Dernier réveil sur la jonque, dernier jour du voyage. Toujours la brume, mais le paysage est sublime. Malheureusement, La croissance économique rapide, l'urbanisation et l'évolution des modes
de vie dans le Vietnam communiste ont entraîné une "crise de la
pollution plastique", selon la Banque mondiale. Le désastre est moins évident dans la baie de Lan Ha que dans la baie d'Halong mais les bouées en polystyrène, les déchets plastiques voguent entre 2 eaux et se déposent contre les parois des pitons karstiques.
Nous accostons devant un élevage de poissons. C'est un quadrillage de pontons, de planches branlantes qui entourent d'immenses cages où sont élevés mérous, vivaneaux, cobias et moules vertes. La pisciculture est indispensable car des techniques de pêche illicites et répréhensibles ont mis en danger la biodiversité et diminué la richesse halieutique. On a constaté et réprimé l'usage d'engin électrique qui paralysent le poisson et rend sa capture trop facile. On peut cependant s'interroger sur les pratiques de pisciculture pour répondre au besoin du marché intérieur et aux clients chinois. Aujourd'hui, l'aquaculture doit faire face à des difficultés tenant à la
superficie d'élevage qui se limite aux zones côtières, à des
technologies arriérées, à l'usage d’antibiotiques… Cette situation
impose aux autorités locales de donner des solutions, dont l’une serait
l'élevage aquacole hauturier. Le Vietnam et son mode de gouvernement pratiquent le secret, difficile de savoir comment sont nourris les poissons mais l'utilisation des antibiotiques semble se pratiquer larga manu avec pour conséquence la contamination de la faune aquatique sauvage et l'apparition de bactéries résistantes.
L'Unesco s'interroge sur le respect des règles environnementales sur ce site qui fait partie du Patrimoine Mondial de l'Unesco. On sait qu’au nord de la baie, des usines thermiques et d’extraction du charbon à ciel ouvert ainsi que les agglomérations rejettent dans l’eau de tonnes de métaux lourds (plomb, pétrole) et d’eaux usées. Dans la meme région l'enfouissement des ordures se fait dans des conditions plus que limite. "Dans la baie elle-même, l’aquaculture bat son plein et les habitants de ces villages flottants semblent peu soucieux de la préservation de leur environnement… Mais ne jetons pas la pierre sur ces pêcheurs qui vivent dans des conditions si précaires. Comment même leur en vouloir, eux qui sont souvent en mode survie, quand on voit que ce sont les touristes eux-mêmes qui sèment le plastique partout où ils passent !" Nous remontons sur la jonque pour un dernier voyage. Le brunch sera servi vers 11h et nous débarquerons vers 13h.
Sur le chemin de retour, on croise des rochers où nous sommes passés la veille, photographiquement, on se prend pour Monet avec des impressions chi changent en fonction de l'heure.
Le brunch est servi, varié, délicieux. En s'approchant du port, les maisons flottantes, les fermes aquacoles se font plus nombreuses.
Nos valises sont à l'avant, parées pour le débarquement.
Nous nous séparons de l'équipage. Nous avons beaucoup aimé le pilote et le cuisinier avec qui nous avons échangé surtout des sourires et des rires car la barrière de la langue limitait les échange. L'aboyeur s'est amélioré au fil des jours mais il doit avoir des difficultés à dire des mots doux. Le troisième est vraiment un homme invisible et discret. Nous retrouvons notre chauffeur avec un grand plaisir, lui aussi qui semble réjoui de rester avec nous cet après midi sans la présence du guide. Nous reprenons la route. A l'arrivée du ferry, la queue est impressionnante. Une bonne heure d'attente. Traversée sans histoire. Le programme prévoit un arrêt au village de Dinh Bang qui possède une maison communale datant de 1700. Dans le village, il y a aussi le temple Den Do dédié au empereur de la dynastie Ly qui avait choisi Hanoi pour capitale au 12ème siècle. Les villageois chantent le Quan Ho, un chant qui exprime les sentiments amoureux mais nous préférons filer directement sur l'aéroport d'Hanoi où je dois régler en monnaie sonnante et trébuchante le montant de mon amende pour visa non conforme bien que visé par les autorités compétentes et payé au tarif officiel. Le gouvernement démocratique paie ses fonctionnaires au lance-pierres et leur propose de mettre du beurre dans le pho en faisant de la gratte au dépend des touristes. Nous quittons notre chauffeur qui a été extra, ponctuel, prudent, souriant. Nous lui donnons un bon pourboire mais je pense que Philippe a été plus généreux et a participé au paiement de l'amende. Personnellement, j'ai refusé de le faire car c'edst une façon de cautionner les méthodes du gouvernement qui encourage ses flics à sévir pour encaisser une partie des sommes recouvrées et à la délation que pratiquent des commerçants et des indicateurs de police. La république "démocratique"du Vietnam a institué et institutionnalisé la corruption à tous les étages.
Je vais au distributeur pour me procurer l'équivalent de 200 euros en dongs en espérant que ça suffira et je me pointe au bureau de l'immigration: il y a là 2 flics avec de beaux uniformes et pleins de barrettes. Une dame, philippine, il me semble, a maille à partie avec celui de droite. Le ton monte, la dame est hystérique, gueule, pleure, le mec est impassible. Je suis un peu échaudé et je fais profil très bas. Je montre mon passeport, celui de Catherine, je fais des courbettes, je m'excuse platement, me prosterne, souris. Le contraste est flagrant avec ma voisine. C'est long, mais mon flic est poli, visiblement il voudrait que ça se passe mieux avec moi. Il téléphone au chef. Le chef arrive, plus jeune, pas un marrant mais certainement un bon communiste, nourrit à la mamelle de la Cause du Peuple. Le gradé tamponne les passeports et tourne les talons sans un regard pour moi. La philippine est partie en hurlant. Mon flic me demande timidement en anglais si 100 euros pour 2 c'est pas trop cher. Trop content de bien m'en tirer, je lui dit que non, je sors les biftons en je reprend les passeports. Je trouve presque trop simple que ça se passe comme ça et je crains que le contrôle de police soit encore une épreuve. C'est curieux de voir que le flic me demande si le prix me convient, comme s'il était possible de discuter le bout de gras. On se change sur le carrelage pour être habillé chaudement à l'arrivée à Paris.
Controle de police: comme dab, ça prend du temps, le flic ouvre le passeport, tourne les pages, passe un coup de fil, mon coeur bat, 2 coups de tampons et on passe. Vol sans histoire. On espère un train pour Lyon en gare de Roissy après l'atterrissage. Plus de place, on prendra le train pour Clermont avec nos amis. Une excellente choucroute chez Boffinger pour oublier le pho, le décor Art Nouveau et toujours superbe puis train pour Clermont où on arrive en fin d'Après midi. Je ferai un dernier article sur la critique de l'agence et sur les projets qui étaient en concurrence avec Carnet d'Asie qui ne me fut d'aucun secours pour cette histoire de visa.
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