Une nouvelle journée à Paris, au programme aujourd'hui, Elsa Schiparelli au Musée des Arts Décoratifs
puis Munsch au musée d'Orsay. Le musée des Arts Décoratifs, dans le palais du Louvre ouvre à 11h chaque matin, nous faisons la queue sous la pluie malgré nos billets coupe-file car les fonctionnaires de la Culture, maître dans la pratique de la glandouille, ouvrent les portes aux gens qui poirotent à 11h pétantes passées parfois de 2 ou 3 minutes.
Elsa Schiaparelli est l'une des créatrices de mode les plus audacieuses et son inspitration s'est nourrie de sa relation étroite avec l'avant garde artistique et littéraire des années 20 et 30. C'est en 1935 qu'Elsa Schiaparelli installe, sur les conseils de son mentor Paul Poiret, ses salons de couture Place Vendôme.
Brève biographie d'Elsa Schiaparelli:
10 septembre 1890
Naissance d’Elsa Schiaparelli à Rome dans
une famille d’intellectuels et d’aristocrates
italiens habitant au palais Corsini.
1913
Elsa découvre Paris et Londres, où elle
fait la connaissance de son futur mari,
le comte William de Wendt de Kerlor.
Ils se marient en 1914.
1916
Le couple s’installe aux États-Unis, à New
York puis à Boston, et donne naissance
à une fille, surnommée Gogo.
1920
Elsa Schiaparelli rencontre Marcel
Duchamp et Man Ray, qui la photographie
dans son studio.
1922
Séparée de son mari infidèle, Elsa
Schiaparelli rentre en Europe avec Gogo
et se lie d’amitié avec les dadaïstes
à Paris.
1927
Elle présente sa première collection
de sweaters ornés de nœuds
et de cravates en trompe-l’œil et connaît
un début de notoriété.
1935
En janvier, elle déménage son salon
de son appartement exigu de la rue
de la Paix et l’installe dans un hôtel
particulier au 21, place Vendôme,
qu’elle demande à Jean-Michel Frank
de moderniser.
1936
Elle collabore pour la première fois avec
Salvador Dalí pour créer des pièces
de mode.
1937
Le 29 avril, la Maison Schiaparelli lance
le parfum Shocking, dont le flacon rose
est dessiné par Leonor Fini.
1940
En juillet, Schiaparelli quitte la France
en guerre et s’installe aux États-Unis,
confiant la direction du salon place
Vendôme à Irène Dana en son absence.
1945
Elsa rentre en France et présente
sa première collection d’après-guerre.
1947
Elsa fait appel à Hubert de Givenchy, âgé
de 19 ans, pour être son premier assistant
avant de le nommer directeur artistique
de la boutique.
1954
Le 3 février, la maison présente
sa dernière collection de couture.
Le 13 décembre, faute de succès depuis
la fin de la guerre, le salon du couture
Schiaparelli ferme ses portes. La créatrice
se consacre à écrire ses mémoires avant
de finalement se retirer de la scène.
13 novembre 1973
Elsa Schiaparelli a 83 ans et meurt dans
son sommeil, chez elle à Paris.
Dés l’entrée, le ton est donné avec le Roy Soleil emblème d’Elsa
Schiaparelli, surplombant le grand escaliers conduisant
à l’exposition.
"« Phoebus » (hiver 1937-1938) – Ratine, crêpe de soie ouatiné, broderies
de paillettes, lames et fils métalliques par Lesage, boutons en
passementerie. Le dos de cette cape capte le regard par sa broderie en
forme de soleil rayonnant et doré. C’est l’un des chefs d’œuvre de la
collection « Astrologique ».""Pièce emblématique en « rose shocking » : cette couleur fuchsia
deviendra la signature, la marque de fabrique d’Elsa Schiaparelli. Cette
couleur détonne dans le panorama peu coloré de l’époque. C’est
audacieux, original et avant-gardiste. Il faut savoir que dans les
années 30, les couleurs sont en effet très neutres… Elsa Schiaparelli
est ainsi quelqu’un qui ose ! Elle casse les codes, change les règles,
aime déboulonner les traditions et remettre en question les habitudes de
la haute couture". Cette veste en est le parfait exemple. Je la trouve beaucoup mieux réussi de dos que de face. Le décor de dessin des collections d'Elsa est très séduisant et constitue un belle historique de la carrière de la créatrice.
