Dernière étape de Noël au pays des châteaux, le château d'Amboise. Le château royal d'Amboise est une ancienne résidence des rois de France surplombant la Loire, à Amboise, en Indre-et-Loire. Il fait partie des châteaux de la Loire. Avant d'être rattaché à la couronne en 1434, le château appartenait, depuis plus de quatre siècles, à la puissante maison d'Amboise.
Amboise a été longtemps la ville des Debré. Durant un demi-siècle, les Debré ont marqué la Touraine. Dans le clan, il y a eu Michel - resté le plus célèbre -, Robert son père (célèbre pédiatre et créateur des CHU), Olivier son frère (l’artiste), Bernard (le fils qui lui succéda en mairie), Patrice son neveu (médecin immunologiste).
Le château royal est situé au cœur de la ville d'Amboise, sur un éperon rocheux surplombant la ville et la Loire. On accède aux terrasses en passant par une rampe anciennement empruntée par les gardes à pied. Et là, une vue panoramique de la ville d'Amboise et le Val de Loire s'offre à nos yeux et derrière nous, ces bâtiments du XVème-XVIème siècles. Les deux bâtiments principaux construits en angle marquent la transition entre le style gothique tardif français et le style Renaissance.
"Le promontoire des Châteliers constitue dès le néolithique un poste d'observation idéal à la confluence de la Loire et de l'un de ses affluents l'Amasse. Le surplomb de près de quarante mètres offre une défense naturelle exceptionnelle. La ville devient la cité principale des Turones, peuple celte qui donne son nom à la future province de la Touraine. Le site est fortifié dès cette époque."
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"Le site entre durablement dans l'Histoire lors de la rencontre de Clovis (vers 466- 481- 511), roi des Francs et d’Alaric (?- 484-507), roi des Wisigoths. Après la période troublée des invasions normandes, Amboise intègre le domaine des comtes d'Anjou, puis celui de la maison d'Amboise-Chaumont. En 1214, la Touraine est investie par Philippe Auguste (1165- 1180- 1223), roi de France. La famille d'Amboise-Chaumont en devient la vassale. Mais en 1431, Louis d'Amboise (1392-1469) est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du roi Charles VII (1403- 1422-1461), La Trémouille (1384-1446). Finalement gracié, Louis d'Amboise doit toutefois renoncer au Château d'Amboise, confisqué au profit de la Couronne."
"L’arrivée à Bourges de Charles VII (1403- 1422-1461) et de son épouse Marie d’Anjou (1404- 1463) marque le début du séjour des rois de France en Val de Loire. Toutefois, ce dernier préfère les châteaux de Loches et de Chinon au Château fortifié d'Amboise.
Son fils, Louis XI (1423- 1461-1483), quant à lui, résidera en son château de Plessis-Lès-Tours (La Riche). Cependant, il choisit Amboise pour la résidence de la reine, Charlotte de Savoie (1441/ 1461/1483), et du dauphin – le futur Charles VIII (1470- 1483-1498) – né à Amboise en 1470. Il fait édifier un nouveau logis et un oratoire, appuyé contre le mur d'enceinte au sud, à l’origine de la future Chapelle Saint-Hubert."
Charles VIII (1470- 1483-1498) et son épouse, Anne de Bretagne (1477/ 1491-1498/1499-1514), marquent durablement Amboise. L’attachement que le roi conserve pour le château de son enfance est certainement pour beaucoup dans sa volonté de transformer l'ancienne place forte médiévale en un palais gothique somptueux. Charles VIII est également le grand architecte du château puisqu'il ordonne successivement l’édification de deux logis d’apparat, d’une chapelle à l’emplacement de l’oratoire érigé par son père. Il commande en outre la construction de deux tours cavalières (une troisième ne fut pas achevée) aux dimensions exceptionnelles. Celles-ci permettent aux chevaux et aux attelages de relier la ville aux terrasses du château situées 40 mètres au-dessus. Ce chantier d’une ampleur exceptionnelle mobilise le trésor royal et se poursuit en dépit des campagnes militaires menées dans la péninsule italienne.
Des techniques innovantes sont même mises au point pour chauffer les pierres et éviter leur gel en hiver et poursuivre l’ouvrage. Le roi fait appel aux maçons français aux sculpteurs flamands puis dès son retour d’Italie, à des artistes transalpins : menuisiers ; jardiniers ; architectes. Le château compte alors 220 pièces.
La salle des gardes aux voûtes en croisée d'ogive permettait de contrôler l'accès à l'étage occupé par le roi. La salle est meublée de coffre, banc et buffets gothiques du style XVe et XVIe siècle. Le promenoir des gardes, en fait, une galerie ouverte permettait de surveiller la Loire et les alentours d'Amboise. La garde rapprochée du souverain était composée principalement de nobles. La salle des garde nobles contrôlait l'accès de l'escalier menant à l'étage supérieur. La pièce s'articule autour d'un pilier central central ou "palmier gothique" soutenant l'ensemble. La salle des Tambourineurs fait référence aux nombreuses fêtes et bals donnés au château sous le règne des Valois. Le sol est fait de carreaux de terre cuite fleurdelisés d'inspiration XVe siècle. Le mobilier se compose d'une table Renaissance, d'une chaire, ou cathèdre gothique ornée des armes du cardinal Georges d'Amboise, et un coffre datant du règne de Charles VIII. Sur les murs, une tapisserie des Flandres du XVIe siècle représentant l'Hommage de la famille de Darius à Alexandre le Grand.
Ensuite, on pénètre dans la grande salle où est installée la crèche.
Le blason d'Anne de Bretagne (fleurs de lys et mouchetures d'hermine), décorent de nombreux éléments de la salle: hotte de la première cheminée, piliers centraux, vitraux des fenêtres sur Loire. L'emblème de Charles VIII (épée flamboyante ou palmée) orne également la hotte de la première cheminée. Au plafond sont inscrit des monogrammes de Charles VIII (entrelacs de C) et d'Anne de Bretagne (lettre A).
Salle de l'échanson est dans le goût de la Renaissance dans les arts de la table. La salle est meublée à la fois de style gothique: un dressoir (appelé aussi crédence ou buffet), un coffre, deux chaires; et Renaissance: une chaire, des tables à l'italienne pourvues de rallonges, un grand coffre en noyé sculpté et anciennement doré. Les murs sont décorés de tapisseries d'Aubusson du XVIIe siècle d'après des cartons de Le Brun.
L'encadrement de la fenêtre
décoré de bâtons de pèlerins, de bourses pleines de pièces de monnaie
et d'une besace, rappelle qu'Amboise était un étape des pèlerins qui se
rendaient à Saint-Martin de Tours avant de poursuivre leur chemin
jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. On remarque les fourchette à 2 pics qui font leur apparition à cette époque.
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La pièce qui attire l’œil dans cette chambre est le tableau de François-Guillaume Ménageot qui illustre la mort de Léonard de Vinci dans les bras de François 1er. “Léonard de Vinci, peintre florentin, né en 1455 (sic.), que l’on peut
regarder comme l’homme le plus universel de son siècle, tant par ses
profondes connaissances que par ses talents agréables, fut appelé à la
cour de François Premier ; ce prince le logea dans son château à
Fontainebleau, il l’aimait tant, que Léonard étant tombé malade, il
allait le visiter souvent ; un jour, comme le roi rentrait chez lui,
Léonard de Vinci voulant se soulever pour lui témoigner sa
reconnaissance, tomba en faiblesse, le roi voulut le soutenir, et cet
artiste expira dans ses bras.”
Dans les faits, le 2 mai 1519, on était encore en train de fêter la naissance du futur Henri II, deuxième fils du roi, survenue le 31 mars 1519 à Saint-Germain-en-Laye. François Ier était toujours à Saint-Germain, il n’était donc pas à Fontainebleau, et encore moins au Clos Lucé. Les exegetes du tableau expliquent qu'en fait Ménageot y exprime sa critique de Louis XVI, roi quand il peint se tableau: par exemple, François 1er est affublé du nez de Louis.
Je trouve les décorations de Noël quelque peu contestables qui consiste, par exemple à mettre un gros nounours sous le baldaquin qui abritait le roi. En 1793, les autorités confisquent le Château et son mobilier afin d’en faire un centre de détention ainsi qu’une caserne pour les vétérans des campagnes menées par les armées révolutionnaires. Dans ce démantèlement disparaissent également l'essentiel de la décoration du Château On est dans les appartement Orléans. Amboise est offert en 1803 au Sénateur Roger Ducos ), ancien membre du Directoire, que le Premier Consul Napoléon Bonaparte tient à remercier pour son aide dans sa prise de pouvoir. Pour « rénover le Château », le Sénateur ordonne dès 1806 la destruction des bâtiments en ruine (le logis des Sept-Vertus et des bâtiments attenant) ou inutiles. Il fait notamment abattre l’aile Henri II et la Collégiale Saint-Florentin (édifice du XIème siècle) et la maison canoniale. Le jardin est également remanié. Tous les travaux sont achevés en 1811. En 1814, lors de la première Restauration, le Château est restitué à l’héritière du duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans (1753-1821) revenue de son exil espagnol. A sa mort, la duchesse transmet le domaine d’Amboise à son fils Louis-Philippe (1773- 1830/1848-1850), futur roi des Français. Il fait procéder à des rénovations afin de transformer le château en lieu de villégiature. Ces travaux sont confiés à l’architecte de renom Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) et à son disciple, Pierre-Bernard Lefranc (1795-1856). Le roi Louis-Philippe 1erardent défenseur du patrimoine français, soutient le classement des monuments emblématiques de l’Histoire nationale, au premier rang desquels figure Amboise, classé dès 1840.
Sur ce tableau issu des ateliers de Franz-Xaver Winterhalter, Hélène de Mecklenburg-Schwerin pose dans une robe blanche en taffetas de soie et de mousseline de soie brodée de dentelles. Elle porte dans ses bras son fils Philippe qu'elle a eu avec son époux Ferdinand-Philippe d'Orléans, fils du roi des Français Louis-Philippe.
Dans la salle de musique, croulant sous les cadeaux de Noël, on remarque ce piano Erard en placage de palissandre de Rio du XIXème siècle et un buste de la reine Marie-Amélie.
François d'Orléans, Prince de Joinville, avec sa tante Madame Adélaïde d'Orléans.
Cette Marie Adelaide d'Orléans était la veuve de Louis-Philippe Joseph d'Orléans dit Philippe Égalité .
Élu député de Paris à la Convention (septembre 1792), il prit le nom de « Philippe Égalité » et vota la mort du roi son cousin. Mais, quand son fils, le futur roi Louis-Philippe, déserta avec Dumouriez, il fut arrêté (avril 1793), puis condamné à mort et guillotiné (novembre 1793). Parfois l'histoire a une fin morale car il semble qu'il avait voté la mort de son cousin en espérant lui succéder un jour.
La Révolution de 1848 provoque l’exil de Louis-Philippe et le château est placé sous séquestre. Ce lieu est de nouveau affecté à la détention d’un prisonnier de marque, l’Émir Abd el-Kader (1808-1883) chef déchu de la rébellion algérienne, qui y est incarcéré avec sa suite à partir de novembre 1848.
La promesse faite à l’Émir lors de sa reddition de le transférer en terre d’Islam ne sera honorée que quatre années plus tard par le prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1848/ 1852-1873), venu lui signifier sa libération à Amboise en octobre 1852.
Autre personnage historique célèbre, le duc d'Aumale.Le cinquième fils de Louis Philippe hérita du domaine de Chantilly. Mais ce fils de France à la fortune considérable finança également la restauration du château d'Amboise à la fin du XIX esiècle.
C'est un militaire et un homme politique français. Il est gouverneur général de l'Algérie et participe à ce titre à la reddition d'Abd El Kader en . Il est également l'un des premiers bibliophiles et collectionneurs d'art ancien de son époque. Le 16 mai 1843, vers onze heures, chasseurs, gendarmes et spahis aux ordres du duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe, qui le poursuivaient depuis plusieurs semaines, arrivaient à Taguin au sud d’Alger. Un éclaireur musulman, Ahmar ben Farrath, aperçut la smalah d’Abd el-Kader. Les spahis du colonel Yousouf furent les premiers à attaquer, suivis par les chasseurs d’Afrique du duc constitués en réserve. En une heure et demie, les tentes de cette capitale ambulante qui abritait environ 20 000 âmes et 5 000 combattants étaient détruites, les membres de la famille de l’émir capturés (Lilla-Zarah sa mère, Mohammed bel Karoubi son chancelier), son trésor emmené. Malheureusement, Abd el-Kader était absent, étant à la poursuite de la division de Mascara aux ordres du général Lamoricière. Il ne se rendra qu’en 1847 et sera incarcéré à Pau puis à Amboise.
Depuis les toits du château, on a une vue superbe sur la façade nord . Elle constitue une véritable dentelle de pierres, on remarque les gargouilles qui représentent des animaux mythiques ou existants. La vue est sublime sur le jardin de Naples, sur le fleuve et les hôtels particuliers.
Nous arrivons à l'endroit où débouche la rampe cavalière où Charles Quint échappa aux flammes quand il fit halte au château à l'invitation de François 1er. Une tenture prit feu qui manqua de brûler vif l'Empereur.
Au sommet la galerie d'Aumale avec le traîneau du Père Noël.
Inhumée dans la collégiale de Saint-Florentin, au château d’Amboise, la dépouille de Léonard de Vinci y demeurera jusqu’en 1802. Trop coûteux à entretenir, le bâtiment est détruit par le sénateur Ducos. La sépulture de l’artiste tombe dans l’oubli jusqu’en 1863. En 1874, les ossements sont de nouveau enterrés, mais cette fois-ci dans la chapelle Saint-Hubert du château royal, où ils sont encore aujourd’hui. Mais un doute subsiste, s’agit il vraiment de Léonard, l'ADN n'a pas parlé et on n'est pas sur que les ossements du tombeau soit ceux du génial peintre et inventeur.
Dans la partie basse du parc, le buste de Léonard de Vinci en marbre de Carrare d'après la sculpture de Henri de Vaureal a été érigée à l'emplacement de la chapelle Saint Florentin où il fut enterré selon sa volonté. Nous quittons le château sans avoir vu la chapelle saint Hubert. Était elle accessible ?. On sort par une autre rampe cavalière qui descend en pente douce vers la ville d'Amboise. La base des chapiteaux est ornée de culs-de-lampe pittoresques. Les personnages présentés deviennent de plus en plus vulgaires au fur et à mesure de la descente de la tour.
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