dimanche 18 juin 2017

CHINE, PEKIN, PROMENADE MATINALE DANS DANSHANZI 798 ART DISTRICT

Notre voyage en Chine a été organisé par l'Agence Circuits Chine et supervisé d'un bout à l'autre par madame Justine Peng qui a fait preuve de patience, de gentillesse,d'une réactivité sans faille et d'une compétence absolument confondante. Nous conseillons tous les candidats au voyage en Chine de faire appel à ses services qui nous ont permis de traverser des problèmes que peu de professionnels auraient résolus dans de telles conditions.Merci à elle et aux guides qui nous ont accompagnés à nos différentes étapes. 
Adresse:
5th floor, 9 Yifeng Nan Road, Qi Xing District, Guilin, Guangxi, P.R.C. 541004
Tél:
0086-773-5619 555 ( GMT+0800 ) service francophone, Lundi - vendredi
0086-773-5842 555 ( GMT+0800 ) service anglophone, Lundi - vendredi

Le vol d'Air France a atterri vers 6h, d'abord après une longue marche,( normal dans le pays de Mao) dans les couloirs de l'aéroport, on prend la longue file de touristes qui se presse devant les guichets de la police des frontières. Un policier ,air martial et autoritaire indique à chacun le guichet devant lequel il doit attendre. On a rempli les papiers d'entrée et de sortie du territoire dans l'avion. On passe devant un policier, pas un mot d'anglais, il nous parle par signe, devant la caméra, enlevez lunettes,le visa est scruté, on ne pénètre pas en Chine comme sans avoir montré patte blanche. Nous sommes mélangés avec un groupe de touristes français, ils parlent comme Lassalle et ne sont pas des voyageurs aguerris. Ensuite, récupération des valises puis c'est le moment où le coeur bat plus vite...Y a t-il quelqu'un pour nous attendre. Le panneau, Jean Luc Mounard est bien présent tenu par une petite dame boulotte, francophone , Véronique, c'est son nom d'artiste. On va jusqu'à la voiture dans un immense parking puis , dès la sortie, c'est l'embouteillage qui nous permet de constater que le parc automobile est neuf et souvent très luxueux.
Notre programme prévoyait de visiter le parc olympique avec le Nid d'Oiseau et le Cube d'Eau mais la tenue de la conférence sur la Route de la Soie qui rassemble  pays dans le quartier olympique nous en interdit l'accès. Véronique sera contrainte de modifier notre programme au jour le jour en fonction des décisions du pouvoir concernant la sécurité.

Notre première visite sera consacrée  au quartier artistique 798 de Dashanzi à l'heure où ,hélas, la plupart des galeries sont fermées. C'est une sorte de Greewich Village ou de Soho.
"En Chine, les artistes sont appréciés et respectés. D’après la galeriste française Marie Terrieux, ils seraient même devenus “les nouveaux riches de la Chine “. De plus en plus de jeunes chinois se dirigent donc vers des études aux Beaux-Arts dans l’espoir de faire fortune, avec des créations pop et kitsch. Outre cet aspect économique, être artiste est aussi un geste politique, dans un pays où la censure est omniprésente.
En lieu et place d’une ancienne friche industrielle, le 798 Space est  considéré comme le nouveau spot arty et branché de la scène contemporaine chinoise. Il est d’ores et déjà le cinquième site touristique le plus visité de Pékin."

Rappel Ai Weiwei au chateau La Coste
http://www.lemounard.com/2017/05/chateau-la-coste-ai-weiwei-mountains.html

 Le quartier artistique occupe une grande surface et la plupart des galerie se sont ouvertes dans une grande friche industrielle.La première galerie a vu le jour en 2002 dans une vaste usine d'électronique désaffectée.


"En février 1989, Pékin connaît la première rétrospective avant-gardiste et nationale d’art expérimental, China Avant-garde, au Palais des Beaux-Arts. Fruit d’une collaboration entre les critiques Gao Minglu, Peng De et Li Xianting, l’événement, selon Emmanuel Lincot, propose une nouvelle manière d’exposer qui « laisse agir les œuvres d’elles-mêmes en évinçant tout enracinement […] dans un culte ». L’idée ? Permettre aux artistes contemporains de montrer leurs œuvres. Rendre ces dernières accessibles au plus grand nombre – en particulier, ceux qui ne sont pas les dépositaires d’une culture séculaire. Exit le système de valeurs, de reconnaissance et de consécration esthétiques et sociales plébiscité par l’État. Place aux œuvres en train de se faire. L’exposition est censurée. Mais elle lance bel et bien le coup d’envoi d’un mode d’expression et d’exposition qui fleurira dans les années à venir.

Les expositions se tiennent dès lors dans des galeries d’art, espaces confidentiels (appartements, sous-sols…), enceintes diplomatiques et écoles. En parallèle, plusieurs communautés d’artistes s’installent dans les marges de la ville, évoluant d’une place à l’autre au gré des expulsions et démolitions. Parmi les ruines, friches et autres lieux investis : les alentours de l’ancien palais d’Été, East Village, Tongxian, Songzhuang ou encore Dashanzi, également appelé 798 Art District."
Notre première rencontre , un cavalier ventripotent comme un picador de Botero.
 Ensuite un couple et leur enfant comme des patineurs dont une voiture serait les patins...
Le quartier est désert, des galeries très luxueuses parfois, des restaurants branchés, des entrepôts plus ou moins sales avec des collectifs d'artistes.
Aujourd'hui, ce quartier est un des plus importants centres de création dans le monde: Jean Michel Wilmotte a aménagé la galerie du collectionneur belge Guy Ullens qui a fait fortune dans le sucre.
 On croise au fil de la promenade,un soldat de l'armée enterrée de Xi'an,un mannequin topless, le revolver qui fume encore.. 
 une chinoise en costume Mao qui porte un (son?) enfant, unique, natturlich..
Dans un régime autoritaire, on voit beaucoup de bâtiments tagués dont il serait intéressant d'interpréter le graphisme.
Je tombe en arrêt devant une superbe galerie!!!. Un supporter de l'ASM, sans doute.
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Après un passage par l’UCCA, le Français Hadrien de Montferrand décide en 2009 d’ouvrir sa propre galerie en s’orientant vers des œuvres originales sur papier. Installé au cœur du 798, il propose une programmation basée sur le travail d’artistes chinois reconnus (Liu Xiaodong, Wang Du…), mais aussi internationaux (Fabien Mérelle, Barthélémy Toguo…). Par ailleurs, depuis 2013, il dispose d’une seconde galerie à Hangzhou.

Au hasard,on rencontre, une sorte de Vénus de Milo en lego, une statue comme un cri de Munsch, des dinosaures (Mao, Chou en Lai, Liou Chao Chi?)
Une
composition où je verrais bien la patte de Ai Wei Wei?

 Des compositions daliennes, des murs de briques superbement tagués.



Un Mao sans tête, un brin subversif, col Mao, casquette d'ouvrier, main ouverte et pas poing fermé.

Une beauté lascive, un vieux camion tagué, ici tout semble permis... pas de censure apparente.

 Un poing fermé qu'envahit l'herbe folle, comme pour nous dire que Mao est bien mort, que le cauchemar a pris fin...


 Un lapin bleu qu'on verrait bien à Central Park, à coté de la statue d'Alice.



 La Joconde qui fait de l'œil à King Kong




Dans un coin du quartier, la gare désaffectée qui est devenue un café-resto branché. La rue s'éveille lentement , des vélos et des pédaleurs, un masque sur la bouche souvent.







Une nouvelle révolution culturelle est en marche qui me convient plus que la première.





En quittant le quartier, faisant face à un soldat de l'Armée Rouge au garde à vous impeccable, 2 hudlers qui franchissent l'obstacle: Est ce une référence à Liu Xiang champion olympique ou le symbole de l'artiste qui franchit l'obstacle des interdits et court vers la liberté?
" L'athlète chinois Liu Xiang, coureur de 110m haires a annoncé mardi sa retraite sportive, à 31 ans, provoquant immédiatement une vague de tristesse dans un pays qui s'était éveillé à l'athlétisme avec ses exploits. 

En 2004, la Chine et le monde découvrent son talent quand il parvient à décrocher l'or olympique. Deux ans plus tard, le natif de Shanghai avait décroché un record du monde au meeting de Lausanne, avec un temps (12.88) qui a depuis été battu par Dayron Robles. 

Mais à côté de ces coups d'éclat, Liu Xiang a malheureusement beaucoup fréquenté les infirmeries. Devenu l'enfant chéri des sponsors dans son pays, il avait dû renoncer en séries aux JO-2008 devant son public à Pékin, victime d'une blessure à un tendon d'Achille qu'il tentait de soigner depuis plusieurs mois. Les images sur la ligne de départ le montrent souffrant le martyr. Après un faux départ, il avait fini par arracher ses dossards pour quitter la piste.

Cette impensable élimination avait plongé dans la stupeur toute la Chine et est restée comme l'un des épisodes sportifs les plus dramatiques de cette olympiade."

Visite intéressante qu'il aurait été agréable de refaire le soir quand les terrasses des cafés sont pleines d'une jeunesse qui n'a connu que l'ouverture et les galeries ouvertes.  

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