La salle d'introduction est couverte du sol au plafond des dessins des collections de la couturière qui mettent
en évidence l’étendue de son œuvre. Il est rare de voir dans une
exposition autant de dessins réunis dans une même pièce. Des
milliers d'entre eux ont été donnés par Elsa Schiaparelli à l’Union
française des Arts du costume dont le MAD conserve les fonds. Un geste
moderne, celui de préserver son héritage artistique pour le transmettre
et permettre que l’histoire continue, intemporelle.
Je suis passé rapidement devant la sélection de pulls qui ne me séduisent pas du tout. collection de 1927. La seule chose qui m'a amusé c'est le mannequin qui présentait la collection, une sorte de madame Michu informe qui n'avait rien à voir avec les créatures éthérées qui défileront plus tard pour Elsa S.
Elsa Schiaparelli crée le 1er Pull Tricoté Main, 'Trompe l’Oeil' qui est un succès immédiat. Elle le décline en noir et blanc, noir et couleurs vives, à motifs de nœud, de formes géométriques, de squelette, de cœurs transpercés, de tatouage de marin ou de tortue abstraite… Un si grand succès que ce pull est adopté par actrices et célébrités de l’époque, et qu'un magazine américain en publie le patron sans mentionner le nom de la créatrice. Vogue le qualifie même de chef d’œuvre."
La collection de gants est fabuleuse, le gant n'est plus une façon de se protéger du froid mais un accessoire de mode et d'élégance. On trouve des gants avec le dessin d'ongles vernis, des gants à griffes d'ours,
"Proche des surréalistes, Elsa Schiaparelli mêle l’art et la mode avec
humour et audace. Sa collaboration avec Salvador Dali débute ainsi lors
de la collection hiver 1936-1937. Elle reprend le thème de la main, cher
aux surréalistes, à travers ses boucles de ceinture, boutons, clips et
gants. La paire de gants « griffes », comme celle aux ongles rouges
en peau de serpent du Philadelphia Museum of Art, évoque la photographie
des mains peintes par Picasso, prise par Man Ray en 1935."
Durant tout le parcours de l’exposition, les œuvres d’Elsa Schiaparelli
sont mélangées à d’autres plus contemporaines, comme celles de Daniel
Rosberry, l’actuel directeur artistique de la maison. Le contraste est
assez spectaculaire. Il faut savoir que quand Daniel Rosberry rebondit
sur un modèle Schiaparelli comme cette création qui mêle paille et velours.
"Le surréalisme se nourrit des rêves et de l'inconscient, le champ des possibles est sans limite... Un tableau de Picasso et un de Salvador Dali sont là pour preuve ".
Lorsque Picasso peint le portrait de la femme du poète Paul Eluard au cours de l’été 1937, Nusch Eluard porte du Schiaparelli.
Les bijoux et le chapeau sont de la collection Haute Couture Hiver 1937-38. Les épingles de revers en forme de chérubins en métal doré ont été conçus par Jean Schlumberger pour Schiaparelli. La tenue présentée ici est inspirée par le printemps de Botticelli.
"Alors qu’ils sont tous deux exilés à New York durant la seconde
guerre mondiale, Elsa Schiaparelli et Salvador Dali perpétuent leur
collaboration au travers d’œuvres destinés à illustrer la ligne de
cosmétiques Shocking Radiance de Schiaparelli.
Dali peint alors des scènes surréalistes, dont certaines sont influencées par Botticelli. Elles sont imprimées sur les étiquettes, les emballages et les publicités des produits."
