaste fenêtre. Les arcs de ces deux baies sont légèrement brisés au no 44. 1er étage percé de deux fenêtres encadrant une petite logette en bois de plan triangulaire ou pentagonal, sous toiture à pavillon et reposant sur une console unique. La logette du no 44 est établie par le même architecte en 1905 sur l'assise du balcon d'origine.

A noter, le beau balcon à ferronneries végétales et le sgraffite au dessus des fenêtres. 

Les maisons Art Nouveau "partagent une profusion décorative exceptionnelle et mêlent différentes techniques artisanales, traitées dans un grand souci du détail. Les divers matériaux utilisés (pierre blanche, pierre bleue, brique, bois, fer, verre) s’enchaînent avec fluidité et forment un ensemble harmonieux. Pour les architectes de l’Art nouveau, la façade est conçue comme une œuvre d’art total, à laquelle artistes et artisans sont invités à participer. Le dessin se poursuit d’une matière à l’autre, d’une technique à l’autre, tout se répond, s’enchaîne, se fait écho. C’est la fameuse ligne en « coup de fouet », caractéristique de l’Art nouveau dit végétal, qui crée le lien entre les différentes surfaces et techniques. Elle apparaît ici comme un leitmotiv. Cette ligne est souple et énergique, comme un fouet qui claque dans les airs. Elle est
indisciplinée, aussi, puisque d’épaisseur variable et asymétrique. La ligne en coup de fouet est
omniprésente dans les créations de Victor Horta qui, du monde végétal, retient surtout la
tige, dont il affectionne le côté vivant, organique. Ernest Blerot, lui, se montre souvent plus
naturaliste et littéral, représentant des fleurs ou des feuillages reconnaissables, comme l’iris et le lierre."

 Nous remontons la rue jusqu'à l'avenue Louise. Là, on peut voir l'Hotel Hallet, création de Horta mais que j'ai trouvé rigide, austère et sans charme aucun. Nous tournons à droite sur la rue du Lac. Au numero 6, nous admirons une des plus belles façades Art Nouveau de Bruxelles.  dessinée par l’architecte Ernest Delune (1902) .

L’édifice a la particularité d’avoir été construit en deux phases et donc de posséder deux façades très différentes. Une première moitié de maison, de style éclectique, fut construite en 1893, sa façade donne sur la rue de la Vallée n°5. La seconde moitié, de style art nouveau, érigée en 1902, la plus originale, donne sur le n°6 rue du Lac.

Côté rue du Lac, la maison comporte une cage d’escalier (art nouveau) monumentale en façade, courant le long d’un très grand vitrail, occupant une grande partie de la façade, composé sur le thème floral de la Pensée.

L’immeuble qui comporte à la fois une habitation et un atelier d’artiste, fut occupé longtemps par le maître verrier autrichien Clas Grüner qui a probablement collaboré avec Delune à l’élaboration des vitraux. "Quoiqu'il en soit la façade du 6 rue du Lac est un pur chef d'oeuvre réalisé avec des moyens limités (briques blanches et pierres d'encadrement blanches). La modeste porte d'entrée s'épanouit dans une triple circonférence de pierre, de bois et de vitrail. La cage d'escalier est éclairée par un autre vitrail majestueux qui occupe presque toute la hauteur de la  façade. Il prend à la base la forme de l'escalier pour se terminer dans une circonférence florale. Et cette grande verrière, pendant magnifique de la porte, est finement divisée par des lignes de plomb dans le plus pur style de l'école de Glasgow."


Au bas de la rue, nous sommes confrontés à une curiosité bruxelloise due à l'inconséquence d'un directeur de zoo. En 1974, quand une volière d'un parc bruxellois cessa d'exister, son directeur libera 3 espèces de perruches.  Une quarantaine de perruches à collier furent relâchées. En fait, il existe 3 espèces de perruches à Bruxelles qui progressivement posent un problème existentiel aux espèces indigènes qui occupent le meme habitat. Aujourd'hui on estime leur nombre à 12000. J'ai croisé ces oiseaux sous des cieux plus cléments, à Cafayate dans le Noroeste argentin où ils volaient en nuées bruyantes quand on prenait le déjeuner sur la terrasse.

