Le programme du mardi est (trop) chargé, le matin le musée Leopold pour ses Klimt, Kokochka et la Sécession puis après midi à Schoenbrunn. Nous marchons jusqu'au quartier des musées en passant devant le Burgtheater.
C'est un théâtre imposant, conçu par les architectes Gottfried Semper et Karl
Freiherr von Hasenauer. Il a une façade dans le style italien de la Haute
Renaissance et un intérieur opulent. C'est avec la Comédie Française, un des théâtres les plus importants d'Europe. François Joseph, quand l'amour de Sissi à son égard déclina, eut une longue liaison avec une des actrices du théâtre, Catherine Schratt, l'amie très chère, la confidente, la maîtresse, la "
favorite ".
"Catherine Schratt avait vingt-huit ans lorsqu'elle fut présentée à François-Joseph par le plus banal des hasards. Cette très jolie femme était actrice. Son talent était-il à la hauteur de sa beauté ? En tout cas, elle avait été engagée au théâtre de la cour, le Burgtheater, et elle se plaignait de ne pas être employée par son directeur autant que le méritaient ses dons. Elle sollicita donc une audience du souverain pour lui exposer ses griefs. Le jour fixé, elle arriva en grand apparat et reçut les recommandations d'usage du maître des cérémonies qui, dans cette cour où le formalisme planait au-dessus de tout, devenaient des lois implacables. Très troublée déjà, lorsque son tour fut venu et qu'elle franchit les portes du sanctuaire entre deux rangs d'officiers de la garde, elle fut prise du trac, et, au comble de l'émotion, laissa tomber le rouleau de papier où elle avait formulé sa requête. L'empereur se précipita aussitôt, le ramassa et invita paternellement sa visiteuse à se remettre.""Mme Catherine Schratt est le dernier acte d’un empire. Du palais de
Schœnbrunn où elle régnait, à peine visible, elle dominait le réseau des
intrigues et des drames. Son destin lui donnera une place à part dans
l’histoire. L’impératrice Élisabeth, qui fuyait la Cour, adouba la jeune femme dans les bras de
François-Joseph et lui demanda de ne plus quitter l’empereur.
Mardi, comme en France, les musées sont fermés, nous viendrons voir les Klimt vendredi. Nous prenons le tram jusqu'à l'Opéra.
En 1857, François-Joseph décide d’aménager le Ring pour faire de Vienne une ville moderne. . La construction de l’opéra sur le Ring, la nouvelle avenue, représente l’édifice qui contribua le plus à cette métamorphose. Elle est lancée par les architectes Eduard van der Nüll et August Sicard von Sicardsburg en style Néo-Renaissance. Quand elle s’achève en 1869, ses auteurs mourent de chagrin en raison des virulentes critiques..L'Opéra de Vienne est prestigieux et la liste des artistes qui l'ont dirigé est parlante: Gustav Malher, Richard Strass, Karl Bohm, herbert Von Karajan, lorin Maazel, Claufdio Abbado...
Nous allons prendre le métro pour Schoenbrunn, la direction Hutteldorf et nous passons devant le bâtiment de la Sécession.
- réunir les forces créatrices de ce pays;
- instaurer des contacts avec les artistes étrangers;
- prôner un échange mondial des idées;
- lutter contre l'élan nationaliste des pays européens;
- renouveler les arts appliqués
- créer un art total ;
- opposer une nouvelle expression artistique véritable à l'art défraîchi des salons officiel viennois.
Pour ces jeunes artistes, l'art doit être à l'origine d'une nouvelle conception de l'existence. Le critique littéraire Hermann Bahr définit ainsi l'objectif de la Sécession : «notre art n'est pas un combat des artistes modernes contre les anciens mais la promotion des arts contre les colporteurs qui se font passer pour des artistes et qui ont un intérêt commercial à ne pas laisser l'art s'épanouir. Le commerce ou l'art, tel est l'enjeu de notre Sécession. Il ne s'agit pas d'un débat esthétique mais d'une confrontation entre deux états d'esprit.»
A cette même époque, des pôles artistiques se créent dans différentes villes d'Allemagne, surtout à Munich, Berlin et Darmstadt. Le Jugenstil allemand ne vient pas d'un seul point et les échanges d'idées entre ces différents pôles ont contribué à son développement.
Le bâtiment de la Sécession est divisé en deux parties: La «tête» symbolique formée par la zone d'entrée représentative sous le dôme de feuillage doré, et le «corps» se trouvant là-derrière en axe droit, l'aile fonctionnelle d'exposition qui, comme une basilique, est structurée dans une nef centrale surélevée, deux nefs latérales plus bas et une nef terminale, l'ensemble est couvert de toits en verre en forme de tentes qui donnent à l'intérieur une lumière régulière. Le dôme de laurier doré trône, entouré par quatre pylônes, au-dessus de la zone d'entrée. On trouve le laurier, l'élément floral prédominant, aussi sur les murs des deux côtés ainsi que sur tous les piliers; il forme également les couronnes des têtes des Gorgones sur la porte d'entrée symbolisant les trois arts, la peinture, l'architecture et la sculpture; autour de leurs cheveux s'enroulent des serpents. Comme les hiboux, aussi créées par Koloman Moser, ce sont tous des symboles de Pallas Athéna, la déesse grecque de la sagesse, des sciences et des arts."
La coupole de feuilles dorées (« goldenes Krauthappel ») est le symbole de la Sécession, et est visible de très loin. Nous avions visité le palais de la Sécession il y a 25 ans, nous avions admiré la Frise Beethoven. "Cette symphonie ornementale et opulente, dans laquelle Klimt part sur les traces de la « Neuvième » de Beethoven et de son interprétation par Richard Wagner, fait 34 mètres de large sur 2 de haut."Cette fois, nous irons au Belvédère et au musée Léopold pour admirer Klimt et ses amis de la Sécession.
Nous prenons le métro 4 qui nous mène à Schoenbrunn.
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