vendredi 23 décembre 2022

LE CHATEAU DE CHENONCEAUX, TABLES DE REVE, TABLES DE FETES PREMIÈRE PARTIE

 Noël au pays des châteaux est construit comme un itinéraire reliant sept des plus célèbres châteaux de la Loire autour des grandes thématiques emblématiques des fêtes de Noël.

Première étape, Chenonceaux. Après le parking, nous suivons la grande allée qui mène au château. Il est construit sur le Cher par Thomas Bohier, Contrôleur général des Finances de François 1er sur les plans d'un palais vénitien. Son épouse, Catherine Briçonnet va contribuer à embellir le château et ses jardins. Ils font raser le château fort et le moulin fortifié de la famille des Marques et en gardent le donjon, la Tour des Marques qu'ils transforment dans le style Renaissance.



La première salle qui s'offre à nous est la salle des gardes. Au murs de somptueuses tapisseries des Flandres et déjà de belles décorations de Noel. "Le château abrite un Atelier Floral, unique en Europe, depuis presque 30 ans. Jean-François Boucher, scénographe floral du château, Meilleur Ouvrier de France, et son équipe, y officient chaque jour de l’année, avec à leur disposition un Potager des Fleurs de plus d’un hectare, pour imaginer et réaliser les somptueux bouquets qui font de Chenonceaux le plus raffiné des châteaux."



On entre ensuite dans la chapelle, les vitraux originaux ont été détruits par les bombardements en 1945 et ont été remplacés. La tribune royale domine la nef, c'est là que les reines assistaient à la messe. Cette chapelle a été transformé en réserve à bois pour que les révolutionnaires ne la saccagent .




"Noël représente, pour les fleuristes du château, une préparation de plus de 3 mois : conception, création, recherches et enfin… réalisation. Le château présente les créations, chaque année différentes, de son atelier floral, unique en France, depuis plus de 20 années. Chacune des pièces, galeries, cuisines, cabinets, salons, inspire les artistes-fleuristes et le ravissement s’avère toujours inédit. Bouquets, sapins, installations et mises en scène, sont un véritable enchantement." 

On entre ensuite dans la chambre de Diane de Poitiers, la favorite du roi Henri II qui lui a fait don de Chenonceau.

Diane de Poitiers est née en 1499 ou en 1500.Elle est en fait originaire de la Drome, du coté de St Vallier. Dès son plus jeune âge, Diane côtoie la famille royale. Anne de Beaujeu, très proche de la jeune Diane, organise son mariage avec Louis de Brézé de 40 ans son aîné, petit-fils de Charles VII  et d'Agnés Sorel.  Elle devient dame de compagnie des deux épouses successives de François 1er, Claude de France et Eléonore de Habsbourg, et  la dame de compagnie de la mère du Roi, Louise de Savoie.

Veuve en 1531 de son mari avec qui elle a eu deux filles, Diane de Poitiers adopte la couleur noire.Ce fut un mariage heureux et harmonieux et Louis de Brézé semble avoir été un excellent professeur des choses de l'amour. Diane  est célèbre surtout pour être le grand amour d'Henri IIde l'age de 6 ans jusqu'à sa mort. Henri et son frère François sont remis en otage à Charles Quint, en échange de leur père François Ier. Ils ne sont âgés que de 6 et 8 ans. La belle Diane fait partie du convoi qui les accompagne. L’Histoire raconte qu’elle déposa un baiser sur le front du jeune prince Henri, qui le marquera pendant ses 4 années de détention. A son retour, Diane  est chargée de faire l’éducation royale du prince alors âgé de 11 ans. Henri alors très attaché à Diane commence à éprouver plus qu’une simple tendresse pour elle au fil des années. C’est ainsi qu’à partir de 1538, Diane devient la maîtresse d’Henri d’Orléans, futur Roi Henri II. Au matin de leur première nuit, Diane écrivit un petit poème et l’adressa à Henri :
« Voici vraiment qu’Amour, un beau matin,
S’en vint m’offrir fleurettes très gentilles…
Car, voyez-vous, fleurettes si gentilles
Etaient garçon, frais, dispos et jeunet.

Ainsi tremblotante et détournant les yeux,
« Nenni » disais-je. « Ah ! Ne soyez déçue ! »
Reprit l’Amour et soudain à ma vue
Va présentant un laurier merveilleux.

« Mieux vaut » lui dis-je, « être sage que reine ».
Ainsi me sentis et frémir et trembler,
Diane faillit et comprenez sans peine
Duquel matin je prétends reparler…

Henri, pourtant marié à Catherine de Médicis, affiche son amour  en portant les couleurs de Diane.  Dès son avènement en 1547, Henri II exclue de la cour Anne de Pisseleu, ancienne favorite royale qui n’avait de cesse de tourmenter Diane et lui donne son château. Titres, rentes, bijoux, terres, hôtel particulier, la belle Diane de Poitiers est grandement avantagée par le Roi. Il lui offre Chenonceaux et lui fait construire le Château d'Anet (en Eure-et-Loir). Amoureuse de sa nouvelle demeure, elle contribue à sa grandeur en y faisant de nombreux aménagements. A Chenonceaux, elle fait aménager le sublime " Jardin de Diane ", et commande à l'architecte Philibert De l'Orme le pont sur le Cher reliant le Château à la rive gauche.