Ernest Delune est en un architecte éclectique qui a connu de 1899 à 1907 une période où son style éclectique se teinta d'Art nouveau. La maison qu'il a construite au n° 6 de la rue du Lac à Ixelles est entièrement Art nouveau. La grande majorité de ses œuvres se situent à Ixelles, où il construisit presque toute la rue de la Vallée, avec des débordements sur la rue du Lac, la rue Villain XIIII et l'avenue Général De Gaulle. Nous tournons justement dans la rue de la Vallée où Delune a réalisé un ensemble très homogène de petites maisons.


À l'instar de l'ensemble des rues du quartier des Étangs d'Ixelles, la rue conserve l'essentiel de son architecture originelle construite aux environs de 1900. Cette architecture consiste en des maisons bourgeoises mitoyennes dont les façades, disposées en enfilade, forment des ensembles remarquables par leur qualité et leur cohérence architecturales (parcelles, gabarits, matériaux). Cette cohérence est d'autant plus forte que, sur le territoire ixellois, la quasi-totalité du bâti fut construit en très peu d'années, soit de 1893 à 1907, et qu'il porte la signature d'un seul et même architecte, celle d'Ernest Delune. L'architecte, qui habitait au n°9  fit d'ailleurs construire la plupart des maisons pour lui-même. 





La rue de la Vallée est coupée par la rue Vilain XIIII qui compte quelques maisons dignes d’intérêt. Nous déjeunons dans une pizzeria recommandable sur la place Flagey, Nona qui possède 2 autres qui font autorité sur Bruxelles, les pizza, faites devant nous sont excellentes, les produits bio, pour moi la 5 fromages était absolument fabuleuse. Une cuisine italienne pure, à base d'ingrédients belges et bio. L'adresse travaille uniquement avec des légumes et herbes de saison et les matières premières sont acquises le plus localement possible directement auprès de petits producteurs belges afin d'éviter autant que possible les intermédiaires. En sortant, nous remontons jusqu'à l'avenue Louise et Déception, la façade de l'hotel Solvay est masquée par les échafaudages. Nous n'en verrons que la porte et le hall d'entrée, pas de visite en ce moment pendant les travaux de restauration.

Sur la gauche de l'avenue Louise , nour prenons la rue du Bailli puis la rue de Livourne à droite que coupe la rue Paul Emile Jeanson où se trouve l'hotel Tassel, une réalisation de Victor Horta construite en 1893. Ce bâtiment est considéré comme l’œuvre fondatrice de l’Art nouveau à Bruxelles. Il s’agit d’un hôtel de maître imaginé en 1893 par l’architecte Victor Horta, en fonction de la commande de son propriétaire Emile Tassel, professeur de géométrie descriptive à l'Université libre de Bruxelles  et franc-maçon, tout comme Horta et Autrique. Maison pour un célibataire vivant avec sa grand-mère, Tassel veut pouvoir y recevoir ses amis et y poursuivre ses travaux scientifiques. Toutes les caractéristiques qu'Horta développera dans ses autres habitations se trouvent réunies dans cette œuvre : emploi d'une structure en fer apparente, intégration du décor à la structure, fluidité de l'espace, ouverture des espaces à la lumière naturelle, création d'une serre au cœur de la maison. Véritable « maison-portrait », elle répond parfaitement au programme spécifique de son commanditaire. C'est également à l'hôtel Tassel qu'Horta expérimenta son système original de chauffage et de ventilation.
"Façade à la fois intégrée dans l'enfilade et déconcertante par ses formes. construction sur  quatre niveaux, dont un entresol, et trois travées. L'appareillage régulier de la façade alterne les lits de blocs de pierre blanche d'Euville et de Savonnières. La pierre bleue est employée au r.d.ch. pour les bandeaux inférieurs et l'encadrement de la porte.
La composition tripartite, rigoureusement symétrique et complètement vitrée, trouve un juste équilibre entre les pleins des parties en pierre et le vide de la partie centrale des étages. Travées latérales percées d'étroites ouvertures, qui vont s'amenuisant vers le dernier niveau, jusqu'à devenir comme des meurtrières, à l'inverse des baies axiales dont la largeur et les proportions augmentent. R.d.ch. assez bas, traité comme un soubassement, percé dans l'axe par une porte monumentale à deux battants, prise dans un encadrement sculptural ; linteau à la fois mouluré en large gorge et cintré de plan. Une puissante corniche cintrée de plan forme comme un auvent au-dessus de l'entrée et sert en même temps d'assise à l'oriel, d'une grande originalité par sa structure portante métallique clairement affirmée et par son extrême plasticité. À l'entresol, l'ouverture est scandée par cinq colonnettes en pierre, aux bases et aux chapiteaux sculptés comme des griffes. Au 1er étage, quatre sveltes supports métalliques formés de poutrelles accolées ; garde-corps formé d'arabesques de fers plats rivetés. L'oriel est couronné par une terrasse dont la plate-forme en pierre, denticulée, supporte un garde-corps en fer forgé moins ouvragé. À ce niveau, la façade redevient plane. Large baie centrale divisée par deux colonnettes en fonte soutenant le linteau métallique. Puissant entablementt avec frise en saillie posée sur une rangée de consoles qui s'alignent, une sur deux, sur celles de la corniche en bois."

