samedi 8 juillet 2017

PéKIN, PLACE TIAN'ANMEN, LA SCHIZOPHRéNIE CHINOISE, COMMUNISME OU CAPITALISME

Notre voyage en Chine a été organisé par l'Agence Circuits Chine et supervisé d'un bout à l'autre par madame Justine Peng qui a fait preuve de patience, de gentillesse,d'une réactivité sans faille et d'une compétence absolument confondante. Nous conseillons tous les candidats au voyage en Chine de faire appel à ses services qui nous ont permis de traverser des problèmes que peu de professionnels auraient résolus dans de telles conditions.Merci à elle et aux guides qui nous ont accompagnés à nos différentes étapes. 
Adresse:

5th floor, 9 Yifeng Nan Road, Qi Xing District, Guilin, Guangxi, P.R.C. 541004

0086-773-5619 555 ( GMT+0800 ) service francophone, Lundi - vendredi

Deuxième jour à Pékin, gros programme aujourd'hui: la place Tian'Anmen,la Cité Interdite,la colline du Charbon, le temple du Ciel, un canard laqué et un spectacle de Kung Fu.

Petit déjeuner à l'hôtel, moyen avec un personnel qui ne comprend pas un mot d'anglais, difficile de faire comprendre qu'on veut des oeufs sonny side up..Véronique est exacte au rendez vous, direction la place Tian'Anmen.

Première surprise, Tian'Anmen est une sorte de camp retranché, on ne circule pas librement en voiture comme sur la place de l'Etoile, la Concorde ou Trafalgar square.
Pour y accéder il faut passer par plusieurs postes de contrôle, des détecteurs et devant des policiers super armés et au regard peu amène.


Pour nous, la place Tian'Anmen, c'est la place des grands défilés où le parti de Mao montrait ses muscles aux impérialistes américano-européens, à l'ennemi nippon et au faux-ami soviétique. C'est surtout l'image des chars le 4 Juin 1889.


"Il y a vingt-cinq ans, le Parti communiste chinois a vécu sa crise la plus profonde avec le mouvement pro-démocratie de Tiananmen, nourri par l'inflation, la corruption et la division du parti unique au pouvoir entre conservateurs et réformateurs. Que s'est-il passé pendant ces 50 jours qui ont fait trembler le parti au pouvoir depuis 1949 ?

  • Les manifestations ont été provoquées par la mort le 15 avril de Hu Yaobang, une des figures réformatrices du Parti communiste chinois, qui avait été limogé en janvier 1987 sous l'accusation de faiblesse face à des manifestations étudiantes. S'ensuivirent plusieurs semaines d'agitation dans les rues des villes  chinoises et l'occupation par des milliers d'étudiants de la place Tiananmen. Alors que le mouvement s'essoufflait, un éditorial publié le 26 avril par le Quotidien du Peuple l'a ranimé.
Le texte condamnait la mobilisation comme un « complot planifié » visant à renverser le Parti communiste, accusant un « petit groupe de gens » de vouloir plonger le pays dans le chaos. Les différentes tentatives ultérieures de renouer le dialogue avec les étudiants échouèrent et aboutirent à la mise à l'écart de Zhao Ziyang, le secrétaire général du PCC, un réformiste. La dernière apparition publique de ce dernier aura lieu le 19 mai au matin sur la place Tiananmen. Il s'adresse aux étudiants, à l'aide d'un mégaphone, leur demandant de cesser la grève de la faim qu'ils venaient de lancer.

On évoque souvent le massacre de Tiananmen, mais, en réalité, selon un témoin de l'époque, Robin Munro, les troupes ont réprimé aux alentours de la place centrale de Pékin, en particulier dans le quartier de Muxidi. Les milliers d'étudiants, encore présents sur la place, ont pu la quitter, mais les heurts entre la population et l'armée se sont produits dans les rues alentours.
« La grande majorité de ceux qui sont morts (peut-être un millier au total) étaient des ouvriers, des 'laobaixing' (gens du peuple, littéralement « les cent vieux noms ») et ils sont morts surtout dans des rues de l'ouest de Pékin. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans les environs proches de la place et un peu sur la place elle-même. Mais en parler comme du véritable massacre occulte la nature du carnage et amoindrit le vrai drame politique qui s'est déroulé sur la place Tiananmen. »"


Une autre image qui me reste de ce moment dramatique, c'est l'image de "l'homme de Tian'Anmen.
"Lors de l’avancée des chars vers la place Tiananmen, un homme se place au centre de la route. A plusieurs reprises, dans les séquences filmées, on voit le tank de tête tenter de le contourner, en vain. A chaque fois, ce manifestant courageux se replace devant. Puis, le "manifestant inconnu" grimpe sur le char et échange quelques mots avec le conducteur, avant d’être évacué manu militari par des hommes."
Le cliché le plus célèbre a été pris par Jeff Widener alors photographe pour AP, le 5 juin 1989.
La place , ce matin est envahie par des groupes, de chinois en majorité. Partout où on ira  chinppar la suite ,c'est le meme spectacle: un groupe de 50 à 70 chinois,une casquette rouge la plupart du temps, un comité d'entreprise qui balade les ouvriers méritants, qui suit un guide muni d'un mégaphone qui beugle ses commentaires à la gloire de Mao ou de sa clique.
Systématiquement, Véronique doit chercher un petit coin au calme pour nous donner des explications.La place couvre 40 hectares et serait donc la plus grande place au monde. Il est curieux de constater que la place jouxte la Cité Interdite et donc que le symbole du communisme et du maoisme voisinne le symbole de l'Empire chinois. Mao proclama la République Populaire de Chine depuis la porte Céleste, entrée sud de la Cité Interdite.

En entrant dans cet immense espace, on aperçoit l'ancienne gare , musée des Chemins de Fer aujourd'hui.

Au centre de la place,trone le mausolée du président Mao construit en 1977.. Aujourd'hui, on ne peut le visiter, ce qui m'arrange: je n'aurais pas plus aimé visiter un monument à la gloire de Mao, qu'un monument à la gloire d'Hitler, de Staline , de Pol Pot ou de Castro.
Il est difficile de parler de Mao aux chinois: les quelques uns qui s'exprime
ront au cours du voyage serons ,soit très modérés dans leur enthousiasme, soit franchement hostiles:"Mao ,c'est bon pour le Corée du Nord", nous dira un commerçant à Shangai. 
En fin de voyage, dans un petit village près de Jiamsi, un antiquaire a un stock de petit Livre Rouge en chinois. Il m'explique que jamais,il n'en vend à un chinois, ils en ont trop bavé, par contre, les occidentaux, français souvent, vouent, parfois, un véritable culte à Mao,les cons!!(enfin, c'est ce que je comprend à son sourire.)
Et pourtant, il y a , en France, un parti communiste maoiste dont j'ai trouvé le site et le slogan:
"Arborer, défendre et appliquer le maoïsme pour servir l’avancée de la révolution prolétarienne mondiale!"



Pour parler du grand Ti(ran)monnier, un article du Point

Publié le 
"Près de 70 millions de morts en temps de paix . Tel est le stupéfiant record détenu par Mao (1893-1976), "le suprême despote totalitaire", selon Simon Leys. Cependant, le portrait du "grandiose pilote, grandiose chef, grandiose général en chef, grandiose maître à penser, suprêmement bienaimé président Mao" orne toujours les murs de la Cité interdite et les foules continuent de défiler dans l'affreux mausolée coffre-fort qui abrite sa momie. Un cas unique parmi les dictateurs du XXe siècle. L'Histoire a jugé Hitler et Staline ; "pour Mao, le verdict est encore en suspens", selon Federico Rampini, auteur de "l'ombre de Mao" (éd. Robert Laffont).
C'est que le régime qu'il a institué est toujours en place, à travers le Parti. Même si le jugement prudent porté naguère par Deng Xiaoping sur son oeuvre ("30 % d'erreur, 70 % de bon") n'a plus cours, nul n'ose se débarrasser officiellement du Prométhée devenu charogne aseptisée. Mieux vaut le statufier en père de la nation, ce qu'il fut aussi. Impossible en effet de nier qu'il unifia la Chine et sut incarner pour ce pays naufragé la grandeur retrouvée.
Mais les vingt-sept ans de règne de Mao furent une épouvante. A vrai dire, les purges sanglantes et autres "rectifications" avaient commencé dès les années 30 et le sanctuaire de Yanan, où il s'était réfugié après la Longue Marche, présenté par la légende comme un lieu de paix, fut aussi le théâtre de bien des ignominies.
Vint le triomphe du 1er octobre 1949, l'exultation, un monde à construire. Suivra un enfantement monstrueux. La réforme agraire, les Cent Fleurs, le Grand Bond en avant, la famine (35 millions de morts), la mise en place du laogai (le goulag chinois), où auraient été internées 50 millions de personnes, dont 25 millions moururent, le tout dans une incroyable succession de réformes, de directives contradictoires, un tourbillon d'intrigues sur fond de délation institutionnalisée : car en accusant une personne, on pouvait en toucher des milliers. Des croisades délirantes furent aussi menées contre les moineaux, accusés de se nourrir de graines. A mort donc ces oiseaux qu'il fallut par tous les moyens empêcher de se poser afin qu'ils tombent, épuisés. Mais qui mangent aussi des nuisibles. D'où prolifération d'insectes et récoltes détruites. L'absurdité même... Qui culmine avec l'invention des "petits hauts-fourneaux", ou "hauts-fourneaux d'arrière-cour", censés fournir de l'acier. Tous les objets métalliques possibles seront brûlés. L'acier obtenu était évidemment inutilisable. Mais qu'importait au président-démiurge, qui avait décrété que "donner une pioche, c'est anéantir un impérialiste".
Mis en minorité en 1959, Mao se venge en lançant en 1966 la Grande Révolution culturelle prolétarienne. "Feu sur le quartier général", dit-il. Débute une lutte féroce pour le pouvoir qui aboutira à une véritable guerre civile.
Mao voulait créer "un grand désordre sous le ciel" afin d'engendrer "un grand ordre". Pour le désordre, sa réussite fut totale : fermeture des écoles et des universités, 16 470 000 "jeunes instruits" expédiés à la campagne, vagues de suicides, exécutions, épisodes de cannibalisme, la litanie est connue. L'ordre, lui, restait à venir.
Ces horreurs étaient, bien sûr, accompagnées d'un culte de la personnalité démentiel. Le pays est constellé de statues, un seul livre est autorisé, le fameux "Petit Livre rouge", un recueil de citations de Mao qui ne sont qu'ennui et banalités. Le premier regard du jour doit être pour son portrait, le dernier aussi, après un "examen de conscience" que l'on appelle "rendre des comptes". On se salue en échangeant des versets de la sublime pensée Mao Zedong. Il est institué une "danse de loyauté", même dans les avions, au risque des pires tangages. Le pauvre peuple se prête à ces bouffonneries dégradantes, il en va de sa vie !
Les essais ont beau se succéder, on s'interroge encore sur la vraie nature de cet homme qui faisait si peu de cas de la vie des autres hommes. Qui était Mao ? Un aide-bibliothécaire humilié qui conçut une haine militante pour les intellectuels et les experts. Un artiste raté (encore un !... ses calligraphies et ses poèmes sont aisément oubliables). Un être répugnant aux dents couvertes d'un tartre verdâtre qui, même atteint d'une maladie vénérienne, ne se soignait pas et prétendait se laver dans le corps des femmes. Un paranoïaque obsédé par l'empoisonnement. Un potentat assoiffé de privilèges. A la fin, une épave gagnée par la maladie de Charcot, mais toujours aussi redoutable... Tout est vrai.
Pourtant, on ne saurait réduire Mao à un politicien sans foi ni loi. Il était pire, un visionnaire qui voulut, écrit Simon Leys, faire de la Chine une page blanche où il inscrirait le destin de millions d'individus transformés en "hommes nouveaux". Eternels dangers de la chimère... Il se comparait à Qin Shi Huangdi, le premier empereur (- 259, - 210), le fondateur de l'Empire chinois, qui régna par la terreur et massacra les lettrés. Fut-il son égal ? La question reste ouverte."



Devant le mausolée, le monument aux Héros du Peuple,pompier,grandiloquent,idéalisé,tout le monde il est beau, fort, volontaire, solidaire .Sur le toit de l'Assemblée du Peuple, on ne lésine pas sur le drapeau rouge.



Le vent, qui chasse nuages et pollution, me fait trouver esthétique meme le drapeau rouge comme le règne de Mao.
Imperturbables quelques cadets de la révolution , sous le soleil implacable, reste dans un garde à vous inpeccables.
Au bout de la place, la relève de la garde, cérémonial immuable, pas de l'oie, uniformes rutilants loin de l'armée en haillons de la Grande Marche.








J'aspire à vite tourner le dos à ce symbole du communisme sanguinaire pour vite partir vers la Cité interdite symbole de l'Empire du Milieu.



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