VIETNAM, DE THAC BA À BA BE

 Nous quittons le lac de Thac Ba et après les travaux qui rendent la route difficile, nous retrouvons un itinéraire plus clément qui nous mène à Tuyen Quang. C'est la région du thé. Beaucoup de producteurs ont abandonné la culture traditionnelle pour le bio qui est beaucoup plus rentable.

Nous déjeunons dans le centre ville en terrasse puis nous continuons vers Tan Trao par la route QL2C. Tân Trào se trouve dans une petite vallée du district de Son Du ong, province de Tuyên Quang (Nord), nichée entre montagne et jungle. En mai 1945, l’Oncle Hô quitte Cao Bang, proche de la frontière chinoise, pour s’établir à Tuyên Quang, à environ 150 km de Hanoi, afin de diriger le mouvement révolutionnaire national. Il choisit la commune de Tân Trào comme base de résistance avant la révolution d’août 1945.  C'est ici que le Parti communiste du Vietnam convoque, le 13 août 1945, un congrès national pour décider de l’insurrection générale afin de prendre le pouvoir. Le 16 août 1945, le Congrès national des représentants du peuple de Tân Trào (Assemblée nationale), en session dans cet endroit, approuve dix grandes politiques du Viêt-minh (Front de l’indépendance du Vietnam), choisit le drapeau national (rouge à étoile d'or) et l’hymne national - Tiến quân ca (Marche de l’armée). De plus, il élit le Comité de libération nationale du Vietnam, dit Gouvernement provisoire, avec à sa tête Hô Chi Minh. 

En chemin, on s’arrête pour observer la récolte de la cannelle. C'est une équipe de bûcherons qui opèrent. Il y a ceux qui coupent les arbres, des hommes surtout et ceux, hommes et femmes qui écorcent les troncs. Le cannelier, dont est issue notre cannelle, pousse dans les régions montagneuses du Vietnam. Il s'épanouit sous les climats tropicaux. Pour obtenir une qualité d'exception, la récolte a traditionnellement lieu dès l'aube, de mars à mai et d'août à décembre.

L’écorce est découpée en lanières. Ces lanières, une fois séchée au soleil, donnent les bâtonnets que l'on connaît.

Nous continuons sur la route principale qui est en excellent état ce qui nous change des routes que nous empruntons depuis une semaine. Nous prenons ensuite la petite route 258 qui alterne entre collines arrondies et vallée étroites. Nous atteignons l'entrée du parc naturel de Ba Be puis nous descendons jusqu'au lac. Nous sommes logés dans une maison sur pilotis du village Pac Ngoi, commune Nam Mau, district de Ba Be. Le village compte plus de 80 ménages avec près de 400 personnes. Nos hotes sont des Tay. Les Tày sont le deuxième groupe ethnique le plus important au Vietnam, après les Viêt (Kinh) avec sa population de 1,6 millions d’habitants (2009). De nos jours, il est difficile de distinguer un Viet et un Tày. Ils ne portent presque plus leurs vêtements traditionnels et leur culture n’est pas tellement différente de celle des Viêt.
Le village de Pac Ngoi a encore de vieilles maisons sur pilotis, une toiture avec des tuiles yin et yang, une conception architecturale unique. Les habitants de ce village ont vécu en cultivant du riz et du maïs sur les rives du fleuve et en pêchant des crevettes et du poisson sur le lac Ba Be. Petit problème à l'arrivée, nous avons retenu 4 chambres, 3 doubles et une simple. Un mic mac à l'arrivée où seules 3 chambres sont libres. Certes, après le départ d'Eliane, nous ne sommes plus que 6 mais il est prévu que Marie a une chambre seule. On trouve la solution, en la logeant dans une maison voisine. Le repas est très varié avec du poisson grillé, du riz gluant. .

Depuis la chambre, nous avons une jolie vue sur les rizières en bout de lac et sur les reliefs karstiques couverts de végétation luxuriante. Le matin, après le petit déjeuner, nous embarquons les valises dans le minibus qui nous dépose à l'embarcadère.

Quand nous appareillons, le temps est toujours brumeux, impossible de distinguer les pitons karstiques. Ba Be est un lac naturel formé, en fait, par la succession de 3 lacs. Le sol et les montagnes environnantes sont principalement constitués de karst calcaire, caractéristique du nord du Vietnam, et les forêts se composent principalement d'une végétation à feuilles persistantes avec des bambous poussant plus près des rives du lac.

Le lac est désert et il est très rare de croiser une embarcation.

Le temps s'éclaircit et l'eau prend une teinte proche de l’émeraude. Les falaises calcaires se creusent de grottes, les lianes descendent jusqu'à l'eau.

Nous croisons 2 barques à moteur mais les rives ne semblent pas très habitées.

Nous arrivons au bout du lac, là où se jette une rivière dont nous allons remonter le cours jusqu'à une très belle grotte qui abrite de nombreuses chauve-souris. ce sera le prochain épisode. Nous arrivons à un village.