Il se confirme que, pour le reste du voyage, on va devoir se farcir notre guide Huy. Il serait parfais pour un car de bof avec ses plaisanteries à 2 balles, pour nous, ça risque de s'avérer pénible. Il nous attend, à la réception . Il est prévu qu'il nous fasse visiter le marché de gros, le marché Dong Xuan. Ce matin, la pluie semble s’être bien installée, KWay de rigueur. Nous partons pour arpenter le quartier et les rues des métiers, il fait très sombre et on se croirait entre chien et loup, à la tombée de la nuit.
Huy est très approximatif dans ses commentaires, il est d'Haiphong et Hanoï, il connaît certes mais pas en détail, pas comme un guide moyen. Il a tendance a être très familier, trop et la distance est un élément primordial dans les rapports humains. Entre un guide et ses clients, une distance s'établit qui peut s'ouvrir mais la proximité, la familiarité se méritent et je doute que quiconque dans le groupe soit enclein à lever les barrières.
Les 36 rues et corporations de Hanoï ont fait leur apparition au XVe siècle, lorsque les commerçants et des artisans en provenance de partout y sont venus de plus en plus nombreux pour tenter leur chance à la capitale Thang Long. (ancien nom d'Hanoi). Situé dans l’arrondissement de Hoàn Kiêm et couvrant 100 ha, le Vieux quartier de Hanoï comporte 76 rues, dont environ 47 ont conservé leur dénomination ancienne qui commence par le mot Hàng, signifiant «marchandises». Chaque quartier porte les traces de son histoire. Les noms des rues rappellent toujours les marchandises qui y étaient produites ou qui le sont toujours : la rue Hàng Dào (rue des teinturiers de la soie rouge), la rue Hàng Duong (la rue du sucre), la rue Hàng Thiêc (rue des Ferblantiers), la rue Hàng Ma (rue des objets votifs)...Aujourd’hui, le Vieux quartier a beaucoup changé. Il profite du développement économique et de l’arrivée d’un nombre grandissant de touristes : des cafés, des restaurants, des magasins de souvenirs artisanaux... Mais certaines rues sont restées fidèles au métier ancestral. Par exemple, Hàng Bac est toujours la rue des orfèvres, Hàng Ma, celle des objets votifs, Tô Tich, celle où l’on fabrique des tampons encreurs et Hàng Thiêc, celle des ferblantiers.
Les
habitants de la rue Hàng Ma sont les descendants de familles originaires
du village de Tân Khai, district de Tho Xuong, Thang Long. Il y
ont ouvert des boutiques de vente de papiers et d’objets de décoration à
base de papier comme fleurs, lanternes, objets votifs... au service des
événements festifs comme le Têt traditionnel ou la fête de la
Mi-automne. Inutile de préciser que Huy marche &à mètres devant, et que les explications sont rares, circulez vite...Rien à voir. Derrière lui, on guette, on scrute, on cherche et parfois on trouve. Une des choses qui me marque c'est le chargement des mobylettes, des petites motos et des scooters qui croulent sous des chargements déraisonnables.
Les maisons sont hétéroclites, étonnante cette sorte de fer à repasser étroit, aux hôtels qui ont été neufs il y a peu de temps, succèdent des masures insalubres et malsaines, des gargotes partout avec des gens qui mangent. Ici, on bouffe non stop jour et nuit.Une des caractéristiques de l'architecture urbaine, la"maison tube":
3,4, 5 ou 6 mètres, sont les largeurs moyennes des maisons tubes. La majorité des maisons sont très étroites, ce qui crée une architecture singulière en façade. La taxe foncière à Hanoï est calculée au prorata du nombre de mètres linéaires de la façade installée sur la rue. Le calcul a très vite été fait, les maisons à Hanoï ont poussées depuis les débuts du régime communiste d’Ho Chi Min de cette manière. Une façade réduite se prolongeant sur des parcelles entre 10 et 20 mètres de longueur, les étages eux aussi se multiplient donnant des maisons de 4 à 5 niveaux.
Originellement, elles appartiennent à une seule et même famille, cette dernière utilisant la plupart du temps le rez-de-chaussée pour un commerce. Plus il y a de vitrine disponible et exposée sur la rue, plus la taxe est élevée : c’est ce qui peut expliquer une partie des motivations de la taxe au mètre linéaire. La maison se déploie dans un entre-deux murs riche de contraintes. Il n’y a aucune fenêtre sur les façades latérales, ou alors elles sont bouchées lorsque le mur des voisins arrive, souvent à quelques centimètres ou complètement contre le premier. Au centre de la maison et de la parcelle il y avait une cour, qui apportait de l’air et de la lumière. C’est toujours le lieu de l’escalier qui relie les étages entre eux. Le prix du foncier croissant a densifié les quartiers et élargi les planchers des niveaux des maisons. En augmentant la surface habitable, la cour intérieure a disparu. Le cœur de ces maisons est devenu sombre.
Ici, on masse beaucoup, mais amicalement plutôt que médicalement.Le drapeau rouge est partout présent même au dessus du salon de massage.
Le marché de gros ne présente pas un grand intérêt, on le traverse au pas de course, Marie trouve malgré tout, le moyen d'acheter un énorme paquet de bonbons, délicieux les bonbons. On vend aussi une énorme tortue, ça porte bonheur.
Dans la rue, c'est le marché aux fruits et aux légumes. Nous arrivons aux portes de la vieille ville. Nous croisons un échantillonnage varié de cyclomoteur chargés comme des baudets, légumes, volailles vivantes, fleurs, énormes cartons..
La rue grouille, s'affaire, fourmille, mange et crache. Ici, on ne jette rien, tout se répare, se recycle, se transforme. La république démocratique de la démerde.
Le lac est fantomatique, enrobé d'un brouillard de pluie et de pollution, on aperçoit, on devine les ponts, les temples, les ilots.
Tiens, un Caphé !!!. Nous voilà sur la place de la cathédrale. Majestueuse, la cathédrale Saint-Joseph se dresse sur une petite place de la vieille ville. Appelée aussi la « petite Notre-Dame » par les habitants du quartier, elle constitue un témoignage de l’architecture coloniale de la capitale. S’inspirant de la cathédrale de Paris, le vicaire du Tonkin occidental, monseigneur Paul-François Puginier, en dessina les plans. Pour la petite histoire, le bâtiment a été financé par un système de loterie. La construction de la cathédrale commence en 1882. L’édifice de style néo-gothique est réalisé en granit et en briques. Les proportions de la cathédrale sont imposantes : elle mesure 64 mètre de long pour 20 mètre de large tandis que les deux clochers carrés, équipés de 5 cloches, culminent à 31 mètres de haut. Son aspect extérieur n’est pas très engageant en raison de la pollution qui assombrit sa façade.
Pas grand chose à dire de la cathédrale. Par contre la connerie de notre guide devient stratosphérique. Il s'offusque de voir un christ sanguinolent et nous demande lesquels parmi nous sont des catholiques pratiquants pour placer son calembour à la con. " Je ne suis pas catholique mais je suis un alcoolique pratiquant". Nous sommes consternés, il va falloir le supporter longtemps.
Les restaurants autour de la cathédrale ont un petit air de Paris.
Après le repas, nous irons visiter le musées des minorités ethniques avant de prendre la route de la baie d’Ha long terrestre.
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