mercredi 1 novembre 2023

VIENNE , AUTRICHE, L'ÈGLISE SAINT LEOPOLD AM STEINHOF, OTTO WAGNER


 

Pour se rendre à l'église saint Leopold am Steinhof, nous prenons le métro U3 à Stephansplarz jusqu'à Ottakring, là on cherche, et c'est pas évident, l’arrêt du bus 48A, il faut descendre à l’hôpital psychiatrique dans le quartier de Penzing mais surtout au premier arrêt qui le dessert. Nous sommes descendu au second, et nous avons marché longtemps dans cet hôpital quasiment désert où les indications sont rares pour accéder enfin à l'église. Elle est apparue émergeant de la cime des grands arbres et dominant les pavillons de l’hôpital avec son dome étincelant.On arrive sur le parvis, devant le portail monumental et l'or du dome ressort dans un ciel d'orage.

L'église ne se visite que  les samedis et dimanches de 11 heures à 17 heures.

. En 1902, un concours est organisé pour l'adjudication des travaux de l'église. C'est Otto Wagner qui remporte le marché.  L'église est construite entre 1904 et 1907 sur la disposition traditionnelle en croix grecque . C'est la plus importante construction sacrée de l'Art Nouveau  à Vienne. L'immense coupole faite de plaques de cuivre pourrait évoquer une mosquée. L’architecte a introduit de nombreux détails afin de rendre le bâtiment plus conforme à sa fonction d’église d’asile. Il n’y a par exemple pas d’angles sur les bancs de l’église afin d’éviter que les patients ne se blessent. Les coins sont arrondis et les issues de secours sont situées sur les murs latéraux. L’église est orientée selon un axe nord-sud, fait assez inhabituel pour être remarqué. Les statues sur les tours extérieures représentent St Leopold et St Severin, les patrons de la basse Autriche. Sur un soubassement en moellons, l'église est construite en briques et recouverte d'un parement de plaques de marbre blanc de Carrare fixées par des boulons en cuivre. Le marbre est ici « un placage, boulonné de la manière la plus évidente et la plus directe qui soit »« Wagner attribue au principe de revêtement une valeur première et absolue en révélant sa nature de couche appliquée » alors que « Wright utilise le revêtement pour feindre ou pour souligner une consistance de la construction ».

Le portique est constitué de quatre colonnes supportant un auvent en métal vert et or. Les colonnes sont surmontées par les quatre anges en bronze aux ailes dressées et dorées, et aux robes ornées de motifs géométriques typiques de la Sécession, réalisés par Othmar Schimkovitz. Schimkowitz est un sculpteur architectural d'origine hongroise qui a travaillé sur les plus grands monuments de la Secession viennoise. 

 

La frise de couronnes de laurier qui figure sous la corniche est une des ornementations favorites de Otto Wagner qu'on retrouve dans la Caisse d’Épargne de la Poste. 

Quand on franchit le portail de l'église, on est frappé par la luminosité qui y règne. Wagner s'accorde à l'histoire architecturale européenne, du Byzance au baroque viennois en passant par le classicisme. Cependant, le langage formel lui-même est complètement exempt de modèles historiques, l'ornement systématiquement moderne. Otto Wagner a beaucoup contribué à l'aménagement de l'intérieur : Les autels, les tabernacles, un bénitier hygiénique et dégoulinant, les luminaires, les confessionnaux et même les chasubles ont été réalisés d'après ses dessins.

Koloman Moser a réalisé les spectaculaires vitraux de 84 m2 qui illuminent les deux côtés du transept. Ils symbolisent les 14 œuvres de la miséricorde, relevant du corporel pour sept d’entre elles et du spirituel pour les sept autres. Celles-ci sont illustrées d’un côté aussi bien par saint Martin, ce soldat romain qui a découpé son manteau pour en donner une partie à un vieil homme transi de froid, et sainte Élisabeth, qui partage son pain avec les pauvres, que de l’autre par sainte Thérèse, qui console ceux qui sont dans le malheur, et Joseph d´Égypte, qui pardonne à ceux qui ont péché.



 



 

 



Les vitraux en mosaïque de verre de Koloman Moser (1868-1918) créent une atmosphère particulière à l'intérieur de l'église. Les vitraux géants de Moser sont considérés comme l'apogée de l'art du vitrail à l'époque de l'Art nouveau.

L'intérieur de l'église a été conçu pour être particulièrement lumineux et être adapté à un milieu hospitalier. Le dôme repose sur un double tambour afin d'améliorer l'acoustique. Les couleurs dominantes sont le blanc et l'or, rehaussés de teintes bleues. La mosaïque au-dessus de l'autel latéral droit dans l'église Otto Wagner montre l'Annonciation de Marie. Les mosaïques des deux autels latéraux sont l'œuvre de Rudolf Jettmar.

Léopold Förster a construit le maître- autel la mosaïque de l'abside, derrière l'autel est du à Remigius Geyling.

Nous quittons l'église par le grand escalier qui nous offre une vue superbe sur le bâtiment qui s'estompe dans la végétation tout au long de la descente.

 
On retrouve des éléments Jugendstil dans les barrières et sur le portail de l’hôpital.


 

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C'est une visite extraordinaire, hors des sentiers battus et des circuits touristiques: 2 jours d'ouverture par semaine, à la belle saison et, ce soir, nous étions 7 ou 8 à déambuler dans la nef. C'est pourtant un joyau du Jugenstil et la Sagrada Familia d'Otto Wagner.

Il est temps de retourner à l’hôtel pour prendre quelque repos avant de se préparer pour la représentation à l'Opéra, haut lieu de l'élégance et du luxe viennois. Il va falloir se hisser au niveau des autrichiens et leur montrer que l'élégance française n'est pas encore un mythe.


 



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