samedi 25 avril 2020

COLOMBIE, MEDELLIN, LE PENOL DE GUATAPE

Pour cette première soirée à Medellin, nous avons décidé de rester à l'hôtel du Parc Royal. Le serveur est gentil mais pas trop futé, il se perd dans les commandes car il n'est pas polyglotte donc l'addition va être un long sujet de discussion car il enregistre nos interrogations sur tel ou tel plat comme des commandes fermes ce qui entraînera quelques palabres au moment de payer, la cuisine est très bonne sauf la pâtisserie, soi-disant française, mais dont l'exécution n'a pas grand-chose à voir avec Michalak ou Hermet. Andrea nous a proposé de passer nous prendre à l'hôtel à 9h plutôt qu'à 8h30 ce qui nous donne une demi-heure de repos supplémentaire et lui permet de quitter son logement un peu plus tard. Nous prenons la route de l'aéroport qui traverse d'abord Poblado puis emprunte cette longue montée que les cyclistes colombiens aiment emprunter. Andrea est cycliste , elle aussi, et adore les montées à l'instar des petits grimpeurs de son pays. Après l'aéroport, on quitte l'autoroute , la route est d'abord large jusqu'à Copacabana puis toute en virages avec une succession de montées et de descentes, les exploitations agricoles ont l'air prospères , de beaux troupeaux, de riches cultures et toutes les nuances de vert. 


Nous faisons une halte dans le village de El Penol car Andrea veut nous faire découvrir le moyen de transport régional, le Chivas. El Penol est un village sans charme construit quand les autorités ont décidé d'ériger un grand barrage sur le fleuve Nare. La vallée était riche car arrosée par les pluies fréquentes qui grossissaient la rivière. Le vieux village était malencontreusement construit au bord du fleuve et fut englouti quand ont mis le barrage en eau. Le plan d'eau ainsi créé va produire de l'électricité hydroélectrique, le tiers de la consommation de la Colombie, remodeler le paysage et en faire un lieu idyllique avec ses multiples ilots boisés, les narcos et les joueurs de foot y ont construit des maisons de rêve , Pablo Escobar le premier. Le barrage accumule l'eau de mai à novembre pour l'utiliser pour l'irrigation pendant l'été austral.
A l'entrée du village, des statues de gauchos et de bétail montre que le village est très tourné vers l'élevage.
L'autre curiosité, c'est l'église. On a érigé une cathédrale de béton qui épouse la forme du Penol de Guatape.Le Peñón de Guatapé, aussi appelé Piedra del Peñol, est un monolithe de 220 mètres de haut situé entre El Penol et Guatapé.



L'autre sujet d’intérêt c'est la Chiva.

Une chiva est un minibus typique de la Colombie. Elle se caractérise par ses peintures colorées, principalement en jaune, bleu et rouge (couleurs du drapeau national de la Colombie). La chiva est construite à partir d'un châssis d'autobus avec un corps modifié fait de bois ou de métal. Les sièges sont conçus de la même façon et les fenêtres sur les côtés sont remplacées par des « portes » donnant accès à l'intérieur du bus.




Cet engin est utilisé comme  moyen de transports   en milieu rural. Tout y est transporté pêle-mêle : personnes, animaux vivants, bagages, denrées alimentaires, etc. La plupart des chivas ont une échelle incorporée pour avoir accès au toit du véhicule, ce qui permet de mettre encore plus de personnes ou de bagages
Les chivas tendent malheureusement à disparaître car elles sont remplacées par un réseau de bus de plus en plus performant et par les taxis. Progressivement, elles sont passées du statut de véhicule de transport public à celui d'attraction touristique. En effet, elles sont utilisées pour que les touristes puissent visiter les villes et aussi de boites de nuit ambulantes que les colombiens louent pour faire la fete.
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Quand on reprend la route, on croise quelques vaqueros, on franchit ensuite un pont sur un des multiples bras du réservoir et le penol de Guatapé apparaît.

