samedi 4 mars 2023

HURTIGRUTEN, L'EXPRESS COTIER, D'ALESUND À TRONDHEIM, LES NORVEGIENS

 Retour au bateau vers 17H, un peu de repos dans la cabine avant d'assister à la réunion journalière de l'accompagnateur français, Le jour se couche.

 

Emmanuel Théret, qui présente les excursions de la journée de demain avant de nous faire un exposé sur les norvégiens. Au programme de demain, la visite de Trondheim que nous ferons seuls avec une visite de la cathédrale de Nidaros. Emmanuel va nous faire un brillant exposé sur les norvégiens. Ils étaient, au début du XXème siècle, un des peuples les plus pauvres d'Europe. La découverte du pétrole et du gaz a changé leur niveau de vie et il seraient, aujourd'hui, avec les islandais et les finlandais parmi les plus heureux du monde. Connaissant le Bouthan où la richesse des habitants se mesure avec le BIB (bonheur intérieur brut), j'ai quelques difficultés à imaginer les nordiques parmi les plus heureux du monde. La peinture de Munsch que nous avons redécouvert au musée d'Orsay, est fondamentalement dépressive et tragique.

 Il nous définit ce qui caractérise le norvégien, un individu civique, qui respecte les règles et cite Winton Churchill: 

"En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En URSS, tout est interdit, même ce qui est permis."

Une caractéristique du norvégien et de la société norvégienne, c'est le principe d'égalité qui va très loin puisque, pour ne pas traumatiser les élèves, il n'y a pas de notes à l'école. En regardant les sports d'hiver, il me semble que les skieurs alpins et de fond, que les biathlètes sont cependant de redoutables compétiteurs qui ne sont pas prets à laisser leur part du gâteau à leurs concurrents. Le norvégien est peu volubile et Emmanuel illustre son propos avec 4 dessins qui montre le norvégien heureux, le stressé et l'énervé avec le meme visage impassible, par contre, le norvégien dont c'est "le jour", présente la banane.

 Tout les 7 ou 10 jours, le norvégien se biture. C'est souvent le samedi soir et on peut etre surpris, en déambulant dans les rues par le nombres de personnes ivres: c'est leur "jour". Les Norvégiens ne savent pas boire et rester sobres à la fois. Comme ils se contentent d’eau ou de lait toute la semaine pour accompagner leurs repas, lorsqu’ils se mettent à boire les jours de congé, c’est pour s’enivrer méthodiquement. Cette perte de conscience collective conserve  un caractère organisé, qui donne à penser que ce comportement fait partie des mœurs norvégiennes. Cela a certes un côté pour le moins déconcertant pour le visiteur, mais déconcertés, les Norvégiens le sont sans doute aussi en nous voyant déboucher une bouteille à chaque repas. Vinmonopolet est une chaîne de magasins  spécialisée dans la vente au détail de boissons alcoolisées ou non. Elle a le monopole de la vente d'alcool en Norvège. C’est un organisme d’État dirigé par le ministère de la santé dont la création remonte à 1922. Jusqu’en 1996, elle contrôlait la production et l’importation des alcools en Norvège mais depuis cette date son pouvoir a été limité à la distribution. Les tarifs y sont prohibitifs et le "jour" coûte cher au buveur. Le norvégien dîne tot et le français qui propose , par exemple, un apéritif dînatoire, aura peu de succès, ses invités auront mangé quand ils se présentent. Vu le prix de l'alcool, il est de bon ton, de ne pas arriver les mains vides en soirée et d'amener sa bouteille. 

Les politiques égalitaristes en Norvège ont impacté les relations homme-femmes et ont cassé les codes de la galanterie traditionnelle : tenir la porte, laisser la banquette au restaurant, demander à la femme ce qu’elle souhaite en premier. Ici, c’est pas l’homme qui drague. En tous cas, pas plus que la femme. De ce constat découle un expérience vécue par notre accompagnateur: lors d'une rencontre, on n'invite pas la demoiselle à dîner, le premier soir, on couche, si ça se passe bien, on remet ça, puis seulement ensuite, on partage un repas. L'égalité homme-femme implique qu'on partage la note ou si les appétits sont différents, on fait note séparée. C'est romantique, n'est-il pas?. Une chose nous frappe quand on est dans la rue, les norvégiens ne sont pas glamour, ils sont avant tout pragmatique et l'élégance et la volonté ne semblent pas leur préoccupation favorite. Si on se met à une terrasse de café à Sienne ou à Madrid, de moins en moins à Paris, l'élégance des italiennes et des italiens, des espagnoles et des hidalgos (pas celle de Paris hélas) est évidente. Que ce soit en Colombie ou au Rwanda, la femme dans la rue est sexy, désirable, elle marche comme elle danse, s'habille de couleurs. 85% des Norvégiens appartiennent à l’Église luthérienne évangélique de Norvège. Cette appartenance est surtout culturelle, la pratique religieuse étant faible. Il n'y a pas de séparation entre l'Eglise et l'Etat : l'Eglise de Norvège est reconnue par la constitution et le roi en est le chef.

Au travail, Emmanuel, qui a travaillé 3 ans à l’hôtel des Neiges à Kirkenes, a été surpris. Quand on arrive le matin au travail, on ne serre pas la main, on ne fait pas la bise à ses collègues. Ils ne vous adressent la parole que s'il ont quelque chose à vous demander par rapport au travail, pas de paroles inutiles mais ce n'est pas pour autant, si on est pas bavard qu'on fait la gueule.  Parmi les annonces du jour, on nous annonce que nous passons de la table 6O à la 66. Suspense de quoi seront faits nos dîners et surtout avec qui: on sait déjà qui on voudrait éviter à tout prix. Les 2 frangines se concurrences pour le concours de la question la plus stupide et "Il y a 7 ans, c'était pas comme ça. Pour les loisirs, il y a une norvegian way of life en connection avec la nature. Le norvégien possède souvent une hut, petite cabane, peinte en rouge souvent, située au bord d'un fjord, sans eau, ni électricité où il coule des jours à pêcher la truite ou le saumon, cueillir des baies et des champignons, chasser l'élan ou le lagopède.

