mercredi 18 janvier 2023

KUNSTHAUS ZURICH, LA COLLECTION EMIL BUHRLE (PREMIÈRE PARTIE)


 Environ 170 œuvres d’art de la fondation privée Collection E. G. Bührle sont en dépôt au Kunsthaus Zürich depuis l’automne 2021. L’entrée de ces œuvres dans la nouvelle extension a été approuvée par référendum en 2012. La collection, qui couvre des périodes allant du Moyen Âge au début de la modernité, contient tout particulièrement un ensemble exceptionnel de peintures impressionnistes françaises.

A la fin du premier conflit mondial, il ne retourne pas immédiatement à la vie civile. On le retrouve officier dans l’un des corps francs participant à la répression des insurrections communistes en Allemagne. C’est à cette période qu’il fait connaissance avec sa future épouse, Charlotte Schalk, fille d’un banquier de Magdebourg. «Sa rencontre avec les Schalk est fondamentale», observe Mathieu Leimgruber.Son beau-père, qui partage avec lui une vision du monde très conservatrice, lui ouvre les portes de l’industrie métallurgique. Emil Bührle quitte l’armée et rejoint la Magdeburger Werkzeug- und Maschinenfabrik. En 1924, il est envoyé en Suisse, où la société allemande vient de prendre le contrôle de la Werkzeugmaschinenfabrik Oerlikon (WO).

En peu de temps, à la faveur d’un brevet sur un canon automatique acquis auprès d’une autre entreprise, la WO se mue en fabrique d’armement. Dans son nouveau rôle, Emil Bührle intègre un réseau de contacts industriels et militaires transnationaux dont les ramifications s’étendent à l’élite suisse. Un réseau qui travaille au réarmement clandestin de l’Allemagne. C’est le début de l’ascension du jeune dirigeant d’entreprise.

Emil Bührle évolue avec aisance dans cet environnement, jouissant d’excellents contacts avec la hiérarchie militaire allemande. Mais, guidé par un opportunisme qui lui est propre, il parvient à maintenir un équilibre entre ses relations avec l’Allemagne et ses ambitions personnelles. Il vend des armes à Berlin mais aussi à d’autres pays, parmi lesquels l’Union soviétique et, plus tard, l’Espagne républicaine.Jusqu’à la fin des années 1930, la WO est une entreprise en pleine croissance mais somme toute encore marginale. Tout change avec la Seconde Guerre mondiale. Les premières commandes se chiffrant à 60 millions de francs arrivent de France et de Grande-Bretagne. Mais les exportations partent bientôt quasi exclusivement vers les puissances de l’Axe.Entre 1940 et 1944, Bührle vend pour plus de 400 millions de francs de matériel de guerre à l’Allemagne et pour près de 100 millions à l’Italie. Indirectement et de manière assez limitée, Bührle profite aussi du travail forcé en Allemagne par le biais d’un contrat de licence avec Ikaria, qui produit des canons d’avion.

Le nom de Bührle sent toujours vaguement la poudre, mais sa collection d’impressionnistes est unique. Alors que Zurich rêve de pouvoir concurrencer Paris, ce n’est pas le moment de chipoter sur l’origine d’une partie des Cézanne, Monet, Manet, Degas, Van Gogh et autres toiles de renom acquises par l’industriel Emil Georg Bührle pendant la Deuxième Guerre mondiale et qui pourraient être exposées dès 2017 au Musée des beaux-arts. Les citoyens de la ville votent le 25 novembre sur un crédit de 88 millions de francs pour son extension (lire ci-dessous).

Le Chilien Juan Carlos Emden se bat depuis des années pour faire reconnaître les droits de sa famille sur le Champ de coquelicots près de Vétheuil. Cette toile de Monet a été selon lui vendue en 1940 dans l’urgence et bien en dessous de son prix à Emil Bührle par son père, Hans Erich, un juif qui a financé ainsi sa fuite en Amérique du Sud. La Fondation Bührle réplique que le Monet a été acquis en toute légalité et produit des documents montrant que Hans Erich Emden avait accès à sa fortune pendant toute la guerre.