Beaucoup moins intéressante et séduisante, au 83 rue de Livourne,la maison de l'architecte Octave Van Rysselberghe, sobre, austère, germanique et rigide qui a perdu son ornementation végétale. La façade d'inspiration Art nouveau est marquée d'une tourelle d'angle abritant la cage d'escalier.

L'hotel Otlet  fait l'angle de la rue de Livourne et de celle de Florence. Il est conçu en 1896-1898, sur les plans de l'architecte Octave Van Rysselberghe, Henry Van de Velde étant chargé de la décoration et du mobilier intérieur, à l'exception de l'escalier. Composition complexe des façades à rue, exprimant la diversité des volumes intérieurs et leur échelonnement spatial. Sur soubassement en pierre bleue, façades en pierre de Savonnières, avec rehaut de pierre d'Euville pour les éléments plus structurels (appuis, etc.). Les façades comprennent deux niveaux principaux et sont reliées entre elles, au r.d.ch., par un bow-window largement ajouré et, à l'étage, par un pan coupé faisant la liaison entre deux parties de murs aveugles, ceux-ci assurant une respiration dans une composition de façade foisonnante. Les façades, sur un rythme sans cesse renouvelé, présentent des transitions souples d'un élément à l'autre. Une multitude d'éléments architecturaux saillent et rentrent, qu'ils soient implantés sur toute la hauteur ou réduits à un demi-niveau ; de gauche à droite, balcon couvert, logette rectangulaire, puis oriel triangulaire très aplati, bow window arrondi à l'angle, logette, superposition d'un porche dans-œuvre et d'une loggia et enfin bow-window arrondi, à imposte dans le plan."

Au 48 rue Defacqr, l'ambassade d'Argentine occupe une maison Art Nouveau remarquable et spectaculaire, l'hotel Ciamberlani, une construction de l'architecte Paul Hankar conçu à la demande de Madame Veuve Ciamberlani pour son fils, le peintre symboliste Albert Ciamberlani (1864-1956). Les sgraffites monumentaux de la façade sont conçus par Albert Ciamberlani qui en confie la réalisation à Adolphe Crespin.

La façade monumentale de douze mètres de large, le double d'une maison traditionnelle, s'élève sur trois hauts niveaux. Construite en briques blanches de Silésie, marquée de bandeaux de pierre blanche d'Euville, elle est décorée aux étages d'un imposant sgraffite d'inspiration orientale. Les étages sont flanqués de larges pilastres supportant la corniche.
La façade, asymétrique, révèle une grande liberté dans la répartition des baies : quatre fenêtres au rez-de-chaussée, deux au premier étage et sept au dernier.
Soubassement percé à droite de deux baies à arc surbaissé, à gauche d'un garage aménagé en 1927 par Adrien Blomme, en remplacement d'une porte.