Diane et Catherine de Médicis sont cousines ; et bien qu’elle soit jalouse des avantages reçus par sa rivale la Reine  même comme dame de compagnie. Consciente de l’influence que la maîtresse exerce sur le Roi, Catherine ne fait pas de vague de peur de déplaire à Henri II. 

Diane, de son coté, encourage le Roi à accomplir son royal devoir. Ce bel équilibre est rompu en 1559 par la mort du roi au cours d'un tournoi où il porte les couleurs de sa favorite. Catherine reprend Chenonceaux et les bijoux de la couronne mais donne en échange à Diane,le château de Chaumont sur Loire. Diane de Poitiers meurt le 25 Avril 1566 à Anet. Sa mort est due à une intoxication à l'or. Diane buvait chaque matin un élixir qui contenait une forte concentration d’or, connue à l’époque pour ralentir les traces du temps.

Dans la chambre, on remarque superbe cheminée avec un portrait de Catherine de Médicis par Sauvage, derrière le lit, et tapisserie des Flandres qui représentent le Triomphe de la Charité et le Triomphe de la Force. Les fauteuils sont Henri II comme de bien entendu, le lit à Baldaquins est Renaissance.

De la chambre de Diane, on rejoint la Galerie par un petit passage. Catherine de Médicis fait couvrir le pont de Diane de Poitiers en 1576 d'après des plans de Philibert de l'Orme. La galerie est longue de 60 mètres, large de 6. C'est une immense salle de bal au dessus du Cher, avec un sol carrelé de tuffeau et ardoise et un plafond à solives apparentes. Pour Noël, la galerie est l'attraction principale avec une  interminable table baroque aux immenses chandeliers,émeraude, rubis et or, et grand sapin …"C’est l’esprit vénitien qui s’empare de la grande Galerie sur l’eau,"


 


 




La vue sur le Cher et sur la petite île est sublime.



Pendant la première guerre mondiale, Gaston Menier, industriel du chocolat, qu'on a croisé à Noisel et autour du parc Montceau lors de notre visite avec Philippe, fit aménager le château en hôpital ou seront soignés 2000 blessés.

 

 

 cf: https://www.lemounard.com/2022/11/la-plaine-montceau-et-les-fastes-du.html


 Nous descendons dans les cuisines qui sont installées dans les soubassements que forment les 2 premières piles dans le lit de la rivière.Ici, meme le billot du veneur, l'étal du boucher sont des meubles de style.




       "Le rôle de Catherine de Médicis, nous dit-on, est primordial dans l'histoire de la gastronomie. On lit qu'elle a ramené de Florence le goût pour les légumes et pour les sauces. Ce sont ses cuisiniers qui auraient enrichi la cuisine française de brocolis, d'artichauts, de haricots, de quenelles de volaille, de crêtes de coq, de crépines de foie de veau ou de cervelles, contrastant avec les énormes rôtis servis sur tranchoir, les fèves et les pois en vogue dans le royaume de France. Sans parler de la pâtisserie qui devrait tout aux artisans florentins, maîtres dans l'art de confectionner des confitures, des gelées, des massepains, des pains d'épices, du nougat, des marrons glacés, des macarons ou de la frangipane, confiée à Catherine par le comte Desare Frangipani. Cerise sur le gâteau, elle serait également l'importatrice des fameuses glaces italiennes, ramenées de Chine deux siècles plus tôt par Marco Polo. D'un mythe à l'autre, la boucle est bouclée."Pierre Leclercq -historien de la gastronomie ).  


"Dans les célèbres cuisines, table « tout chocolat » et table garnie de Panettone, dont la dégustation fait partie des traditions de Noël."




 


 






La visite se poursuit dans les étages pour un parcours historique ....

Il faut rappeler que ce monument exceptionnel est un château privé et que son entretient n'est pas financé par nos impôts. "C'est le château privé le plus visité de France. Propriété de la famille Menier depuis près d'un siècle, il est géré comme une véritable entreprise. Henri Menier, qui a fait fortune dans le chocolat, l'achète en 1913. Il meurt peu après, mais la famille conserve le monument qui, pendant la Grande Guerre, accueille un hôpital militaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se retrouve sur la ligne de démarcation et la Résistance l'utilise comme lieu de passage en zone libre. Après la guerre, le président américain Harry Truman s'y arrêtera lors de l'une de ses visites en France. Giovanni Agnelli, fondateur de Fiat, qui s'y rendait en jet privé, appréciait l'inspiration vénitienne des lieux. Depuis, la philosophie des Menier n'a pas changé. «L'accueil du visiteur doit être celui que l'on réserve à un hôte», explique Laure Menier." Article du Figaro. 

La suite : https://www.lemounard.com/2022/12/le-chateau-de-chenonceaux-tables-de.html 


 


 

 







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