«La vente d’armes à la Wehrmacht et aux armées des alliés du Reich de juin 1940 à septembre 1944 fait monter sa fortune de 140 000 francs à 127 millions»,

Pour cet amateur de peinture française, les années de guerre sont une aubaine. Emil Bührle achète une centaine d’œuvres pendant cette période.Treize d’entre elles se révèlent être des pièces volées à leurs propriétaires juifs par les services allemands dans la France occupée. Une chambre spécialisée du Tribunal fédéral instaurée après la guerre pour juger des vols d’œuvres d’art condamne Emil Bührle à restituer les toiles à leurs propriétaires. Mais le tribunal reconnaît en même temps que l’industriel a agi de bonne foi. Et l’indemnise plus tard pour les sommes perdues. . «En pleine Guerre froide, la Suisse s’efforçait d’être à nouveau reconnue par la communauté internationale. Une condamnation de citoyens helvétiques pour recel aurait jeté une mauvaise lumière sur le pays. Et elle aurait également nui grandement à la réputation du marché suisse de l’art, un domaine en pleine expansion.»

Huit de ces toiles spoliées font à nouveau partie de la Collection. Emil Bührle les a rachetées aux propriétaires à qui il a dû les restituer, une manière de solder le passé. Parmi elles, Madame Camus au piano (Degas), La Toilette (Manet), Moine lisant (Corot).

Outre les œuvres clairement déclarées comme volées, Emil Bührle a acquis avant et pendant la guerre un nombre encore plus important de toiles dont les propriétaires juifs en fuite étaient contraints de se défaire. Emil Bührle était ainsi devenu un gros client de la galerie Fischer, à Lucerne, première adresse pour les ventes aux enchères de tableaux d’immigrants. Les prétentions de leurs éventuels héritiers, comme le montre le cas de Juan Carlos Emden, sont là plus difficiles à justifier.

La Fondation Bührle a en effet été confrontée à un autre cas de demande de restitution concernant La Sultane (Manet) dont le propriétaire, Max Silberberg, s’est défait dans des conditions troubles en 1937, avant de périr à Auschwitz. Pour la fondation, des motifs économiques antérieurs à cette date ont justifié la vente de La Sultane, acquise en toute légalité en 1953 par Emil Bührle au prix du marché. Le Musée des beaux-arts de Coire a montré qu’il était possible d’interpréter le passé différemment. En 1999, il a décidé pour des raisons morales et éthiques de rendre aux héritiers de Max Silberberg une toile de Max Liebermann, acquise en 1934 en Suisse.

Publiés en 2001, les travaux de la Commission Bergier consacrés aux biens culturels spoliés ont aussi relevé que d’autres collectionneurs suisses de renom ont montré plus de sens critique qu’Emil Bührle. Oskar Reinhart, par exemple, a complètement renoncé à de nouvelles acquisitions pendant la guerre.

«Il y aurait eu en tous les cas une obligation morale à faire preuve de retenue pendant cette période», estime Thomas Buomberger. L’historien plaide pour que l’on montre ces œuvres. Mais que l’on documente clairement, à côté de chacune d’entre elles, l’histoire de son acquisition. «La Fondation Bührle a fait des efforts pour la transparence. Mais les indications que l’on trouve sur le site internet ne suffisent pas. Il n’y a que la liste des transactions et leur prix, mais aucune information sur le contexte de l’époque.»

«Il y aurait eu en tous les cas une obligation morale à faire preuve de retenue pendant cette période»

 Les exportations d'armes ont permis à Emil Bührle (1890-1956) de constituer sa collection d'art controversée. En effet, les armes ont fait d'Emil Bührle, originaire d'Allemagne, l'homme le plus riche de Suisse à son époque. "La constitution de cette collection d'art de classe mondiale a été rendue possible grâce à l'immense fortune que Bührle avait accumulée grâce aux exportations d'armes avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale", explique l'historien Matthieu Leimgruber, de l'Université de Zurich, auteur de l'étude. Il ne se souciait pas beaucoup de la situation politique. Il a intégré dans son entreprise des nazis venus d'Allemagne, car ils étaient de bons ingénieurs dans le domaine des armes. En même temps, il a collaboré avec des marchands d'art juifs et gauchistes pour constituer sa collection". Cette précision historique exprimé, on peut commencer la visite de cette somptueuse collection.