Le deuxième niveau est éclairé par deux grandes baies à arc outrepassé, inspirées de l'architecture chinoise , pourvues de chassis à petit-bois aux lignes souples. Le balcon  est supporté par cinq consoles en pierre ; celle dans l'axe est doublée d'un élément en pierre. L'exceptionnel garde-corps en fer forgé, reprenant des motifs floraux répétitifs, participe pleinement à la décoration et à l'animation de la façade. À hauteur de cet étage un sgraffite représente une scène de vie antique.


Le dernier étage est percé de sept fenêtres rectangulaires en bandeau, séparées par un trumeau en pierre doublé de colonnettes en  jumfonteelées par deux. La frise de l'entablement est décorée d'un sgraffite qui illustre, dans une succession de médaillons, les travaux d'Hercules.






Nous nous rendons ensuite au 83 de la rue Faider mais la maison construite par L'architecte ixellois Albert Roosenboom (1871-1943) est couverte d'échafaudages et de toiles ce qui nous cache totalement ce chef d'oeuvre de L'Art Nouveau.


Au 71 de la rue Defacqr, nous arrivons devant la maison personnelle de Paul Hankar.


Maison personnelle de l'arch. Paul Hankar, considérée comme un manifeste du style Art Nouveau. Signée « p. hankar / architecte » et millésimée « 1893 » dans un cartouche à hauteur du 2e étage. L'élévation, de quatre niveaux, s'organise en composition assymétrique. Elle est en briques rouges, rehaussée de pierre blanche et bleue.La façade de cette maison se dénote par l’usage de multiples matériaux et par sa polychromie.  La décoration, particulièrement soignée, comprend notamment des sgraffites allégoriques réalisés par le décorateur Adolphe Crespin.


Des oiseaux symbolisent le matin, le jour et une chauve-souris évoque la nuit. Avant d'arriver à la maison Horta, face à l'église de la sainte Trinité, une maison se remarque, toute en courbe, les murs couverts de briques vernissées avec des hirondelles qui volent.

Au 92 de la rue Africaine , belle maison Art Nouveau dans le style de la Secession Viennoise, construite par Benjamin de Lestré.

Maison de style Art Nouveau géométrique sur une travée étroite, caractérisée par son bow-window surmonté d'une grande fenêtre circulaire.

Composée essentiellement de briques crème, la façade est ponctuée de quelques beaux éléments décoratifs en pierre blanche. Sa composition, globalement symétrique, présente des détails Art Nouveau raffinés dans ses menuiseries à petit-bois, avec un délicat dessin géométrique. A noter le motif qui est répété partout sur cette façade, tant sur les ferronneries que sur les pierres blanches sculptées : un anneau duquel pendent trois bandes.

 Le Musée Horta est établi dans la maison personnelle et l’atelier de l’architecte Victor Horta (1861-1947). Construits entre 1898 et 1901 aux numéros 23 et 25, rue Américaine à Saint-Gilles, les deux bâtiments sont caractéristiques de l’Art nouveau à son apogée. La maison a conservé en grande partie sa décoration intérieure; mosaïques, vitraux, peintures murales composent un ensemble harmonieux et raffiné dans le moindre détail. Nous n'en verrons que l'extérieur, hélas, car le nombre de visites est limité et on ne peut prendre les billets que sur la toile. Construction de style Art Nouveau, à façade en pierre blanche d'Euville et de Savonnières. Conçue comme une œuvre totale, elle est caractérisée par l'utilisation originale des matériaux de construction et la parfaite intégration des éléments de structure, laissés apparents, qui participent à l'ornementation. Ferronneries de qualité remarquable, en fers plats rivetés, à motifs en coup de fouet caractéristiques de l'Art Nouveau