Elsa Schiaparelli a travaillé avecson ami Jean Cocteau. En 1937, elle a utilisé certains de ses dessins pour orner trois de ses créations dont ce long manteau de soirée mauve dont le dos offre deux profils féminins qui, en se faisant face, forment dans l’intervalle qui les sépare un vase rempli de roses – shocking – brodées par Lesage.Ici c'est une création de Daniel Rosberry qui transforme un bijou en bustier.
"La silhouette Schiaparelli se compose d’un vêtement et d’accessoires dont les bijoux qui sont la touche ornementale et harmonieuse de l’ensemble, œuvre d’artisans bijoutiers. Appelés paruriers, ceux-ci travaillent dans l’ombre de la couturière qui s’entoure de fournisseurs ayant une personnalité forte, capables de partager sa fantaisie. C’est Jean Schlumberger qui interprète son esprit surréaliste. Les bijoux des artistes Alberto Giacometti et Meret Oppenheim l’étonnent également. Dans ses mémoires, Elsa fait l’éloge d’autres collaborateurs : Jean Clément, "génial dans sa partie", Elsa Triolet, femme du poète Louis Aragon, pour ses colliers en forme de cachets d’aspirine, et l’orfèvre François Hugo, arrière-petit neveu de Victor Hugo, pour ses boutons. De nombreuses vitrines exposent ces pièces-bijoux toutes plus étonnantes les unes que les autres : boutons en forme de bouche, de tête, de cornemuse...
"D’une manière générale, les créations d’Elsa Schiaparelli sont une ode à la couleur vive, parfois même éclatante. On y retrouve des couleurs comme le rouge, le violet, le jaune-canari ou encore le « rouge pirate », de multiples couleurs qui sont reprises notamment dans sa gamme de rouges à lèvres. Celle qui reste associée à son nom est cependant sans conteste le « rose shocking » "
"Dès ses débuts, Elsa Schiaparelli est de ses créatrices dont les sources d’inspiration se transcrivent de la façon la plus visible, voire littérale. Point d’ancrage de sa collection été 1937, le papillon lui permet de dérouler un récit parlant de métamorphose, de batifolage ou encore de l’aspect éphémère de l’existence. Pour l’Italienne, l’insecte est aussi fascinant par ses multiples variétés d’espèces, de motifs et de couleurs, mas aussi ses jeux de trompe-l’œil."
ETIENNE DRIAN (1890-1973)
Madame Elsa Schiaparelli dans son salon
Un dessin de Dali avec une posture très tauromachique qui débouchera sur une robe d'Elsa:
Anthropomorphic Cabinet. Salvador Dali, 1936. Dali a peint et sculpté d'autres cabinet anthropomorphiques où le thorax est composé de tiroirs ouverts, représentation symbolique de la mémoire.
Comme Dali, Schaparelli devait apprécier la corrida qui, en 1949, a fait un parfum appelé Corrida Torero illustré par Vertés.
"Au printemps 1937, Elsa demande à son ami Dalí de dessiner un homard
pour une robe du soir en organdi blanc. Le homard est un thème récurrent
chez Dali depuis 1934, comme en témoigne notamment le célèbre Téléphone-homard de
1938. Ces œuvres ont souvent un rapport avec la sexualité : « Comme les
homards, les jeunes filles ont l’extérieur exquis. Comme les homards,
elles rougissent quand on veut les rendre comestibles » ; avec cette
robe, Elsa Schiaparelli entre elle aussi dans cette mouvance surréaliste
établissant un lien entre image et psychanalyse. Le motif qu’il dessine
pour Schiap’ ne pouvait qu’attirer l’attention et faire scandale : un
homard rouge sang, gigantesque, s’inscrit sur le devant d’une robe
blanche, juste entre les cuisses. Par ce déplacement de la robe blanche,
traditionnellement liée à la thématique du mariage et de la virginité
supposée de la mariée, dans une perspective ouvertement sexuelle,
Schiaparelli interroge crûment la notion de bon goût."Cette robe a été portée par Wally Simpson qui n’est pas encore la
duchesse de Windsor. Pour rappel elle fut l’épouse du prince Édouard,
anciennement roi du Royaume-Uni et empereur des Indes sous le nom
d’Édouard VIII. Comme vous le savez, ce dernier renonça à son trône en
abdiquant en 1936 pour l’épouser (elle était américaine et divorcée deux
fois). Ce printemps-là, il lui offre 17 modèles Schiaparelli.