J'ai beaucoup aimé ces 2 Pieta, la première est autrichienne ou bavaroise, la seconde suisse, de Fribourg ou de Berne. Naturellement, elles n’ont pas, je pense, été acquises à vil prix auprès de juifs aux abois.

 Un Corot d'abord que je note car j'ai une toile qui lui ressemble beaucoup, certainement pas un Corot, achetée à un prix très bas. Et si ça en était un ???

Une femme est assise à côté d'un bain, se séchant les cheveux. Elle se penche en avant, un bras levé pour frotter la serviette sur son cou, l'autre étant tendu maladroitement vers l'arrière, peut-être pour se stabiliser ou pour attraper la serviette sur le dossier de la chaise. Cette pose disgracieuse mais authentique permet de croire que Degas était présent dans la chambre de la femme et qu'il l'a attrapée avant qu'elle ne puisse se redresser. Il s'agissait en fait d'un modèle qui posait dans son studio et qui a dû garder cette position pendant un certain temps, le temps que Degas réalise le dessin préliminaire.

Les deux amies, peint par Toulouse Lautrec en 1895 et dans le Lit.

Henri de Toulouse-Lautrec
Georges-Henri Manuel c'était un avocat français qui habitait et était propriétaire de l'immeuble, rue Montaigne, siège de la maison Dior.

Eugène Boudin Trouville 1883/87Trouville, les jetées, marée basse.

Le Suicidé d'Edgar Manet 1877.

"Manet aime affronter directement les sujets d'actualité. Il choque ses contemporains par une absence de distance psychologique vis-à_vis de son sujet, à laquelle les gens étaient habitués en peinture. "Le suicidé", petit croquis, peut avoir été inspiré par un article de journal. Manet, homme métropolitain, aime le présent, et ne voit aucune raison de ne pas peindre un tel événement banal. Il défit néanmoins la représentation réaliste : dans un raccourci audacieux le suicidé, s'est effondré sur le lit après le coup de feu fatal et détient toujours le pistolet dans sa main droite. Il avait enlevé son manteau. Sa chemise blanche, sa cravate noire et ses chaussures en cuir verni indiquent qu'il a passé sa dernière nuit dans la société ; a-t-il joué son argent ? La lumière froide du matin illumine le résultat amer de cette nuit."

Berthe Morisot - Madame Albine Sermicola

 Berthe Morisot (née le 14 janvier 1841 à Bourges - morte le 2 mars 1895 à Paris) était une artiste peintre française liée au mouvement impressionniste et épouse du frère de Manet.
 
Danseuses au foyer Degas. Degas rend justice au Foyer de l?Opéra, trop souvent associé aux rencontres galantes entre les danseuses et les abonnés mais dont on oublie qu'il est aussi utilisé pour les cours de danse et de pantomime des premiers danseurs et pour les répétitions des étoiles. Degas doit son succès comme « peintre des danseuses » essentiellement au sujet plutôt qu'à la manière dont il l'a abordé. Les danseuses étant l'objet du désir de propriété des riches bourgeois et aristocrates, les tableaux qui les représentent deviennent des objets de collection et le symbole d?une société qui se plaît à vivre comme dans un spectacle.
Le Garçon au gilet rouge de Paul Cézanne 1890. Cette peinture avait été volée en 2008  en même temps que d'autres toiles d'Edgar Degas, Vincent van Gogh et Claude Monet et fut retrouvée à Belgrade en 2012. Ce vol est considéré comme l’un des plus importants commis en Europe. Et pour cause, Le Jeune garçon au gilet rouge (1888-1889) est estimé à 100 millions d’euros alors que les voleurs le vendaient 3.

"Meyer Schapiro a parlé à propos du gilet rouge éclatant de ce jeune homme de sonorité des couleurs. Cette sonorité résonne étrangement avec la vaste oreille de ce garçon, bien dégagée, ouverte à tous les bruits, qui attire le regard. Qu'attend-il, ce jeune mélancolique? Qu'espère-t-il? A quoi rêve-t-il? Il est en attente du monde, en écoute du monde. Et la peinture, lieu silencieux par excellence, est l'endroit où elle résonne."

"Le “Paysage en Provence” n’offre aucun motif important, aucune montagne dominante, seulement un paysage de douces collines, aucune silhouette d’arbre marquante, seuls des buissons et des arbres rabougris qu’il rend par une touche légère et mouchetée. Les maisons sont réduites à des huttes minuscules, elles ne sont que des points de repère dans les ondulations du paysage. Comme toujours chez Cézanne – au contraire de son ami Pissarro – le paysage est dépourvu de figures humaines, il est éloigné des hommes. Cézanne est seul avec lui. Il ne le contemple pas, mais le paysage l’entoure de sa luminosité turquoise.
Si l’on peut considérer Cézanne comme impressionniste, c’est grâce à de tels tableaux. Dans l’exécution esquissée et légère, les structures rigoureuses des toiles tardives n’apparaissent pas. Pour cette raison le tableau, sans signature et sans date, comme la plupart des toiles de l’artiste, daterait plutôt d’environ 1875, contrairement à ce que prétend Venturi (1878-1883).
Tableau qui ne fut peint ni pour le salon, ni pour un éventuel acheteur et dont la beauté cachée ne fut appréciée que très tard."

Cézanne encore avec le Mont de Cengle acheté en 1951. "À la fin de sa vie, il scrute le paysage, l’aqueduc, la montagne massive et le plateau du Cengle, en s’efforçant d’atteindre une construction dense, allant jusqu’à opter pour des formes volumétriques qui préfigurent le cubisme. Même Picasso, peu enclin à reconnaître le génie des autres, le considérait comme le père de l’art moderne."

 


 
Le Portrait de Vallier ménage entre les couleurs des blancs. Elles ont pour fonction désormais de façonner, de découper, un être plus général que l’être-jaune ou l’être-vert ou l’être bleu . Comme dans les aquarelles des dernières années, l’espace, dont on croyait qu’il est l’évidence même et qu’à son sujet du moins la question où ne se pose pas, rayonne autour des plans qui ne sont en nul lieu assignable, mouvement flottant des plans de couleurs qui se recouvrent, avancent, et qui reculent . Comme on le voit, il ne s’agit plus d’ajouter une dimension aux deux dimensions de la toile, d’organiser une illusion ou une perception sans objet dont la perfection serait de ressembler autant que possible à la vision empirique. La profondeur picturale ( et aussi bien la hauteur et la largeur peintes) viennent on ne sait d’où se poser, germer sur le support.  » Maurice MERLEAU-PONTY (Philosophe français, écrivain – Extrait de son livre L’oeil et l’esprit )

Autoportrait à la palette. Nous devons considérer le grand autoportrait, Portrait de l’artiste à la palette, comme faisant pendant au portrait de sa femme, à l'éventail Quelle que soit son intention, il arbore la même gravité, il manifeste même une stature imposante, et il donne l’impression d’avoir saisi une vérité intime de l’artiste, profonde, non pas celle contingente qui montrerait l’humeur d’un jour particulier ; et ce tableau est vraiment aussi grand et ambitieux. Mais celui-ci semble avoir été peint en une seule étape plutôt qu’en deux fois  : les coups de pinceau, parallèles dans certaines parties, et sous forme de frottis dans d’autres, semblent malgré tout d’une seule pièce. Le sentiment d’une grandeur discrète a dû être présent dès le début : la veste est massive, la palette forme une base ferme, horizontale, et le visage est calmement orienté vers la toile sur le chevalet, et non vers le spectateur. Le visage est également peint avec le même choix de bruns que le chevalet et la palette, avec quelques vert gris empruntés à l’arrière-plan, et c’est peut-être le résultat d’une réflexion ; mais son effet sur nous est immédiat, dégageant une impression d’unité naturelle et simple. Que le visage soit sans expression ou représente une idéalisation, et qu’il soit presque entièrement dans l’ombre, semble à mettre au crédit de l’art de Cézanne, comme s’il voulait dire que ce n’est pas le visage du peintre qui importe ici : c’est sa concentration sur la toile, celle-ci mise en pleine lumière"


