Nous quittons le musée-pharmacie où nous avons acheté un plan de la ville avec les maisons Art Nouveau les plus remarquables. Notre première visite nous dirige vers l'église qui est située, naturellement sur la Kirkegata. En chemin, nous croisons quelques maisons Art Nouveau qui mérite qu'on s'y attarde bien qu'elle ne figurent pas sur le Tour Art Nouveau du musée. Première remarque, sur le fronton de chaque habitation figure l'année de construction, l'année 1905 est partout présente ce qui laisse imaginer la frénésie architecturale qui a régné sur Alesund, cette année là. Le Kaiser Guillaume II
adorait la côte norvégienne et apprenant la destruction d'Aalesund, il
dépêche sur place des artisans et des architectes à ses frais. C'est
sans doute ce qui explique l'aspect assez germanique de l'architecture
de la cité.
J'aime particulièrement cette maison Architecte Harald Krohg Stabell, 1906-1908 avec ce visage de femme fleur. En fait, à l’œil nu, il semble n'y avoir qu'une ornementation florale et, en prenant la photo, ce visage féminin est apparu dans le viseur. La Kirkegata monte en pente douce jusqu'à l'église. Les maisons comportent de nombreuses tourelles, flèches et ornementations en façades.
Toutes les maisons sont peintes de frais, une impression de sérénité, de calme, de propreté. Nous parvenons à l'église, une construction austère en pierre entouré par un cimetière à la norvégienne, un pré agrémenté de croix, sobriété des moyens, pas de pierre tombales, pas de monuments comme au Père Lachaize, au cimetière de Séville, de Gènes ou de Budapest. L'église est fermée aujourd'hui car des funérailles doivent s'y tenir. C'est dommage, car l’intérêt de la visite réside dans le large chœur décoré de fresques murales. Les vitraux sont
également remarquables, notamment ceux de l’aile nord, au thème marin. Tout à coté se trouve l'école d'Aloy, avec son clocheton à bulbe, qui surplombe le quai où est amarré notre bateau que l'on distingue depuis un belvédère..
Retour vers le port pour aller profiter du buffet-lunch avant de continuer la visite et de monter les 418 marches qui mènent au belvédère de Kniven au sommet de la colline de Aksla d’où la vue sur la ville, les iles et les montagnes sera sublime avec le temps superbe et doux de cette journée. Quelques beaux exemples de l'Art Nouveau sur la rue qui descend jusqu'au port. A noter une initiative intéressante bien que peu écolo, les bancs publics sont chauffés ce qui profite aux passants mais aussi aux pigeons et mouettes qui y déposent leur offrande. L'Owregata présente plusieurs beaux exemples d'Art Nouveau avec la Latin school qui combine Ary Nouveau et style classique et une très belle maison au 4, décorée sobrement mais de forme asymétrique, avec une tour d'angle et des arrondis pour adoucir la forme carrée de la maison.
Rollon fondateur, au IXème siècle, de la dynastie des ducs de Normandie, et signataire du Saint Clair sur Epte avec le roi de France Charles le Simple. Cette statue a été offerte
à Alesund par la ville de Rouen lors de la célébration du millénaire normand en 1911. C'est une reproduction de l’œuvre du sculpteur rouennais Arsène Letellier. L'artiste, selon l'écrivain Roger Vercel dans son roman Au large de l'Eden, aurait donné à Rollon les traits de Gustave Flaubert.
A la descente, nous nous arrêtons pour un concert improvisé, guitares, percussions, harmonica, chants par un groupe d'étudiants "Oh Happy Day". C'est très beau devant cette vue sublime et sous ce ciel. Nous sommes revenu dans la ville par la Lovenvoldgata puis à droite nous tournons sur la Kongensgate.
Karl Martin Norum
(1852—1911) était un architecte norvégien, surtout connu pour ses
nombreux édifices religieux etque pour ses contributions à la
reconstruction d' Alesund en 1904.
Norum construit, en pierre de taille, la maison la plus étroite de la ville, la façade étant large de 2,94 m.
Dans cette même rue, on remarque des frises, des immeubles avec toujours des tours d'angles, d'autres architectes moins célèbres en ont dessinés les plans. La rue suivante, Notenesgata offre aussi de remarquables témoignages de cet urbanisme très homogène.
On peut se promener la tête en l'air, les norvégiens motorisés respectent les piétons, longtemps avant le passage piéton, ils ralentissent, s’arrêtent, pas d'énervement, de geste d'humeur, d'injures, un sourire et on traverse, puis la voiture reprend tranquillement sa route.
"Entre
1904 et 1907 Schytte-Berg réalise plusieurs petits immeubles à
Alesund, caractérisés par une grande économie de moyen et souvent, la
présence de fausses échauguettes marquant l'angle entre deux façades.En 1907, l'architecte dirige la construction de la Villa Devold
qui tranche avec le reste de sa production. La présence du fronton
arrondi et du bow-window en maçonnerie sont très surprenantes.
L'influence allemande est très marquée dans cette superbe maison dont
les seuls ornements se situe au dessus du porche et des baies en plein
cintre. Les bandeaux situées sous les toits sont d'une très grande
élégance. Les vitraux sont aussi d'une grande simplicité."
Dernières maisons à voir dans la Storgata, l'une d'elles est l’œuvre d'Eduard Carlen, elle est plus proche des maisons Art Nouveau européenne.
Toujours une tour, un bel épis de faîtage, Ce fut un bonheur de vagabonder dans cette ville charmante, on y marche à pied et , à mon humble avis, en lisant un peu avant le voyage, la visite guidée de la ville et de l3art Nouveau à Alesund ne me semble pas justifiée: le tarif me semble prohibitif , près de 100 euros, on ne visite pas le musée, occasion unique de pénétrer dans un intérieur Art Nouveau. Si en plus le commentaire est en anglais...Modestement, je pense que ma visite est moins onéreuse et très documentée. Ce soir... on va découvrir nos compagnons de table, nous redoutons le pire mais, heureusement, le hasard va nous faire croiser des gens délicieux et très fréquentables.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire