Notre après midi est consacré à une randonnée de 3 heures dans les collines qui entourent Bac Ha vers Lung Phin où nous allons traverser des villages H'mong et Phu La. L'ethnie Phu La est une ethnie faiblement représentée dans le pays. Cette ethnie comporte autour de 9000 membres.Les Phù Lá
appartiennent au groupe ethnique Yi, vivant dans le sud-ouest de la
Chine et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est tels que le Laos et la
Thaïlande. Les Phù Lá ont migré des provinces de l’Ouest de la Chine
vers le Vietnam il y a plus de 300 ans en ce qui concerne le groupe Phù
Lá Lão (Xá Phó). Dans la région de Bac Ha (Lao Cai) , ils vivent groupés dans des
hameaux à côtés des Hmong, des Dao et des Hoa. Leur maison
traditionnelle est construite soit à même le sol soit sur pilotis. Pour les Phu La, l’agriculture joue le rôle important dans la vie quotidienne. Ils
cultivent principalement le riz et le mais sur les brûlis et les
rizières en terrasse, mais aussi des légumes et des haricots. En dehors
de la riziculture, les Phu La maintiennent jusqu’à maintenant la culture
du coton, le tissage pour satisfaire les besoins en vêtements de la
famille. Profitant des moments où elle est à la maison, la femme démêle
le coton et elle le file sur le chemin au brûlis.
Chez les Phu La, les femmes portent le costume différent selon leurs groupuscules.
La plupart des femmes se vêtent un pantalon, une veste longue ouverte
sur le devant ou une veste courte ouverte sous une aisselle. Seule la
femme de Phu La Lão portent une jupe, une veste à décolleté carré qui
s’enfile par dessus la tête, à la fois brodée et ornée de verroterie, et
une ceinture ornée de coquillages de montagnes. Quant aux hommes, leur
costume a des traits particuliers, très originaux, qui se traduisent par
des ornements de verroterie aux dos, aux bordures de la veste. Les
hommes et les femmes Phu La portent un sac de tissu en bandoulière. Nous quittons Bac Ha en mini-bus et nous prenons une route qui grimpe dans les collines. Le guide se trompe une première fois et nous devons faire demi-tour avant de trouver le chemin qui nous mènera à Lung Phin. Le chemin est pierreux mais carrossable pour les petites motos, sur les collines qui nous entourent, les terrasses s'étagent et le riz commence à pointer. On atteint un premier hameau avec quelques maisons, pas d'habitant en vue, juste quelques buffles paisibles.


Le chemin s'élargit après les quelques maisons et il nous arrive de croiser une voiture.
Peu de gens sur le chemin, de temps en temps un petite moto montée par une, deux ou trois personnes, puis au sommet de la colline, on croise une jeune fille, 14 ou 15 ans, timide, effarouchée. Huy lui glisse quelques mots et à la réaction de la petite, on voit qu'il ne lui a pas parlé du temps et de la pluie. Marie demande au guide ce qu'il a pu lui dire pour provoquer cette réaction scandalisée. Il lui aurait débiter une plaisanterie de lourdaud, genre tu es une perle... Tout laisse à penser que les paroles étaient beaucoup plus crues et sans équivoque.
Nous marchons d'un bon pas et le guide se traîne. Il nous dit que nous sommes fatigués et qu'il va commander la voiture. Catherine répond qu'on est en pleine forme et qu'il n'est pas question d'écourter la randonnée. Le téléphone d’Éliane sonne et l'appel se répète.



L'habitat est très dispersé et organisé au milieu des rizières. Le temps tourne à la pluie qui doit tomber sur les montagnes. On observe quelques autochtones qui travaillent les champs.

En redescendant vers Bac Ha, les hameaux sont plus grands.

Les paysans se livrent à une déforestation intense pour agrandir les surfaces cultivables.

Huy traîne la patte et nous dit qu'en fait il a mal au pied, en plus d’être impoli, pervers et lubrique, c'est une feignasse. La route jusqu'à l'étape est longue, la balade est presque finir, on le laisse appeler le chauffeur à l'aide.










Quand on retrouve la voiture, le téléphone passe mieux et Éliane appelle son frère qui lui apprend le décès de sa mère. Nous devons dormir ce soir à Hoang Su Phi et Nicolas a prévu de nous faire passer par un soit-disant raccourci qui passe par la montagne, le village de Xin Man. Le temps se gâte vraiment, aucune visibilité, le chauffeur met les anti-brouillards et utilisent le klaxon. Les beaux paysages des vallées et des sommets, nous ne les verrons pas. Par contre, il faut se taper 3 ou 4 heures de virages et trouver un endroit pour qu’Éliane puisse organiser avec l'assurance son rapatriement vers Lyon. Nous nous arrêtons dans un village où la liaison est meilleure. Éliane appelle l'assurance, la galère. Chaque fois que la liaison coupe, elle doit recommencer son histoire. Plus d'une heure d’arrêt, 450 euros de téléphone mais l'organisation est presqu'en place. Reste à commander un taxi pour Hanoï.
Ce village est charmant, un village Tay, peut-être. C'est les femmes qui bossent et qui portent les troncs de bois.

Les hommes utilisent les petites motos pour transporter les longues barres de bois. C'est pas très sécuritaire.

Nous reprenons la route quand tombe la nuit, c'est ensuite une galère, la route est défoncée par une noria de poids lourds qui construisent un barrage sur la rivière Chay. Journée épuisante. L'agence aurait du se rencarder et savoir que cet itinéraire était pratiquement irréalisable aujourd'hui.
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