lundi 2 octobre 2023

VIENNE, AUTRICHE, HUNDERTWASSERHAUS


 Nous descendons du métro U4 à Schwedenplatz et nous continuons à pied jusqu'à la maison d'Hundertwasser. Hundertwasser est avant tout un peintre mais c'est architecte que nous découvrons aujourd'hui.

 Né à Vienne le 15 décembre 1928, ce garçon issu d'une famille juive pauvre grandit dans l'Autriche de l'Anschluss. Loin de la grisaille ambiante et des Jeunesses hitlériennes, c'est chez un agriculteur pour qui il travaille après la guerre que se dévoile à lui pour la première fois à ce qui va imprégner son œuvre : des couleurs flamboyantes et la nature. En 1948, il assiste pendant quelques mois à des cours à l'académie des Beaux-arts de Vienne et découvre l’œuvre d'Egon Schiele qui le fascine. Tout comme Hundertwasser, Schiele a révolutionné son art en y introduisant des formes jusque-là inconnues. Le motif de la spirale présent chez son prédécesseur se cristallisera dans les tableaux de Hundertwasser jusqu'à devenir un trait distinctif de son œuvre. Il y voit ce quelque chose d'organique et naturel tant recherché, car plus riche. En effet, selon lui, “la nature a beaucoup plus d’imagination que l’être humain”. L'œuvre de Friedensreich Hundertwasser (née Friedrich Stowasser à Vienne) est l'une des contributions les plus importantes dans l'histoire de l'art du modernisme d'après-guerre. En tant que membre important de l'avant-garde internationale de Paris dans les années 1950, il développe son langage visuel unique.
Si aujourd'hui Hundertwasser est considéré comme l'un des artistes européens les plus populaires de notre temps, son travail graphique a apporté une grande contribution. Son but dans l'art du graphisme était de créer des variations au sein d'une édition, de sorte que chaque feuille d'une édition est unique, de couleur et de design différents de toutes les autres. 

"Au cœur de Vienne, des jardins s’étendent sur des toits d’immeubles. Ces édifices végétalisés, petites parcelles de nature en pleine ville, sont l'œuvre de l’architecte Friedensreich Hundertwasser. Né durant l’entre-deux-guerres, il est considéré comme un visionnaire cherchant" à développer un art militant et écologiste. Dans sa ville natale, il rétablit le lien entre les hommes et la nature grâce à l’architecture.


"En tant qu’architecte, son travail est en quelque sorte une application directe de ses toiles dans la réalité, on retrouve dans ses constructions les plus importants de ses principes: dominance de la nature, l’importance de la couleur, le refus de la conformité, de l’uniformité. Il dénonce la « sinistre » architecture classique et se déclare ennemi de la ligne droite qu’il refuse d’employer.

Il a dit : « Les maisons sont notre 3ème peau…Les maisons aussi pleurent et saignent…La maison est miroir de l’homme…Chaque maison même laide et malade peut être guérie C’est vers 40 ans qu’Hundertwasser commence à construire et guérir des bâtiments, pour que les gens y vivent plus heureux. Pour lui, les maisons sont malades, blessées et il veut les guérir. Pour cela il conjugue, art, écologie, architecture."


La Hundertwasserhaus, immeuble viennois concu par Hundertwasser, 34-38 de la Kegelgasse, dans le 3e arrondissement de Vienne a été construite entre 1983 et 1985 par la commune de Vienne.

Hundertwasser s’est inspiré des œuvres d’Antoni Gaudi, du Facteur Cheval (« Palais idéal »), Simon Rodia (Watts Towers), mais également des jardins ouvriers et des livres de contes. Cette maison héberge 52 logements et 4 cafés-restaurants, ainsi que 16 terrasses privées et 3 terrasses communes sur son toit.



La façade extérieure colorée de la maison Hundertwasser à Vienne attire l’attention presque par magie. Tous ceux qui vivent dans la maison Hundertwasser de Vienne ont également le droit de décorer la façade autour des fenêtres entièrement à leur goût. Plus de 200 arbres et arbustes sur les balcons et les terrasses du toit font de la Hundertwasserhaus une oasis de verdure au cœur de la ville. La Hundertwasserhaus peut seulement être vu de l’extérieur car les habitants trouvent que le va et vient constant des touristes trouble leur quiètude.




Tout à coté, un édifice classique avec son clocher à bulbe.  Il serait intéressant de développer la comparaison Gaudi -Hundertwasser. Déjà , ils ne concernent pas la meme clientèle et, entre la Casa Battlo et Hundertwasserhaus, si les couleurs se rapprochent, le luxe des intérieurs de Gaudi sont sans grand rapport avec les HLM d'Hundertwasser. Les deux hommes ont tout deux créé des bâtiments qui se rapprochaient de la nature, par leur esthétique ou leurs matériaux. Sans compter qu’ils partagent un certain goût pour la couleur et les formes asymétriques et ondulantes. Ils semblent, cependant, que là ou le bat blesse pour Hundertwasser, c'est peut etre qu'il est plus un penseur qu'un architecte et, à l'usage, sa maison présente un certains nombres de dysfonctionnements. "La mise en pratique de ces idées s’est avérée inaboutie. Les briques utilisées pour la décoration des murs se révélèrent trop tendres, et le choix d’utiliser des plantes aux racines profondes entraîna d’importants surcoûts (en particulier du fait que le maître d’œuvre changea les emplacements prévus durant la phase de construction), de même les surfaces vitrées ne peuvent être nettoyées que de nuit aux moyens d’une fermeture de la route à la circulation et de l’utilisation d’un pont élévateur."

Pour mémoire: https://www.lemounard.com/2023/08/barcelone-gaudi-la-casa-battlo.html.

Nous retournons à l’hôtel par le tram  n°1 qui nous laisse au Parlement. Repas du soir dans un endroit charmant, le Glacis Beisl, une immense terrasse sous une pergola, excellent boudin pour moi, un rouge du Burgenland et un dessert très honorable dont j'ai oublié le nom. Un serveur exquis, français, très longue barbe, beaucoup d'humour et d'excellents conseils.






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