"L’architecture Art nouveau, dont Horta fut l’instigateur et le chef de file, annonce le mouvement moderne. La révolution stylistique portée par ses œuvres se caractérise principalement par l’introduction du plan libre, la diffusion et la transformation de la lumière au travers de l’ensemble de la construction, la création d’une décoration qui décline avec brio l’énergie ondoyante des lignes courbes, intimement rattachée à la structure de l’édifice, l’utilisation de nouveaux matériaux (acier et verre), et l’introduction d’installations techniques modernes. Par l’utilisation rationnelle de structures métalliques, souvent laissées apparentes ou subtilement dissimulées, Victor Horta arrive à concevoir des espaces de vie flexibles, généreusement éclairés, en connivence étroite avec la personnalité des habitants."Les deux constructions sont différentes mais homogènes, elles forment un couple. Elles n'ont pas les mêmes portes, plus massive et plus décorée pour celle dédiée à l'habitation et plus haute et mince pour celle de l'atelier. De mêmes les baies et les fenêtres n'ont pas les mêmes proportions en terme de longueur et de largeur malgré tout elles restent toutes cintrées (hormis pour la loggia du dernier étage de l'atelier). Les gardes corps en ferronnerie tous différents sont travaillés finement et prennent des formes végétales.  



"Ces deux façades frappent par rapport aux maisons environnantes. Elles ne sont pas en briques comme la plupart des autres, mais en pierre blanche. Les maisons mitoyennes ont des façades plus classiques, du moins aucune n’est Art Nouveau. Ce quartier est assez hétéroclite, Quand on s’y promène, on remarque beaucoup de teintes différentes, des jeux de polychromie avec les pierres. Les niveaux de fenêtre ne sont pas alignés. La seule régularité semble être la largeur des façades qui ne dépasse pas les six/sept mètres.

En effet, lorsqu’il construit sa maison, Horta est limité par le tissu urbain composé pour l’essentiel de maisons bourgeoises. Il doit donc respecter un plan d’alignement. La mitoyenneté empêche les éclairages latéraux. Horta souligne lui-même : « je n’ai pas été le premier à découvrir les défauts des plans des maisons de 6,7, 10 ou 12mètres qui, d’un groupe à l’autre, ne différaient que par l’ajout d, ne différaient que par l’ajout d’une véranda ou d’une porte cochère mais j’ai fait le premier plan de maison de 7m20 avec vestiaire, WC et parloir à l’entrée ». Etant limité pour la largeur de sa façade, il doit donc développer sa maison tout en profondeur et réfléchir aux puits de lumières pour que la demeure ne soit pas plongée dans l’obscurité.Horta est un architecte en vue recherché par une clientèle bourgeoise et moderniste. Il souhaite donc faire de sa maison une vitrine de son talent." Exposé Art Nouveau Canal blog/

Horta apporte un soin très particulier à la taille de ses matériaux, la taille est très fine permettant ainsi une meilleure accroche de la lumière utilisant et révélant ainsi toute sa beauté. La pierre bleue, dite pierre d’Euville, à laquelle il a recourt, coûte très chère. Du coup, il l’utilise pour les soubassements afin de faire pendant à la pierre du trottoir et répondre aux autres maisons bourgeoises de la rue au niveau du seuil. Il la taille de façon à ce qu’elle soit légèrement incurvée ce qui donne une impression « d’enracinement ». Par ailleurs, il en met sur la façade avant. La façade arrière étant beaucoup plus sobre. Le reste de la façade est en pierre blanche de Savonnière. La sculpture de ces pierres fait appel à un travail préparatoire en plâtre. L’exemple de la taille au-dessus de la colonnette de la façade de l’atelier permet de comprendre la technique d’Horta. En effet, à l’aide de formes de vaguelettes il peut ainsi rejeter l’eau de pluie sans pour autant qu’elle n’abime la paroi. Enfin, Horta a placé des arcs en pierre pour soutenir la structure de la façade.

Horta est le premier a utilisé les qualités du métal pour la maison bourgeoise.

On note la présence d’un massif de pierre entre la porte d’entrée et la fenêtre puis un pilier en fonte. Il y a un linteau métallique au-dessus du deuxième étage et entre les rez de chaussée et le bel étage : il supporte le poids de la maçonnerie et assoie le Bow Window. Il utilise la ligne en coup de fouet sur la structure métallique comme pour le garde corps du balcon avec les colonnettes en forme d’iris." Exposé Art Nouveau Canal Blog.

Nous avons pu obtenir des billets pour visiter la maison Hannon qui fera l'objet de l'article suivant.

 

 


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