lundi 30 octobre 2023

VIENNE, AUTRICHE, L' INCINÈRATEUR D 'HUNDERTWASSER, ZAHA-HADID-HAUS, KARL-MARX-HOF

 Vers 14h, nous prenons le métro à Volkstheater avec changement à Westbanhof jusqu'à Spittelau. Les barrières nous rappelle que Otto Wagner a été le concepteur du premier métro.

Le métro est aérien et nous permet d'apercevoir l'Opéra populaire.

L’Opéra populaire (Volksoper Wien) est le plus grand théâtre viennois proposant opéras, opérettes, comédies musicales et spectacles de danse, pour un divertissement musical de la plus haute qualité : outre des opéras des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, plus de 100 représentations par an concernent des opérettes (viennoises) ainsi que des comédies musicales classiques, de la danse contemporaine et des concerts. Nous descendons à Spittelau où se trouve l'incinérateur. Le site de Spittelau est sorti de terre à la fin des années 1960 et a été inauguré en 1971. Tout se passait bien jusqu’en 1987 quand un incendie a détruit une part importante de l’usine. La question s’était alors posée de détruire ce qui restait du bâtiment et de créer un nouveau site ailleurs. Réflexion faite, il a été décidé de le reconstruire exactement au même endroit.


Le maire de Vienne à cette époque. Zilk avait l’ambition de faire de cet incinérateur une œuvre d’art. Il s’est alors rapproché de l’artiste viennois mondialement connu, Friedensreich Hundertwasser. À l’origine, Hundertwasser avait refusé cette demande après s’être entretenu avec son ami Bernd Lötsch, un militant écologiste ; il avait en effet de fortes objections à s’occuper d’une installation d’incinération des déchets tant que toutes les possibilités « zéro déchet » ou de leur recyclage n’avaient pas été envisagées.   Il finit par accepter ce projet en échange de l’engagement de doter la centrale des équipements de purification des émissions les plus modernes qui soient. L’autre raison étant qu’une ville comme Vienne, comptant plusieurs millions d’habitants, doit de toutes les manières disposer d’un centre d’incinération malgré tous les efforts entrepris pour réduire le volume des déchets.



Le bâtiment à l'origine discret est devenu un bâtiment joyeux et durable qui a dépassé toutes les attentes et est toujours considéré comme un symbole de protection de l'environnement à Vienne r. L'usine d'incinération des déchets possède des toits verts, des sols irréguliers, des dômes décorés à de l'or , des murs peints colorés et de nombreux ornements élaborés. Le « marqueur » est une boule d'or  de 126 mètres de haut sous lequel trois perchoirs pour les faucons crécerelles ont été installés.  Hundertwasser a également dit que tout ne devait pas toujours être visible. En hiver, par exemple, les arbres nus libèrent des tuiles colorées, qui sont recouvertes de feuilles en été. " Rappel sur Hundertwasser: https://www.lemounard.com/2023/10/vienne-autriche-hundertwasserhaus.html


Autre exemple d'architecture remarquable, Zaha Hadid Haus. Zaha Hadid, née le 31 octobre 1950 à Bagdad et morte le 31 mars 2016 à Miami, est une architecte et urbaniste irako-britannique. Figure importante du courant déconstructiviste, elle est l’une des femmes architectes les plus récompensées par la profession. Elle a notamment reçu le prix Pritzker en 2004. Avant d’être célèbre, Zaha Hadid a galéré pour recevoir ses premières commandes en 1991. Peu de temps après, en 1995, elle obtient l'adjudication  pour construire un bâtiment à Vienne, près de Spittelau  connu sous le nom de Maison Zaha  C'est un bâtiment angulaire élevé sur des structures cylindriques qui le suspendent sur les arcs du métro conçus par Otto Wagner. Situé en face de l'Université d'économie et de commerce de Vienne le long des rives du Donaukanal, il était prévu d'animer cette partie de la ville. La construction n'a commencé qu'en 2004 et a coûté près de 10 millions d'euros. L'idée était qu'il y aurait une trentaine d'appartements dans le bâtiment, avec un ensemble de restaurants, magasins, bars et bureaux situés dans les arches s ou à proximité. Cependant, peu après l'ouverture, les résidents n'ont pas aimé l'environnement de route, du métro, de l'incinérateur et ont déserté. Les commerces et les restaurants ne sont jamais venus et on a transformé les immeubles en résidence étudiante qui n'a plus beaucoup de succès aujourd'hui. Les appartements ont été repensés pour les étudiants et les touristes. Pour le studio le moins cher – au 4ème Situé à l'étage et avec environ 32 mètres carrés d'espace, par exemple, un prix de 750 euros est demandé.