Les Tahami premiers habitants de la région la région, vénéraient le rocher sous le nom de mujara.Le Peñón de Guatapé mesure au total 380 mètres dont 220 hors de terre, pour un volume de 4 685 000 m3 et un poids estimé à 10 millions de tonnes. En son point le plus élevé, à l'aplomb de la face sud-est, il culmine à 2 135 mètres d'altitude. Il y règne une température moyenne de 18 °.Sa roche est composée de granite. Il contient plusieurs fissures, dont une où un escalier de 740 marches a été installé pour atteindre le sommet.Le rocher fut escaladé, la première fois en 1954, par Villegas et ses amis Pedro Nel Ramirez et Ramon Diaz en utilisant d'abord l'échelle de l'église puis des cales de bois incrustées dans une fissure naturelle de la pierre. Ils mettent 5 jours pour parvenir au sommet et à leur descente sont accueillis à Guatapé par une haie d'honneur. Luis Eduardo Villegas Lopez a eu le flair d'acquérir le rocher qu'il fut le premier à escalader. Depuis on a fait le barrage et composé ce paysage extraordinaire qui est devenu un des incontournables de Colombie. Désormais, ses enfants ont repris le flambeau, ont édifié un escalier en béton, encaissent un péage pour accéder au sommet et se constituent une belle fortune avec quelques entorses aux règles fiscales qui leur ont valu quelques problèmes avec la justice.

Au pied du rocher, les chivas attendent les passagers qui sont en cours d'ascension.


    
A l'arrière, ici, c'est le Penol qui est en vedette, à El Penol, c'était des scènes religieuses.


Nous payons notre écot à la famille Villegas et nous entreprenons l'ascension des kl marches mi mènent au sommet. La vue à 360°qui s'offre à nous est fabuleuse, elle évolue en cours de montée en fonction de la lumière et de notre position sur l'escalier qui monte par paliers.
      


L'eau en montant lors de la mise en eau du barrage a créé des îlots, des presqu’îles, des caps, cet après-midi les jets skis et les hors-bords prendront possession du plans d'eau et des criques. C'est là que les narcos et les vedettes du foot, comme Jaime Rodrigues, ex vedette de Monaco et du Real, ont fait construire de superbes propriétés. Le plus célèbre, hélas, des colombiens, Pablo Escobar avait, ici, une somptueuse hacienda La Manuela, offerte à sa femme comme cadeau, qui porte le nom de sa fille et fait environ 68000m2. Composée d’une maison principale, d’écuries, d’une maison pour les invités, de plusieurs garages, d’une piscine, d’un spa, et même d’un mirador, elle est aujourd’hui en ruine car plastiquée par les PEPES .
Los Pepes est un terme dérivé de la phrase »Perseguidos por Pablo Escobar» pour désigner un groupe hétéroclite.
Tout autour, des centaines d’arbres ont été ramenés par Pablo des 4 coins du globe, bousillant complètement l’écosystème de la vallée. Ainsi on voit des lièges côtoyer des érables, des bananiers d’Afrique du Sud, des eucalyptus et des palmiers de Madagascar… la plupart des arbres sont recouverts d’une espèce de mousse grise qui flotte dans le vent, ajoutant un côté dramatique aux lieux…

    

   

    

     

La montée à la plateforme fait 690 marches, ici on trouve, des bars pour se rafraîchir et des boutiques de souvenir, ensuite, il faut monter 25 marches pour parvenir à la tour sommitale qui offre une vue à 360°
    

     

   

   

           

   

Redescendre est beaucoup plus simple, nous retrouvons Andrea qui nous attend à la voiture.
Les grimpeurs peuvent enfiler leurs chaussons, une quarantaine de voies assez bien équipées les attendent.  Elles se situent vers la curieuse inscription « GI », peinte en grands caractères blancs sur le rocher noir. Rien à voir avec les fiers soldats de la bannière étoilée. Il s'agit en fait du début du mot "Guatapé", qu'ont voulu inscrire certains habitants du village même nom, en conflit avec les habitants d' El Peñol, au sujet de la propriété de "la Pierre"…  Le mot reste inachevé pour cause d’une loi interdisant la détérioration du patrimoine naturel et culturel de Colombie.
Nous repartons pour 2 kilomètres au village de Guatapé.




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