C'est le « friluftsliv » le fait de passer du temps en plein air et de se connecter avec la nature.
Sa traduction littérale est «la vie à l’air libre». Dons , en apparence le norvégien, féministe comme Sandrine, écolo comme Hulot est un parfait Robin des Bois mais c'est aussi un être paradoxal qui ne consomme ni gaz, ni pétrole, roule à l’électrique mais vend très chers et s'enrichit avec les énergies fossiles. Toutes les nuits, on constate en naviguant, que les maisons sont éclairées a giorno car ici, l’électricité est bon marché. En conclusion, ce qui ressort pour moi, c'est une société uniforme, unisexe, uni-colorée et dont le bonheur est diablement ennuyeux. "
Donnez le même esprit aux hommes, vous ôtez tout le sel de la société. L'ennui naquit un jour de l'uniformité." Houdar de la Motte..

Sur le bateau, les français ne sont pas privilégiés. Anglais et allemands  qui représentent les contingents les plus nombreux reçoivent les annoncent en premier, tout l'équipage parle anglais-allemands et norvégiens. Emmanuel fait son annonce quand les " langues principales sont déjà passées.A bord, les français ont un accompagnateur s’ils sont plus de 20. Emmanuel a fait comprendre à la compagnie qu'il est plus dans nos habitudes de dîner à 20h qu'à 18, aussi les anglais et les allemands occupent la salle à manger avant nous.

A 20h, heureuse surprise, le premier couple qui arrive à la table, c'est Dominique et Dominique, ceux qui nous ont pris en photo, coupe de champagne à la main hier soir. Ils sont charmants, de Dieppe ce qui est compatible et feront de joyeux compagnons de voyage. Deuxième chance, Marie , la jeune femme et sa mère Jeanine, que nous avions remarquées à l'aéroport complètent la table. Charmantes aussi et Jeanine a un humour désarmant qu'elle dégaine au bon moment avec un air de pas y toucher. Les repas du soir sont assez light et on se marrent devant l'assiette de fromage où les quelques noisettes font de l'ombre à la mini particule élémentaire de fromage norvégien. Le cuisinier aime les betteraves et le choux kalé. excellente soirée après cette journée à Alesund. 

Nous nous levons tôt le matin vers 7h30, car nous passerons à la hauteur d'un point d’intérêt, le phare de Kjeugskjaer et nous naviguerons jusqu'à Trondheim parmi de superbes affleurements rocheux, des îlots, tout au long d'un long fjord. 



Puis le phare apparait.

Le phare de Kjeungskjær est situé sur un très petit îlot rocheux dans la région de Fosen à environ 3 km (1,6 mn) au nord-ouest du village de Uthaug, Ørland, dans le comté de Sør-Trøndelag. Accessible uniquement par bateau. C’est l’un des phares les plus emblématiques de la région guidant les bateaux à l’entrée et à la sortie du fjord de Trondheim (Trondheimsfjord).
Perché sur un minuscule récif à proximité de la commune d’Ørland, ce phare octogonal d’un rouge profond éclaire la route maritime encombrée du Bjugnfjorden. Ce balisage distinctif n’est autre que le phare Kjeungskjær, construit en 1880. Sa structure de 20 mètres de haut permet aux pêcheurs et voyageurs en mer de maintenir leur cap à l’approche de la jonction entre le fjord de Trondheim (Trondheimsfjord) et la mer du nord. 

  Le phare est ouvert aux visiteurs et offre une vue magnifique sur les environs. Il permet également d’observer la riche variété d’oiseaux au plus près. Les visiteurs qui souhaiteraient séjourner au phare peuvent même louer l’appartement du gardien, qui peut accueillir facilement plusieurs personnes.

Kjeungskjær est la propriété de l’Etat norvégien, mais l’association "Kjeungen Kystlag", un groupe de passionnés qui prennent soin des environnements côtiers, vieux bateaux, etc, entretiennent le phare. L’association Kjeungen Kystlag loue le phare à ceux qui souhaitent y passer du temps. C’est un endroit très spécial à visiter. Avec la marée haute, il semblerait que le phare flotte sur la mer. On poursuit alors que le soleil se lève.



Munkholmen (« île des moines » en) est un îlot situé au nord du port deTrondheim. Au cours de l’histoire, l’îlot a successivement servi de lieu d’exécution, de monastère, de forteresse, de prison et même, durant la seconde guerre mondiale, de station de défense anti-aérienne. De nos jours, il s’agit simplement d’un lieu de détente et de tourisme.

La construction d’un fort débute sur l’île en 1658. La construction est achevée en 1661. Le fort est alors également utilisé comme prison jusqu'en 1893.

Les nazis envahissent la Norvège en 1940. Après la prise de Trondheim au début de la campagne, les Allemands y établissent rapidement une base sous-marine nommée Dora, exploitant la protection naturelle apportée par le fjord. À cette époque, l’îlot de Munkholmen est équipé de batteries de DCA. Une grande partie du fort sert d’entrepôt pour les munitions. La présence nazie dure jusqu’à la fin de la guerre en mai 1945. On peut encore trouver des traces de cette occupation sur les niveaux supérieurs du fort.

Nous accostons à Trondheim à 9h30, départ prévu à 12h45. 



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