 

Les façades délabrées ont été décorées de graffiti par le duo d'artistes Twooo avec des peintures murales mais les détracteurs du projet sont nombreux. Retour vers le métro qui va nous conduire à Heiligenstadt. Autre vision de l'incinérateur.


Nous descendons du métro et Karl Marx Hof se trouve juste en face. La Karl-Marx Hof est une cité ouvrière mythique construite dans les années 1920 pour contribuer à résoudre le très grave problème du logement à Vienne. Le 4 mai 1919, le Parti social-démocrate des travailleurs (SDAP) remporta à Vienne la majorité absolue des voix lors des premières élections libres au suffrage universel. Cet événement est considéré comme la date de fondation de « Vienne la Rouge », projet politique qui, jusqu’à aujourd’hui, 86 ans après sa fin violente lors du soulèvement des travailleurs en 1934, sert encore de référence pour les conceptions émancipatrices d’une politique de gauche de la ville.

Karl Marx Hofest un ensemble de logements sociaux d’un kilomètre de long réalisé entre 1927 et 1930 par l'architecte autrichien Karl Ehn. Il s’agit d’un vaste bloc de béton de mille trois cent quatre-vingt-trois appartements qui mêle fonctionnalité et audace architecturale. Avec ses allures de forteresse et ses services de proximité -- crèche, maternelle, jardin d'enfants, médecine pédiatrique, laveries, boutiques --, qui ont en partie subsisté, le Karl-Marx-Hof est depuis 80 ans le symbole de la politique de logement social de "Vienne la Rouge".

Coiffé de six tours aux allures de vigies, le corps principal de cet ensemble de plus d'un kilomètre de long se dresse, massif, sur une esplanade. Le nom de Karl Marx est frappé sur le fronton en lettres rouges. A sa base, des voûtes magistrales percent le bâtiment rose et jaune, engloutissant passants et véhicules. Avec ses quelque 1.300 logements répartis dans une centaine de cages d'escalier donnant sur de larges cours arborées, la cité Karl-Marx est l'aboutissement architectural de la politique urbanistique sociale-démocrate.Il s'agissait d'ancrer le socialisme dans la pierre et d'améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière et des employés entassés auparavant dans des logements insalubres. Pour eux, les quelque 65.000 logements construits par la ville dans l'entre-deux-guerres sont une révolution. Aujourd'hui, l'arrivée d'étrangers, originaires surtout de Turquie et d'ex-Yougoslavie et qui représentent un tiers des habitants désormais permet à l’extrême droite de faire un bon score dans le quartier. Au fronton des immeubles, des statues de Josef Riedl qui célèbrent les vertus de la classe ouvrière. Des relents d'Allemagne de l'Est. Le semeur, la semence et le fidèle combattant de l'avenir ou la masculinité dans la social-démocratie (1888-1934) c'est le titre d'un article féministe qui reproche cette statue du semeur éphèbe symbole de la domination masculine en politique.

Ensuite , notre programme prévoit d'aller à Grinzing puis de diner chez Zimmermann conseillé par le routard et surtout par Pierre Avedikian qui s'est donné la peine de m'envoyer un mail que je n'ai pas lu jusqu'au bout. Il m'indiquait comment s'y rendre à partir du centre ville. Comme nous voulions voir les curiosités architecturales, nous avons délaissé le tram 71 pour le métro. Grinzing est charmante  et il nous semble que l'heuriger Zimmermann est juste de l'autre coté de la colline, on marche, on marche, on prend un bus, on marche encore et jamais on y arrive...nous renonçons aux villages vignerons pour rentrer à l’hôtel se reposer. Vers 20h, à la place de la chaude ambiance d'un heuriger où le vin coule à flot servi par d'accortes serveuses au corsage bien rempli et au décolleté généreux, nous allons diner au café Landtmann, sur le Ring. Le lieu est superbe mais la table est nulle à...Ce café existe depuis 1873 et les acteurs et chanteurs de l'Opéra et du Théâtre viennent s'y poser.

A retour à pied, nous écoutons la fin d'un concert avec une chanteuse très dynamique et de bons musiciens dans le parc devant l’hôtel de ville.












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