vendredi 23 juin 2017

CHINE, PéKIN, LE TEMPLE DES LAMAS

Notre voyage en Chine a été organisé par l'Agence Circuits Chine et supervisé d'un bout à l'autre par madame Justine Peng qui a fait preuve de patience, de gentillesse,d'une réactivité sans faille ,d'une extrême disponibilité et d'une compétence absolument confondante. Nous conseillons tous les candidats au voyage en Chine de faire appel à ses services qui nous ont permis de traverser des problèmes que peu de professionnels auraient résolus dans de telles conditions.Merci à elle et aux guides qui nous ont accompagnés à nos différentes étapes.

Circuit Chine: 5 th  floor,9 Yifeng Nan Road,Qi Xing District, Guilin,Guangxi,P.C.R
Mail:contact@circuitchine.com
Tel 0086-773-5619555 service francophone

Quand nous quittons l'Art District, la première chose qui nous stupéfie, c'est la circulation: a chaque carrefour, alternent le flot des voitures et le flot des 2 roues , réglé comme un ballet par des policiers autoritaires, qui balancent leurs bras comme des sémaphores et jouent impérieusement du sifflet.

Le Temple des Lamas est situé au nord de Pékin près des anciens remparts et à quelques centaines de mètres de notre hôtel. Nous sommes un peu exténués, en manque de sommeil et aspirons à quelques repos, pour Catherine, à quelques repas aussi car elle a boudé le petit déjeuner pas terrible dans l'avion.
En arrivant au temple, Véronique nous apprend à traverser la rue. En Chine , pas de pitié, pas de priorité pour le piéton qui s'aventure à traverser une artère: le passage protégé n'existe que dans nos fantasmes d'occidentaux et les conducteurs n'ont aucun respect  pour les misérables piétons.Je comprend qu'on ne s'avance sur la chaussée que lorsqu'un chinois nous sert d'écran.

Le temple des lamas fut construit en 1694 par l'empereur mandchou Kangxi pour servir de résidence au prince héritier. Son petit fils, l'empereur Quianlong le transforma en temple bouddhiste tibétain et entreprit de diffuser largement la religion bouddhiste dans tout l'Empire du Milieu.
 On est d'abord accueilli par de superbes lions chinois puis on franchit la porte de la Concorde avec ses tuiles vernissées jaunes et vertes, on suit alors une large allée bordée d'arbres jusqu'au pavillon du Tambour à gauche qui fait face au pavillon de la Cloche à droite.

La première chose qui me frappe c'est la sublime beauté des toits, leurs soubassements très ouvragés et la beauté de leur tuiles vernissées.

"Les tuiles chinoises sont faites en terre grisâtre, la même que les briques, souvent peu cuites. Elles sont de forme demi-canal pour assurer la bonne conduite des fortes pluies.
On les dispose ainsi :
Du faîte au bord inférieur, elles sont posées en rangées, formant des gouttières verticales. A la jonction de deux rangées, on en dispose une troisième inversée, sa partie convexe vers le ciel, enjambant les deux rangées. Cela permet d'éviter les infiltrations d'eau.
Bien entendu, les tuiles v
ernissées existent, elles sont réservées aux bâtiments officiels comme les palais, les temples ou les hauts lieux de l'administration. On trouve trois couleurs possibles.
Les tuiles jaunes sont pour les palais de l'empereur uniquement. Le jaune fut pendant plus de 2000 ans interdit à tout autre que le fils du ciel.
Les tuiles bleues évoquent le ciel, le temple du Ciel à Pékin est un exemple.
Enfin, les tuiles vertes sont pour les autres usages, temples, monastères, pagodes, palais princiers et bâtiments administratifs importants.

Pour finir le bord du toit et protéger les chevrons, des tuiles spéciales sont produites avec un bout. Ce dernier possède souvent un motif ou un caractère. Cette tuile est tenue au chevron par un clou spécial à chapeau.
Il est courant que ce chapeau de céramique soit orné d'une tête de chimère pour les bâtiments importants."

"Une autre caractéristique du toit chinois est  la présence de ses tuiles faîtières. Leur présence est avérée dès l'époque des Royaumes Combattants et ne va pas énormément évoluer sur leur 2600 ans d'histoire.
Elles sont pour but de protéger le bâtiment. Techniquement, elles tiennent les tuiles des quatre pentes ensembles. Mais si l'on cherche plus loin, la croyance des esprits et autres démons de la Chine ancienne leur attribut le pouvoir d'agir contre les incendies. C'est la raison pour laquelle on leur a donné dès les Royaumes Combattants cette forme de monstre aquatiques qu'on peut encore leur deviner.
La queue relevée et une gueule hideuse, on pourrait penser à un monstre inspiré d'un dauphin comme dans les fontaines européennes, mais les chinois l'appellent "Chiwei", queue de Hibou.

Selon une légende, un mythique poisson de mer aux pouvoirs divins, ressemblant à un hibou, pouvait éteindre un incendie avec les flots qu'il soulevait. Superstitieux et craignant les esprits malveillants, les anciens placèrent cet animal au deux extrémités du toit. Ce monstre marin sera remplacé sous les Qing par un dragon, d'aspect plus noble!"





Le toit chinois est très incurvé, en forme d'aile d'hirondelle grace à l'utilisation de dougong.

"Un dougong 斗拱 est une pièce de construction en bois, en forme de crochet, qui est unique à l'architecture chinoise.
Depuis au moins la dynastie des Zhou Occidentaux (1050-771 avant J.C environ), ils étaient placés entre le sommet d'une colonne et une poutre transversale pour supporter les toits concaves des constructions en poutres étagées qui sont l'archétype de l'architecture Chinoise.

Chaque dougong est formé de bras doubles en forme d'arc (拱, gong), supportés par un bloc de bois (斗, dou) de chaque côté. Les dougongs étaient aussi utilisés pour la décoration et l'apparat plutôt que dans un but entièrement pragmatique de support, tel que sur les solides pagodes de briques comme la Pagode de Fer* construite en 1049."

"On pense que le "dougong" n'apparait vraiment que sous les Tang, grande dynastie batisseuse du centre-nord de la Chine. Puis sous les Song, quelques siècles plus tard, le système se perfectionne et ose des courbes de plus en plus fortes. Il serait probable que l'influance des courbes des batiments Song soit du à l'arrivée à la Capitale d'un architecte du Sud de l'Empire, originaire de Hangzhou, ou au départ de la coure pour leur capitale du Sud, Hangzhou...
Toujours aujourd'hui, les toits les plus incurvés de Chine se trouvent au sud du Chang Jiang, celui qu'on appelle fleuve bleu en Occident. Hangzhou est encore de nos jours la capitale, avec Suzhou , de la magnificence de l'art batisseur des chinois".



Autre chose remarquable , la processions de petits monstres que l'on y trouve systématiquement.
"Ce sont ces petits personnages et monstres que l'on voit avancer sur le rebord des avant-toits des temples et palais. Normalement, la présence en tête d'un cavalier monté sur un oiseau, appelé Prince Wang ou Immortel, désigne un bâtiment d'importance impériale."
 "On trouve aussi des acrotères, pièces de terre cuite placées au bout d'une poutre pour la protéger de la pluie, à tête monstrueuse. Sous les Qing ces dernières prennent la forme d'un monstre aquatique à trompe, comme les têtes de gouttières des tertres des palais et temples impériaux, sorte de dragon des eaux."

Dans les temples chinois, les noms donnés aux différentes salles sont souvent poétiques.
Dans le temple des Lamas,les photos sont interdites à l'intérieur des salles aussi me contenterais-je d'en faire la description.

Une des réussites de Mao, enfin, c'est une interprétation personnelle,c'est d'avoir réussi à extirper la majorité des chinois de l'adduction à l"opium du peuple".Durant le voyage, j'ai systématiquement posé la même question à nos guides respectifs:" quelle est votre religion".
Le seul qui m'a paru être un bouddhiste très pratiquant était Jam, le guide à Shangri La.Ici, Véronique me répond:"Je ne crois qu'en moi,..."
Cependant, les gens qui se pressent en une foule compacte au temple des Lamas témoignent d'une grande piété et d'une infinie ferveur.Chacun vient au temple avec ses offrandes, fait brûler des bâtons d'encens.Les bâtiments émergent d'une sorte de fumée épaisse et parfumée qui provoque chez Catherine des malaises.


Nous voici dans la salle des Quatre Gardiens Célestes. Depuis le seuil, je peux photographier le superbe plafond à caissons polychromes.
Les Gardiens célestes gardent  les points cardinaux. CE sont des statues polychromes en terre cuite avec des expressions hautes en couleur qui foulent les monstres et les diables sous leurs pieds.

Vaishravana (Duo Wen Tian), gardien du Nord, est l'héritier de Kubera de l'hindouisme. Sa couleur est le vert (jaune dans le reste du monde Bouddhiste) et il est accompagné d'une mangouste (ennemi du serpent symbole du mal).
-Dhritarastra (Chi Guo Tian), gardien de l'Est, est l'héritier de Varuna. Sa couleur est le blanc et il est souvent représenté avec un instrument à corde car il purifie le Monde par le son de son instrument.
-Virudhaka (Zeng Chang Tian), gardien du Sud, est l'héritier de Yama de l'hindouisme. Sa couleur est souvent le bleu ou le vert (comme Yama au passage...) et est armé d'une épée.
-Virupaksa (Guang Mu Tian), gardien de l'Ouest, est l'héritier d'Indra de l'hindouisme. Sa couleur est le rouge et il tient un serpent (Naga) dans une main, défenseur du Dharma.


Chacune des salles comporte un panneau en 4 langues, mandchou, tibétain, mandarin et mongol qui en indique le nom.








La salle suivante est la salle de la Concorde Harmonieuse où trônent 3 Bouddhas posés sur des socles en forme de lotus, symbole de la pureté.



 Dans cette salle, des moulins à prière que font inlassablement tourner les fidèles en récitant le mantra: "Om mani padme hum"

La salle suivante est la Salle de la Protection Eternelle avec encore 3 Bouddhas qui symbolisent la Médecine, la Longévité et l'Enseignement.
Dans cette salle ,2 tankas superbes.

"Les Thangka sont des peintures de forme rectangulaire exécutées sur des toiles de lin, de coton ou parfois de soie imbibées de chaux et de gomme végétale ou animale. Les contours des personnages et les sujets sont tracés au fusain ou à l'encre de Chine. La plupart des thangka ont un caractère sacré, elles représentent des mandalas, des divinités, les bodhisattvas ou des portraits du dalaï-lama.

Autrefois, pour la peinture et la sculpture, on utilisait des pigments naturels à base de plantes ou de minéraux. L'extraordinaire richesse de la flore et du sous-sol tibétain fournissait la plupart des matières premières: arsenic pour le jaune, indigo et lapis-lazuli pour le bleu, cochenille pour le rouge. L'or était généralement réservé aux détails du vêtement ou aux emblèmes des divinités.

L'encadrement en tissu d'un Thangka possède une signification spirituelle importante inséparable de l'image elle-même. Cette dernière et le cadre se complètent pour former une unité symbolique mais aussi artistique car il n'existe pas vraiment de frontières entre les deux. L'encadrement avec ses parties de tissu clairement délimitées reflète la structure de base de la conception tibétaine du monde et évoque en même temps les thèmes spirituels qui se retrouvent dans l'image sous forme d'objets. 

Lors des fêtes, on dévoile parfois, sur le mur du monastère, des thangka aux dimensions monumentales. Le monastère de Gyantse, au Kham, possédait ainsi une très grande thangka représentant Dugkar, une divinité terrible, symbole de la pacification du mal. Cette thangka, véritable trésor haut de trois étages, était exposée une fois par an à la fin de l'été, devant la foule de pèlerins.
La fabrication de ce type d'oeuvres est étroitement associée à l'exécution de rituels et d'exercices de méditation de telle sorte que leur achèvement peut parfois prendre des années."


L'un des 2 est constitué de 6000 coupons de soie cousus.
La ferveur , la dévotion sont à leur comble, dans une épaisse fumée d'encens qui incommode Catherine.
















Nous parvenons à la plus belle salle du temple des Lamas, la salle de la Roue de la Loi.Elle est consacrée à Tsongkapa, le fondateur de la secte bouddhiste des Bonnets Jaunes qui domine le bouddhisme tibétain.Une immense statue de Tsongkapa passe à travers une ouverture faite dans le toit C'est là que les bonzes prennent place. Deux trônes dans cette salle, celui du dalai lama dont le pouvoir n'a pas autorisé la photo et celui du panchen Lama dont la photo est présente. Sur les murs de belles fresques.


 Le dernier pavillon, celui des Dix Mille Bonheurs est un pavillon à triple toiture qui date de 1750. A l'intérieur une statue du Bouddha,26m de haut , 8 m de diamètre que le dalai lama de l'époque offrit à l'empereur Qianlong. Elle a été sculptée dans un unique tronc de santal blanc.














Nous sommes alors exténué et nous demandons à Véronique de nous conduire à l'hôtel, tout près d'ici dans un hutong après un passage à la Bank of China pour retirer quelques huans. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire