Nous sommes arrivés à Vienne Dimanche Soir vers 21H30. Un taxi nous attend à l'aéroport, compris dans notre réservation de l’hôtel sur booking et nous dépose à l' Hôtel Josefshof am Rathaus est situé dans une rue paisible du charmant quartier de Josefstadt, à quelques pas de sites d’intérêt célèbres parmi lesquels l'hôtel de ville de Vienne, le quartier des musées , la Hofburg et la cathédrale. C'est un hôtel très agréable et très bien situé, petit déjeuner abondant et personnel très à l'écoute. Dés que les bagages sont posés, nous allons prendre un cocktail dans le petit salon qui fait face au bar.
Le matin, nous partons en direction de la Hofburg où nous voulons visiter le musée Sissi et les appartements impériaux. Notre hôtel se trouve au delà du Ring et, pour nous rendre au palais impérial nous devons passer entre le Rathaus (hôtel de Ville) et le Parlement.
"Telle est ma volonté" En 1857 l'empereur François-Joseph décrète la construction du Ring Nobles, grands bourgeois, spéculateurs s'empressent d'édifier tout au long de la prestigieuse avenue de somptueux palais et hôtels particuliers. Le style de leur construction est de style historiciste.
L'architecte du Parlement est Theophil Hansen qui édifie le bâtiment dans le style grec classique. Un fronton triangulaire, des atlantes, des chars tirés par 4 chevaux à droite et à gauche du fronton censés symboliser le triomphe du parlementarisme.
Au dessus des arbres, on peut apercevoir les flèches gothiques de l’hôtel de ville qui évoquent plus une cathédrale que l'administration communale. L'hôtel
de ville a été construit dans le style néo-gothique par Friedrich von
Schmidt entre 1872 et 1883. Il sert de siège à la fois au conseil municipal et au Landtag de l’État de Vienne, État fédéré de la République d'Autriche.
Nous allons visiter la Hofburg qui aujourd'hui, justement, est la résidence du Président de la République d'Autriche. Ce fut durant des siècles la maison d’hiver des empereurs d’Autriche-Hongrie.Au XIIIe siècle, le bâtiment n’était qu’une petite place forte construite pour le repos des empereurs. Mais au fil des siècles, il fut restructuré et agrandi au point d’occuper un vaste domaine équivalent en superficie à un quartier. Ces retouches successives ont laissé des marques de différents styles d’architecture sur le palais. On y rencontre aussi bien le baroque, le gothique, le style Renaissance et le style historiciste du XIXe siècle.
Le musée Sisi, Sissi pour les français, occupe les anciens appartements d Élisabeth et nous raconte le vie de l' impératrice austro-hongroise que nous connaissons par l'image idyllique des films de Romy Schneider quand on était enfant. Je n'ai pas encore eu le temps de regarder les liens You Tube de Nicole, la fabuleuse greeter qui nous a fait visiter le Vienne de la Secession et qui a écrit les scenari de François Joseph, Sissi et Rodolphe : ceux qui les ont connus en parlent.
On passe ensuite aux appartements impériaux. On apprend que François Joseph doit sonner pour s'annoncer s'il désire rencontrer son épouse. Dans la succession des pièces, 2 éléments remarquables: les lustres en cristal de Bohème et les poêles en faïence. L'aménagement et l'ameublement datent en majeure partie de la seconde moitié du XIXe siècle, les poêles en céramique font partie de l'équipement original du XVIIIe siècle et étaient chauffés au bois. Les poêles étaient exclusivement alimentés par les chauffeurs de poêle de la Cour royale et impériale à partir des couloirs installés derrière les salles, afin de ne pas salir. À partir de 1824, on installa des tuyauteries permettant de chauffer les poêles à l'air chaud. Les lustres en cristal de Bohême proviennent de la manufacture Lobmeyr et étaient équipés de bougies jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'électrification des appartements impériaux n'eut lieu qu'à partir de 1891. La chambre de l'empereur est moins luxueuse et plus spartiate que celle de Sissi. La visite de ces appartements et les commentaires de l'audioguide, nous donnent une idée assez précise du caractère de François Joseph. C'est un homme austère, conservateur, parfois rétrograde, éperdument amoureux d’Élisabeth, autoritaire. François-Joseph Ier règne sur l'empire de 1848 à 1916 et sur la Hongrie de 1867 à 1916. François-Joseph sous l'influence de sa mère reçoit une éducation destinée à faire de lui le futur empereur. On lui inculque des idées sociales conservatrices, des idées politiques absolutistes et une religion très catholique. Il est très attaché à l'armée et pratique très souvent la chasse. On le décrit comme un personnage maladroit et un chef des armées peu compétent avec une succession de défaites tout au long de son règne mais c'est aussi lui, qui construit le Ring et qui a donné à Vienne l'aspect que l'on découvre aujourd'hui. Le 28 juillet 1914, Franz-Joseph signe en effet la déclaration de guerre à la Serbie, ce qui contribua grandement à déclencher le conflit mondial. En traversant la salle d'Audiences, on apprend que le plus humble des sujets de l’empire, peut obtenir une audience avec l'empereur qui écoute ses doléances ou la reconnaissance de ses sujets. C'est paradoxal chez ce souverain qu'on ressent comme autoritaire et loin des préoccupations et des difficultés des multiples peuples qui composent l'empire. En 1854, l'empereur d'Autriche épouse sa cousine, Élisabeth, dont il est tombé éperdument amoureux quelques mois plus tôt. C'est l'histoire de Sissi-Romy qu'on a servi dans les chaumières et qui a bercé notre enfance. Sissi est sincèrement amoureuse de François-Joseph mais elle a peur de la nouvelle vie qui l’attend à Vienne. L’adolescente n’a pas été formée à la rigueur d’une vie à la cour et son mari, accaparé par le déclenchement de la guerre de Crimée(déjà) est souvent absent. Sa jeune épouse n‘est pas sa priorité. "Ils venaient de deux mondes difficilement compatibles et étaient très différents. Lui, très pragmatique et travailleur, elle, plus mystérieuse, passionnée par l’art la culture. Mais ils étaient pourtant très attachés l’un à l’autre. Le caractère très fort de Sissi faisait aussi son charme, et cela plaisait à François-Joseph". L’environnement de la cour devient un carcan et Sissi comprend très vite que cette vie au palais est une prison dorée. L'ambiance de la cour a Vienne lui est très hostile et Élisabeth quitte Vienne aussi souvent que possible, se rend souvent en Hongrie, pays qu’elle aime, dont elle défend ardemment la cause,et parle la langue mais aussi en France, au Portugal, en Grèce. Après la signature du compromis austro-hongrois, Sissi est couronnée reine de Hongrie le 8 juin 1867. L’année suivant, l’impératrice donne naissance à Budapest à sa dernière fille Marie-Valérie. "Elle est la seule avec qui Sissi va profiter de la maternité, loin de la cour et de la famille impériale. Très protectrice avec Marie-Valérie, elle l’encouragea à faire un mariage d’amour".
Le roi, dont l'épouse est souvent absente est un travailleur acharné, ses journées commencent tôt et finissent très tard. "Sur un plan plus personnel, François-Joseph aura à surmonter de nombreuses tragédies. Tout d’abord l’exécution de son frère, Maximilien Ier du Mexique, capturé puis tué par des insurgés républicains en 1867. Il y aura aussi le suicide mystérieux de son fils, Rodolphe, retrouvé sans vie au côté de sa maîtresse, dans le pavillon de Mayerling, en 1889. Puis, le pire des drames, en 1898 : l'assassinat de Sissi, à Genève, par un jeune anarchiste italien. Une mort brutale dont François-Joseph ne se remettra jamais. Le 28 juin 1914, lorsqu’il apprend le meurtre à Sarajevo de son neveu et premier héritier, l’archiduc François-Ferdinand, et de son épouse Sophie, il murmure : « Rien ne m'aura donc été épargné. »
La dernière pièce de la visite est la salle à manger où la table est dressée. C'est une pièce de style rococo comme le reste des appartements, lustre et poêle en faïence, et une table somptueuse avec 5 verres , une carafe de vin par convive, l'art de la table et le faste chez les Habsburg.
