vendredi 3 novembre 2023

VIETNAM, DE HOANG SU PHI À THAC BA

 Nous venons de quitter Éliane qui part sur Hanoi pour retourner en France. Outre sa peine, le voyage retour va être une galère: 4OO km en taxi avec des annonces contradictoires disant que son avion partira 5 heures avant, donc le chauffeur fonce pour être à l'heure, puis finalement l'horaire est maintenu. Finalement, l'avion pour Paris part en retard et Éliane rate la correspondance pour Lyon, donc attente à Roissy et quand elle arrive enfin à ST Exupery, il faut faire vite pour effectuer les formalités et l'organisation des obsèques et se recueillir devant la dépouille de sa mère. Finalement, l'assurance va lui rembourser les frais de retour après un délai relativement long à cause de la lenteur de Nicolas Valogne de Carnet d'Asie à tarifier la semaine de voyage non effectué et à retrouver le taxi qui a organisé le transfert à Hanoi. L'assurance n'a pas pris en compte les 450 euros de téléphone pour finaliser le rapatriement: nous étions dans une zone loin de tout avec un réseau déficient et Eliane a passé 90 minutes au téléphone pour que tout soit organisé. A noter, le geste remarquable de SFR qui a annulé sa facture de 450 euros. Je le signale d'autant plus que j'ai eu pendant 2 ans des problèmes avec cet opérateur. Tout dépend de l'interlocutrice qu'on a au téléphone. Celle qui a pris en compte la requête d'Eliane a été remarquable de vitesse et d'efficacité.

Nous prenons la route vers 11H. D'abord, il faut grimper au sommet des montagnes et emprunter la route chaotique et défoncée que nous avons enduré hier soir. Les ornières sont énormes que creusent les camions qui travaillent à la construction du barrage, la boue a remplacé le bitume et les reins en prennent un coup. On devrait voir les montagnes qui couvent la frontière sino-vietnamienne mais le brouillard est épais. Au fond de la vallée du Chay, il y a une sorte de lac qui émerge à peine de la ouate qui nous entoure.

En se rapprochant de Xin Nam, le brouillard s'estompent et le vert tendre des rizières nous enchante. Il y a beaucoup de lataniers, ce palmier dont les feuilles servent à la confection des chapeaux coniques.

La route est meilleure et nous atteignons Bac Quang, je crois. On dit à Hui qu'il nous trouve un restaurant pas pour touristes et là, on va etre servi. C'est typique certes mais carrément crade. Mieux vaut ne pas regarder la plongeuse et son baquet douteux. En résumé, ça s'appelle Com Tam, Ca Suoi, Ga Doi mais vous n’êtes pas forcé de retenir le nom : l'étoile n'est pas pour demain mais c'est authentique, des tabourets
plastiques, des papiers gras qui jonchent le sol..

Cela dit, on a mangé et personne n'a été malade ce qui montre que dans le groupe, le système immunitaire est OK. maintenant, nous roulons jusqu'à Luc Yen dont il est dit que la ville est célèbre pour ses rubis. Enfin, c'est pas Mogok.

Le marché des pierres de Luc Yên  est ouvert tous les matins de 7 heures à 10 heures. Les pierres sont présentées sur de petites tables en bois et une vingtaine de commerçants proposent leurs marchandises. Ici, on trouve toutes sortes de pierres, des pierres précieuses comme le rubis, le saphir ou l’émeraude ou semi-précieuses comme le quartz ou l’améthyste. Les pierres précieuses sont bien sûr les plus chères, et les prix varient entre des centaines de milliers de dôngs et des centaines de millions de dôngs. Elles peuvent être brutes ou taillées. Les clients sont essentiellement des professionnels. Les touristes, eux, s’intéressent surtout aux tableaux en pierres naturelles ou semi-précieuses vendus dans les boutiques alentour. Donc pour le marché c'est râpé. Visiblement ni le chauffeur , ni le guide ne connaissent l'endroit et c'est nous qui repérons 3 boutiques sur une place. Dans la première, il y a surtout ces sculptures grotesques et hideuses, ces grandes tables en marbre coloré et quelques pierres et bijoux.En face, la bijoutière est très jeune décolleté et meme dépoitraillée, minijupée et maxi maquillée. Elle n'a pas l'air d'y connaître grand chose et aurait plus sa place dans un salon de massages amicaux. Quand elle ne sait pas, elle demande à son mec (mac). Ce qui surprend c'est qu'il a peu de rubis mais des tanzanites ?? Troisième boutique immense, ce qu'on remarque c'est une cliente dont on peut imaginer les occupations lucratives et tarifés et qui a droit a toutes les attentions de la patronne , elle doit fréquemment transformer les dzongs des massages en petits bijoux. Nous les touristes, nous sommes dédaignés, délaissés mais Luc Yen semble très surfait quand on a traîné ses guêtres du coup du musée des Pierres Précieuses à Bangkok. Tout pu le faux, le surcoté , le piège à touriste.

Heureusement , un dame, altière et élégante, d'une ethnie est la seule vision réconfortante du lieu. Le temps ne s'y prête pas mal il parait que la région est très belle avec un grand nombre de reliefs karstiques plantés au dessus de la plaine de rizières.

Luc Yen est réputé aussi pour ses carrières de marbres qui entaillent la montagne.

 

La route est ensuite très languissante, pas de visibilité pour admirer le paysage et d'interminables travaux, des longues attentes sur les passages à circulation alternée. On arrive en fin de soirée au lac de Thac Ba. 


Nous sommes logés chez l'habitant , des Dao à pantalon blanc. Le logement est assez sommaire qui consiste en une grande salle commune avec des tentures et des tringles. Les lits sont séparés par les tentures, nos valises sont disposées au centre de la pièce. La maison s'élève au dessus des rizières. Ils ont aussi une habitation indépendante occupée par 6 motards français qui ne daignent pas notre accorder le moindre regard, on ne fait pas partie du meme monde, on dirait.

La diversité des  sous-groupes Dao reflète  la diversité de leurs costumes traditionnels. Bien souvent, le costume est un moyen de différenciation avec les autres et les pairs (ils se différencient entre Dao mais également vis-à-vis des non Dao).Ils vivent de l’agriculture et font pousser riz (suivant les localités ils pratiquent la riziculture inondée ou en pluriculture sur brûlis), maïs, millet, manioc, seigle. Ils habitent des maisons sur pilotis ou de plain-pied selon les conditions du terrain. Chaque maison a une pièce réservée au garde-manger et à l’autel des ancêtres. Aussi, la pêche, la chasse, l’élevage et la pisciculture sont communs. Ils élèvent des canards, chevaux, cochons, poules, pigeons, chèvres et mettent un point d’honneur à transmettre leurs savoirs d’une génération à l’autre. L’artisanat est également développé, la broderie (les couleurs et le travail de leurs costumes) et la sculpture sur bambou.

Le repas est très agréable, abondant, varié et excellent. Les motards se sont excentrés pour ne pas se mélanger. Sur le mur, la tenue traditionnelle de la maîtresse de maison qui propose aux dames de la revêtir. Plus Dao à pantalon blanc que Laurence ou Hélène , tu meurs.
Nous goutonsi à quelques spécialités locales comme le riz cuit dans le bambou, la salade de fleurs de bananier sauvage, le poulet aux pousses de bambou aigres et bien-sûr le poisson et escargots du lac préparés aux herbes. Le tout bien évidemment accompagné d’un alcool de riz local macéré avec plantes et racines.
Le costume des femmes Dao se compose d’une tunique indigo en chanvre ouverte sur un couvre-seins richement décoré de motifs divers : vagues, feuilles, fleurs, animaux, plantes, étoiles, etc. Les femmes portent un pantalon indigo court, de belles boucles d’oreille et de magnifiques bracelets et colliers en argent finement ciselés. Elles se coiffent d’un simple fichu indigo ou d’un serre-tête.

Même si beaucoup de femmes Dao Quan Trang portent au quotidien le costume traditionnel, c’est lors des grandes festivités Dao qu’elles revêtent leurs plus beaux apparats, rivalisant entre elles de coquetterie et d’élégance. Les dames âgées ont souvent les dents toutes noires. Cela est dû à la chique des feuilles de bétel mélangées avec de la noix d’arec et de la chaux comme en Birmanie avec les problèmes de santé que cette habitude implique.

A près le repas, nous montons nous coucher. Le sommeil risque d’être long à venir. Notre chauffeur dans la"cabine" en face passe plus d'une heure au téléphone avec sa femme. Il nasille, parle fort et on a droit à une imitation superbe par Philippe que ça agace intensément. Puis , ça se termine et chacun se retire dans ses appartements. Je mets trop d'energie à fermer les rideaux, et tringle et tentures se cassent la gueule. Fou-rire général et il faut reconstruire la cahute. Après, c'est l'intinction des feus puis un concert genre brame du cerf. Chacun personnalise son ronflement, les messieurs virils, ça tient de la locomotive ou du rugissement du lion, de la formule un ou du cerf qui rée. Parfois, les chiens aboient, on finit cependant par dormir. 

 

 

 

 

 



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