il le décrit en ces termes : « Veston de smoking recouvert de verres à liqueur contenant du « Pippermint
», liqueur douée, paraît-il, de vagues vertus aphrodisiaques. Ce veston a l’avantage arithmétique des combinaisons
et jeux de nombres paranoïaques-critiques susceptibles d’être évoqués par la situation anthropomorphe des
verres. Le mythe de saint Sébastien nous offre un cas semblable : douleur objectivable et mesurable grâce au
nombre et à la position des flèches : la douleur éprouvée par saint Sébastien peut être évaluée. Le veston
aphrodisiaque prend place dans la catégorie des " machines à penser ". Il peut être porté pendant certaines
promenades très nocturnes, dans de très puissantes machines roulant très lentement (pour ne pas renverser le
liquide des verres), pendant certaines nuits très calmes et de très grand compromis sentimental ».
Cette robe préfigure la robe squelette qui dérive d'un dessin de Dali.
Le chapeau-chaussure de Schiaparelli, reprenant la forme d’un escarpin à
haut talon, est créé en 1937 en collaboration avec Salvador Dali.
L’idée de cet accessoire vient d’une photographie prise en 1933 par Gala
de son mari Salvador Dali portant une chaussure de femme sur la tête,
une autre sur l’épaule. Ce chapeau appartenait à
Gala elle-même. Elle en fit cadeau, à son retour en France en 1947, à sa
fille Cécile Eluard.
Collage et peinture sur panneau, Marcel Vertès - Schiaparelli. 21 place Vendôme, 1953.
"Le second étage s’ouvre sur une reconstitution des salons de couture d’Elsa Schiaparelli, alors situés au 21 place Vendôme à Paris qu’elle inaugure en 1935. Pour l’aménagement et la décoration des intérieurs, elle fait appel à Jean- Michel Frank pour ses lignes épurées, ultra chic et élégantes. Elle y habille les extravagantes de la planète et y acquiert une renommée internationale."
"Présentation de mode chez Schiaparelli 1935" C'est une oeuvre de Raoul Duffy en 1935.
On peut voir quelques broderies de la maison Lesage, réalisées pour Elsa Shiaparelli. La Maison Lesage incarne la quintessence de la haute-couture en matière de broderie. Fondés en 1858 puis rachetés en 2002 par Chanel, ses atelier de création ont produit plus de 70 000 broderies et ont collaboré avec les couturiers les plus exceptionnels.
François Lesage - Maitre d'Art - Broderies Haute Couture - Schiaparelli - 1938

Nous admirons une vesteavec un décor brodé où l’on est confronté à une « confusion » de matériaux qui se distinguent par la couleur et la texture.
Le flacon du parfum Le Roy Soleil, créé en 1947 en hommage à Louis XIV a été dessiné par Salvador Dali et produit en édition limitée à deux mille exemplaires par l’illustre cristallier Baccarat. Il était présenté dans une grande conque en métal doré. Le cabochon en forme de soleil était surmonté d’un flacon en relief figurant un rocher battu par des vagues.
Les oiseaux en vols, illustrés sur l’astre solaire, créaient une perspective supplémentaire et dessinaient un visage en trompe-l’œil. Le Roy Soleil fait également écho à la place Vendôme, où se trouve la Maison Schiaparelli, car elle se nommait La place Louis le Grand avant la révolution française. Une statue du monarque occupait la place de l’actuelle colonne Vendôme.