Nous sortons de la Hofburg par la Michaelerplatz qui est la plus célèbre place de Vienne , bâtie en étoile. De là partent plusieurs rue comme la Kolhmarkt strasse. La fontaine est extraordinaire. Le groupe représente une jeune femme sensuelle et triomphante, l’Autriche. On la voit à la proue d’un bateau qui
semble littéralement jaillir du bâtiment de la Hofburg. Elle surprend des figures allongées sur le rivage, et surtout
elle entraîne dans les profondeurs de la mer les puissances maléfiques
représentées par un monstre marin et d’un homme. Sur la
gauche , Neptune, le dieu des océans,
accoudé sur un rocher, trident en main. Il observe la scène avec
curiosité. En fait il confie à l'Autriche le role de contrôler les mers. Cette fontaine a été faite en 1895 par l’un
des plus célèbre représentants du style néo-baroque, Rudolf Weyr.
En fait, l’Autriche s'est dotée d'une marine de guerre
importante au milieu du 19e siècle.
En 1866 la Prusse inflige une très sévère défaite à
l’Autriche lors de la Bataille de Sadova. C’est la fin de l’empire
autrichien, car l’année suivante la Hongrie, le dernier fleuron de
l’Empire, va gagner plus d’autonomie et l’empire n'est plus
l’empire d’Autriche mais l’empire austro-hongrois. Et il le restera
jusqu’en 1918. A cette époque, la flotte autrichienne envoie par le fond la flotte du jeune royaume
d’Italie. C'est cette victoire qui éclipse en partie Sadowa qui est célébrée sur la fontaine.
Nous essayons d'aller déjeuner au Central, in des cafés mythiques de Vienne situé dans le palais Ferstel néo-Renaissance mais la longueur de la queue à 13h nous dissuade. Nous nous replions sur le Braunerhof, Stallburggasse 2. Il est resté dans son jus, les serveurs sont vieillots, presque contemporains de François-Joseph, pas stressés, pas pressés. La clientèle est presque exclusivement constituée d'habitués qui viennent lire leur journaux. C'est le café o`Thomas Bernhard avait l'habitude de venir. Thomas Bernhard est un écrivain et dramaturge autrichien. Son enfance à Salzbourg auprès de son grand-père maternel, au temps du nazisme triomphant, est marquée par de nombreux événements et par la tuberculose. S dernière pièce Heldenplatz (place des Héros) a fait polémique où ils s'en prend à Kurt Waldheim, président de la République d'Autriche en 1988.
" Place des héros est bien autre chose encore que ce que l'intrigue raconte... Ces trois actes sont le testament d'un intellectuel européen revenu de tout, désespéré de la défaite de la pensée, du politique, de la culture. Désespéré de l'évolution d'un monde où tout a lentement dégénéré et où s'est perdu la beauté de l'intelligence, des êtres et des choses. Et par-delà les mots rageurs sur le papier de Thomas Bernhard - mais que Krystian Lupa traduit, incarne ici avec cette tragique lenteur, cette effroyable douceur - c'est ce vide, cette absence de sens désormais propices à toutes les terreurs à venir, que nous fait saisir le génial metteur en scène polonais de 73 ans. Il connaît Bernhard, du fond du cœur, de l'âme, comme un frère secret, un double, dont il partagerait la conscience et l'intime conviction d'une société en déroute, d'où a disparu l'esprit..."
Notre après-midi sera consacrée au Graben et à la Cathédrale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire