Quand on a ses habitudes à l'auberge de Montfleury, il serait déplacé de dire que c'est notre cantine mais lorsqu'on prend nos quartiers d'été, il est rare, comme cette année, de passer presque un mois sans y venir diner. La semaine dernière, nous avions prévu d'y retenir la table mais l'auberge était fermée pour la semaine. Pour la réouverture, c'est la nouvelle carte et c'est un bonheur de la découvrir comme c'est un bonheur de retrouver la dream team qui règne sur la salle reconstituée avec le retour du fils prodige, Nicolas, revenu remplacer Laure qui va bientot se retirer quelques mois pour un heureux événement. Et pour diriger la maison avec le sourire et le charme, Angèle dans sa longue robe blanche. Avec une semaine de retard, on me souhaite mon anniversaire, Montfleury a de la mémoire. Nous ne cédons pas aux chants des sirènes et nous déclinons les tentations de champagnes ou de cocktails maison que Nicolas nous propose et nous commençons par l'éveil des papilles, un mélange d'herbes aromatiques, de graines de courge avec une tuile de maïs. Nous choisissons le menu découverte avec 2 entrées car le choix est difficile parmi les 3. Catherine fait confiance à Nicolas pour un verre de vin blanc qui s'apparente à un Sauvignon, pendant que je décide d'accompagner tout le repas d'un vin rouge dont le nom de domaine m'évoque un souvenir délicieux, le domaine Gauby en Catalogne française. Le blanc est un vin de la région d'origine de Nicolas Kunz, l'Alsace. C'est un assemblage de Pinot blanc et d'Auxerrois, Paar (paire en alsacien) élevée par une grande dame du vignoble alsacien Mélanie Pfister, la Divine. " Issu de vignes de près de 45 ans, paar est un vin de belle facture, avec une profondeur et une minéralité peu communes pour ce type de vins." Le vin rouge catalan, Domaine Gauby "Les Calcinaires" 2020, 93/100. "Expression pure et pimpante de rose, de framboise sauvage, un vin immédiat qui remportera tous les suffrages."
Les amuse-bouche sont remarquables, une tartelette japonisante avec des œufs de poissons et pleins de saveur, une paella revisitée, le haricot vert et le top du top, un cromesqui de pigeon et dans la cuillère une mousse onctueuse qui me rappelle la somptueuse crème de bécasse de tonton Philou. Divin.Puis la focaccia persillée de Cédric, le chef pâtissier avec une tapenade d'olives noires couverte d'une émulsion de burrata et surprise, un poison décrié, le chinchard dans un bouillon asiatique. Le chinchard dont je garde un triste souvenir d'un safari au Botswana, est réhabilité et le bouillon, je demande une petite cuillère pour n'en perdre aucune goutte.
Pour la part, bien que connaissant la virtuosité de Richard dans le traitement du ris de veau, j'opte pour le pigeon de la maison Prohet-Chabert "sans cuisson", un carpaccio de pigeon traité à l'italienne, avec un ketchup de pastèque, c'est un délice, . C'est un élevage de la région de Valence qui produit des pigeons de la race « Myrthis » création issue de souches
comme le King, le King argenté, le Hubbel, toutes sélectionnées pour la
finesse et la saveur de leur chair.
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