La duchesse de Windsor, à qui Elsa Schiaparelli avait offert un exemplaire du parfum, lui écrivit : « Chère Madame Schiaparelli, c’est le plus beau flacon qui puisse être et le Roi Soleil est un gentilhomme persévérant et délicieux… il a remplacé la photographie du Duc de Windsor sur ma coiffeuse ! ».
"Dans son tableau La Femme aux Etoiles (« Femme et étoiles »), le peintre Kees van Dongen représente un ensemble composé d'une robe fourreau et d'une cape vénitienne à grande capuche de la collection Haute Couture Schiaparelli Automne 1935.
Cette création d'Elsa Schiaparelli a connu un tel succès qu'elle a été portée par trois des femmes les mieux habillées de Paris lors d'une réception à l'occasion du Prix Interallié. La cape a été confectionnée dans un tissu exclusif Schiaparelli, le Simoun , un taffetas de soie froissé."
Ce célèbre tableau du musée de l’Orangerie est une commande de Paul
Guillaume à André Derain. Ce dernier choisit de représenter deux
personnages de théâtre, de la commedia dell’arte italienne :
Arlequin dans son costume à losanges colorés, coiffé d’un bicorne, et
Pierrot dans son habit blanc à collerette, la tête recouverte d’une
calotte noire. Parmi les peintres, Paul Cézanne (1839-1906), Auguste
Renoir (1841-1919) et Pablo Picasso (1881-1973) s’étaient déjà
intéressés à ce thème de saltimbanques en vogue depuis le XVIe siècle.
Derain crée cependant une œuvre originale : Arlequin et Pierrot, un
genou levé, jouant tous deux de la guitare, sont figurés sur un fond
neutre, dans une danse sans fin, tels des marionnettes ou des pantins.
Leur regard ne se rencontre et l’expression de leur visage est grave. La
toile dégage donc une certaine mélancolie. Derain prépara cette œuvre
par de nombreux dessins préparatoires. Il soigna aussi la petite nature
morte située en bas à droite du tableau qui cale la composition. On a
enfin reconnu dans Pierrot un portrait de Paul Guillaume. Cette toile a inspiré à Elsa Schiaparelli le maxi-manteau Arlequin en Laine et soie de 1939.
Cette petite veste noire, m'évoque une cape de paseo d'un matador.
Elsa Schiaparelli, Boléro. Été 1938. Satin de soie, passementerie, lacets écrasés et appliqués, broderie de chenille de soie, lames, strass et sequins par Lesage.
"Puisant son inspiration dans le surréalisme des années 30, la collection Schiaparelli Fall Couture 21/22, surnommée, « The Matador » de Daniel Rosberry, s’inspire de l’héritage exubérant de la créatrice italienne qui a fondé la maison."
Mon regard s'est t porté sur une veste
cintrée à la poitrine en cône. "Elle est construite comme un patchwork de
pièces en denim vintage rebrodées de lames dorées, de fils dorés et de
strass. Elle est rehaussée d'éléments surréalistes en résine de formes
anatomiques. Un travail d'orfèvre..."L'ensemble veste noire et jupe, chapeau andalou est tout aussi sublime. Une mode qui doit singulièrement emmerder Aymeric Carron.
Veste basque cintrée aux bras exagérés en soie Mikado, tissages satin et
faille, et techniques de broderies inspirées du Schiaparelli vintage,
comme la volute traditionnelle en strass or, perles et strass or.
On remarque aussi cette cape hommage à Elsa Schiaparelli d'Yves Saint Laurent en 2000;
"La créatrice utilisa sa passion pour les corps célestes comme thème de sa célèbre collection Zodiac de l'hiver 1938-1939.
Elle introduisit la veste "Zodiaque" qui présentait une galaxie de
constellations micro-perlées, de planètes brodées aux fils d'or, et des
12 glyphes encadrés de strass pour chaque signe astrologique. Des
étoiles brodées suivant la forme de la Grande Ourse, faisant référence à
la marque de naissance de Schiaparelli sur la joue, figuraient sur
l'épaule gauche de la veste.
L'autre pièce marquante était la
cape Phoebus. Fabriquée en laine dans un ton de rose doux et shocking,
elle portait l'emblème de Louis XIV dans le dos, un masque de soleil
scintillant créé à partir de guirlandes et de fil d'or représentant le
dieu Apollon. Le sublime savoir-faire artisanal de ces vêtements a été
réalisé par les célèbres brodeurs parisiens, Albert et Marie-Louise
Lesage."
On peut admirer ce manteau du soir, Laine, soie et porcelaine de Sèvres inspiré par Man Ray et qui vient de passer en vente chez Cornette de Saint Cyr pour 540 000 euros (frais compris) pour une estimation de 15
000 à 30 000 euros.
"Au cours de son mandat chez Schiaparelli, Roseberry a ressuscité
certains des codes les plus influents de la Maison tout en rendant
hommage au célèbre amour d'Elsa pour le surréalisme. Dans le même temps,
il a détourné bon nombre de ces codes, contribuant à une nouvelle
grammaire esthétique par l’utilisation fréquente de bijoux et de
ferronnerie en or, de denim upcyclé et de cuirasses et parties
anatomiques moulées en cuir et en métal. Comme Elsa elle-même, connue
pour ses innovations techniques, Roseberry est particulièrement
intéressé par l'expérimentation de tissus nouveaux et inattendus, et
repousse sans cesse les limites de ce que la couture peut - ou devrait -
être."
"Des tenues qui brillent de mille feux, pompons garnis de fils de soie, veste en jean pimpée dEpassementerie, bijoux,
broderies de lames d’or et sequins comme s’il en pleuvait. On ne loupe
pas la veste brodée de paillettes d’or formant une chevelure d’Aphrodite, ou carrément le bustier en métal doré façon planète Saturne pour une silhouette à la princesse Leia.""Après la fabuleuse et très commentée cérémonie d’investiture de Joe
Biden où Lady Gaga fut hypnotique en Schiaparelli, cette merveilleuse
collection de bijoux devrait poursuivre
l’éclairage céleste dont le couturier de la place Vendôme bénéficie."
La robe est l’œuvre du designer Daniel Roseberry pour Schiaparelli. La robe, bleue marine et rouge, ornée d'une énorme colombe dorée, inévitable symbole de paix, était à elle seule un plaidoyer pour la réconciliation et l'unité du pays.
"Pour l'Américain à Paris, que je suis, cet ensemble est une lettre d'amour au pays qui me manque tant et à une artiste que j'admire depuis si longtemps", a déclaré le créateur."
"Le monde de la haute couture est celui d’un marché où l’innovation a une
place importante. La maison qui avait fermée ses portes en 1954 les a
réouverte en 2012.
« J’essaye de susciter la même réaction émotionnelle que celle que l’on aurait pu avoir à l’époque en regardant son travail » explique Daniel Rosseberry."
Le sein nu est réapparu comme un symbole de lutte politique et féministe. Et de manière générale, la nudité a maintes fois été utilisée lors de protestation pour attirer l'attention. Les tenues imaginées par le DA de Schiaparelli, Daniel Roseberry, ne découvrent peut-être jamais totalement la poitrine, mais elles laissent entrevoir le sein, voire le sublime, et cela suffit à créer l’image d’une femme puissante, sorte de nouvelle Marianne chic et glamour, guidant le peuple vers plus de beauté.
Pour finir cette exposition extraordinaire qui succède à celle de Thierry Mugler, tout aussi remarquable, quelques dessins de Daliel Rosberry.
https://www.lemounard.com/2021/12/paris-thierry-mugler-couturissime-la.html
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