Branches de marronnier en fleur de Vincent van Gogh composé en mai 1890 à Auvers-sur-Oiseoù il se fait suivre par le docteur Gachet, ami des artistes et spécialiste des maladies nerveuses. Cette ultime période de la vie de l'artiste (qui meurt le ) est la plus féconde, puisqu'il réalise plus de soixante-dix œuvres. À la mort de Van Gogh, cette nature morte demeura dans la famille du docteur Gachet, puis elle appartint à une collection privée à Berlin pendant plus de quarante ans jusqu’à son achat par Burhle en 1951. 
Cette toile  est l'une des quatre qui ont été dérobés  le

 "Vincent van Gogh (1853-1890) n'a passé que quinze mois en Provence, pourtant ce séjour arlésien a marqué son oeuvre au point d'en être à la fois le coeur et le symbole. Il y a 151 ans, le maître hollandais y peignait cette toile, Le semeur au soleil couchant. Opposant, tout en les unissant, la figure humaine de l'agriculteur et celle de la nature avec l'arbre, le thème a souvent été peint par Vincent van Gogh. Cette toile est sans doute celle qui a le plus satisfait son auteur. L'une des preuves s'il en fallait consiste en une signature de l'artiste en bas à droite de l'oeuvre. Elle apporte une information importante, le peintre a jugé sa toile suffisamment réussie pour y apposer son nom"

Gauguin, maintenant, l'Offrande.

"Les deux femmes représentées en grand sont reliées entre elles par les fleurs que l’'une tend à l’autre. Nous ne savons pas si cette offrande est destinée à l’'enfant ou à la femme qui l'’allaite. Le peintre a accordé une attention particulière à la peau des deux Polynésiennes ainsi qu'’à son effet coloré. Dans des lettres adressées à ses amis parisiens, l’'artiste évoque à de nombreuses reprises la « couleur dorée » qu’'il croit voir sur la peau des femmes indigènes.

Le regard du spectateur glisse à travers la fenêtre pour aller se poser sur le toit d’'une cabane située plus bas et sur la végétation verte et luxuriante des alentours. Celle-ci est en partie inondée par le soleil, ce qui renforce l'’effet produit par la pénombre de la pièce. Les contours noirs et stylisés des corps des deux femmes évoquent une phase de l’œ'oeuvre de Gauguin au cours de laquelle il s’'inspira des vitraux des églises bretonnes et peignit des contours prononcés afin de renforcer l’'effet produit par les couleurs de ses toiles."


Idylle à Tahiti  Paul Gauguin, 1901

"Le titre "Idylle à Tahiti", adopté aussi par Georges Wildenstein dans le catalogue raisonné de l'artiste, montre bien le caractère de cette toile peinte durant le second séjour à Tahiti, à peu près une année avant la mort de Paul Gauguin. Le tableau est dénué de tragique. C'est une image du paradis que Gauguin recherchait dans les mers du Sud et qu'il ne trouva que partiellement.

En ce qui concerne la vision et la composition, le tableau se rattache à d'autres œoeuvres antérieures, notamment à celles peintes à la Martinique en 1887, lorsque le peintre, désabusé, quitta l'Europe pour la première fois. Les troncs des arbres, sinueux, tordus et presque complètement dépourvus de feuillages, soutiennent l'image. Ces troncs minces donnent au tableau une forme d'amande laquelle s'inscrit entre la berge, située à gauche, et le chemin tortueux à droite. Les verticales des deux jeunes filles, des deux arbres de droite et des pieux de la cabane comme l'horizontale formée par les toits de la hutte et le bateau dans la baie, contrastent avec les arbres tourmentés et confèrent au tableau un certain équilibre."


Chaland sur la Seine au Pecq de Maurice de Vlaminck. "La peinture sublime la quiétude des bords de Seine, grâce à l'ardeur de la touche, l'énergie du coloris, la dilatation de l'espace. Dans ces vues à la fois urbaines et pastorales, peu de personnages ; mais la vie jaillit imperturbablement dans le fleuve et le ciel saturés de bleus et de blancs"
 
 
Un Coin du jardin de Bellevue Edouard Manet 1880. Il vit sentier des Pierres Blanches à Meudon, aussi, connu pour avoir hébergé des peintres comme Louis Tauzin et Louis Maurice Boutet de Monvelle mais aussi l’historienne d’art Gabriella Rèpaci-Courtois. La maison existe encore et se différencie par ses briques rouges. 
Un paysage à l'Estaque de Georges Braque. Cette oeuvre fait partie des toiles saisies par les nazis en tant qu'oeuvres d'artistes dégénérés, Buhrle l'achète en 1956 peu de temps avant sa mort.  Quand il peint ce tableau, Braque à 24 ans,il n’est qu’un jeune homme inconnu, fasciné par un mouvement soutenu par son père, nourri par ses camarades havrais, Matisse et Derain : le fauvisme. Ce dernier, issu de l’impressionnisme et du pointillisme, s’attache particulièrement à la couleur, plus précisément à la recherche de tons purs, assez intenses, qui doivent conduire le spectateur à l’éblouissement. Le fauvisme est avant tout une pensée chromatique du paysage.
 Cette nature morte au fruits correspond à l'époque où Braque est vendu par la galerie Paul Rosenberg. 
Nature morte au fleurs et aux citrons pablo Picasso 1941
"L’occasion de découvrir l’une des plus belles natures mortes du peintre andalou, Nature morte aux fleurs et aux citrons. Bien que son nom ne vous vienne pas spontanément à l’esprit lorsqu’il est question de ce genre pictural, Picasso a en réalité réalisé plusieurs natures mortes, dont celle aux fleurs et aux citrons qu’il peint pendant la Seconde Guerre mondiale en 1941. Cette période est particulièrement difficile pour le cubiste. Après avoir dû fuir son pays natal en 1937 à cause des affrontements entre franquistes et républicains, et après un bref passage en Charente-Maritime, il s’installe finalement à Paris le 25 août 1940 alors que la ville est sous l’Occupation allemande. Il fréquente à ce moment-là deux femmes que tout oppose : Marie-Thérèse Walter et Dora Maar. À cette époque, il n’habite avec aucune d’entre elles et décide de vivre dans son atelier de la rue des Grands-Augustins. C’est dans ce contexte qu’il peint la nature morte exposée au Musée Maillol. Il puise son inspiration dans les objets du quotidien, qu’il peut voir lorsqu’il rend visite à Marie-Thérèse sur l’Île Saint-Louis. Ce tableau est réalisé de façon verticale, alors qu’en général ce genre pictural est réalisé en format paysage. On peut voir dans les éléments peints bon nombre de symboles. Les fleurs évoqueraient la vanité humaine et les citrons acides, les atrocités endurées par les Parisiens. Ce tableau n’est-il pas une façon pour Picasso de montrer, une fois encore, son obsession pour la guerre et ses ravages ?"
L'Italienne de Picasso 1917, les propriétaires précédents Me Jane Wildenstein puis Gustav Kahnweiler.
Puis L'aube à Riera de Sant Joan de Pablo Picasso. Période Bleue


 

Still Life on the red table, 1904 par André DERAIN un autre fauve et, peut-etre un Juan Gris. La suite fera l'objet d'un autre article


 

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