En quittant le café Braunerhof, nous descendons la rue jusqu'au Graben. Cœur de la cité, le Graben est la plus célèbre place de Vienne. Elle est bordée de commerces de luxe. Le Graben est l'ancien fossé ("Graben" en allemand) du camp romain, ainsi que l'ancien marché de la ville. Nous arrivons face au monument de la peste. En 1679, Vienne est frappée par l’une des dernières grandes épidémies de peste en Europe. Près de 80 000 Viennois sont victimes de la peste bubonique, qui se transmet par les rats et les monticules d’ordures malodorantes. Comme beaucoup d’autres métropoles commerciales de l’époque, la capitale du Saint-Empire romain est surpeuplée et ne possède pas de système d'égouts. L’imposition de la distanciation sociale le lavage soigneux des mains les masques ne sont pas encore à l’ordre du jour.
L’empereur Léopold quitte la ville. Mais avant
de s’enfuir du palais des Habsbourg, il promet d’ériger
un monument à la miséricorde divine si l'épidémie cesse.
Près de 15 ans plus tard, l’une des plus belles œuvres du baroque flamboyant viennois éstt enfin achevée : die Pestsäule, la colonne de la peste, érigée sur le Graben, en plein cœur de la ville. Le pire de la peste passe au bout d’un an environ, mais en 1683, la ville est assiégée par les Ottomans. Le monument inauguré en 1693, est un ensemble iconographique complexe. Il représente la peste noire et le siège de Vienne de 1683 comme des punitions divines amenées par le péché, évitées ou vaincues par la piété et grâce à l'intercession de l'empereur Léopold Ier. Deux détails attirent l'attention, Léopold était prognathe et le sculpteur lui a fait le visage de Popeye et la peste vaincue par la foie a l'aspect d'une vieille sorcière.
LVMH s'est installé au bout du Graben là où commence Kohlmarkt dans un immeuble du 19e siècle. À l’intérieur on remarque un étonnant escalier torsadé transparent. La pierre est ocre tendre et la façade comporte des arcades aux larges fenêtres, à la manière des palais vénitiens. A coté, se trouve la boutique Meinl avec un petit lutin statufié qui est l'emblème de la marque.
Le Generalihof est un bâtiment de Peter Mollner et Ernest Koch construit entre 1795, rénové et transformé en 1831 par Josef Klee. Ici se trouvait le siège de l'éditeur qui éditait entre autres les œuvres de Mozart.L'immeuble est racheté en 1894 par Generali qui change la façade et construit un attique. Dans l'immeuble se trouve l'atelier de couture Knize développé par Adolf Loos qui a crée également les remarquables WC publics du Graben que seule Catherine a visité.
Le bâtiment autrefois appelé aussi Thienemannhof est une œuvre d'Otto Thienemann et Otto Wagner construit en dans le style de l'historicisme avant que le style de Wagner évolue vers le Jugendstil . Le toit est aménagé en 1947 par Alfons Heckmans. Le est inaugurée une plaque commémorative de Josef Sonnleithner , fondateur de la Gesellschaft der Musikfreunde in Wien (« Association des amis de la musique à Vienne ») qui habitait la maison d'arcades qui se trouvait à cet endroit avant la construction du Grabenhof.
L'entreprise
a été fondée en 1892/93 par Emanuel Braun et son frère Josef en tant
qu'associés commanditaires. Le magasin principal était à Graben 8 dans
le 1er arrondissement et était à l'origine géré comme un équipement de
mariage. En 1911, il a été nommé fournisseur de la cour par l'empereur
François-Joseph I. L'entreprise s'est étendue de Vienne à Karlsbad, où
une succursale a ouvert ses portes en 1912. Une autre succursale à
Prague suivit et en 1914 la plus grande succursale ouvrit à Berlin,
Unter den Linden 2. La société était également représentée à
Baden-Baden, Southampton et Palm Beach. La fille d'Emanuel Braun et son
petit-fils Gustav Oser ont dû fuir l'Autriche vers l'Égypte après
l'"Anschluss" en raison de leurs origines juives, où ils ont de nouveau
fondé deux entreprises respectées. En 1943, ils émigrent à New York,
où d'autres membres de la famille avaient déjà émigré. Ils y ouvrent une
succursale spécialisée principalement dans le linge de lit. Au fil des
décennies, Oser s'est de plus en plus établi avec sa petite boutique au
717 Madison Avenue à New York.
Nous visitons la Cathédrale et en sortant, après avoir pris un verre dans une de ces terrasses sur la Stephanplatz. Nous remontons le Graben et admirons de nouveau les façades.
A noter , cette œuvre d'art contestable de Kris Lemsalu, une mâchoire qui ferait une enseigne publicitaire d'un laboratoire de prothèse dentaire.
Kris Lemsalu (née en 1985 à Tallinn, Estonie, vit et travaille à Vienne et Tallinn) produit des sculptures, installations et performances multimédias à l'aide de matériaux inattendus. Ses œuvres évoquent la bestialité de l'être humain et de la civilisation, un questionnement souvent doublé d'une réflexion autour de thèmes féministes. A la réflexion, je me demande si ce n'est pas un vagin avec des dents de requin. Une disciple de Rousseau (Sandrine) ?
Immeuble d'affaires et d'habitation (1909-11)
Graben 16. Les mosaïques furent produites par l'atelier Leopold Forstner.
Retour à l’hôtel, une ou deux heure de repos puis on va dîner au Ofenloch Kurentgasse 8 dans une ruelle pavé du quartier juif. Nous dînons en terrasse car le temps est très doux ce soir. Excellente Wiener Schnizel, Catherine prend une sorte de pot au feu autrichien, c'est très bon. Les Apfelstrudel sont excellents, le riesling des coteaux de Vienne gouleyant. En sortant, nous flanons sur la Judenplatz. C'était le quartier juif au 13 et 14ème siécles.
Retour à pied par Kolhmarkt, Michaelerplatz, la Hofburg et le Parlement.
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