J'ai besoin de revoir l'hiverEt ses aurores boréales
Retour sur le bateau vers 18h, on quitte le quai un quart d'heure plus tard, le temps est très clair et sur les applications, la probabilité de voir des aurores ce soir, est particulièrement élevée. Notre réunion quotidienne avec Emmanuel a lieu à 18h30. Demain, nous avons prévu de participer à l'expédition au Cap Nord. A l'escale de Honningsvag, nous prendrons un bus avec un guide et nous passerons 2h30 au Cap Nord. Le cap Nord est situé au nord de la Norvège. La falaise de 307 mètres de hauteur qui marque son extrémité est souvent décrite comme le point le plus septentrional d'Europe, bien que cette situation corresponde en réalité à Knivskjellodden, 1 611 mètres plus au nord.L'exposé de ce soir est consacré au peuple sami. Les Samis sont un peuple autochtone d'une zone qui couvre le nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande et la péninsule de Kola en Russie. Cette zone est communément appelée Laponie mais le politiquement correct a remplacé le terme de lapons par celui de sami. L'élevage nomade des rennes, pilier de l'économie samie, est un marqueur identitaire fort. Aujourd'hui, moins de 20% des Samis vivent directement du renne. Aujourd’hui, les Samis ne sont plus nomades, rien à voir avec l’imagerie des cartes postales que vous pouvez encore voir ici et là. Des siècles d’assimilation forcé ont eu raison de leurs traditions. Ils habitent dans des maisons modernes, utilisent les téléphones portables et il y a bien longtemps qu’ils ont laissé le traîneau de rennes de côté pour la rapidité et l’efficacité des scooters des neiges.
Pendant le repas, et même avant, en sortant de la réunion, la rumeur des aurores commence à enfler. Sur le pont beaucoup de monde, des anglais et des allemands qui dînent très tôt.
Pour moi, la prouesse technique qui consiste à immortaliser l'aurore est restée totalement inaccessible pendant ce voyage. Je me suis certainement découragé trop vite et , trop vite, j'ai baissé les bras demandant à mes compagnons de voyage de partager généreusement leurs photos. Les premiers jours, Marie n'a pas eu plus de réussite que moi, mais elle s'est accrochée à tous les sens du terme. L’œil met une quinzaine de minutes à accommoder et à distinguer le spectacle. Quand le bateau avance, le froid, le vent , la difficulté a supporter plus de 10 minutes le froid ressenti, les lumières parasites font que bien peu résistent. En fait Marie me dit qu'elle n'a réussi ses photos que ce soir là quand le phénomène s'est intensifie et qu'elle a posé 30 secondes avec un iso assez faible. En plus, elle tenait le pied photo à 2 mains pour ne pas qu'il s'envole. Mais le résultat est à la hauteur de ses attentes.=
Une remarque: Hurtigruten promet à ses passagers de leur offrir une semaine de croisière si, par malheur, aucune aurore n'a été visible lors d'une croisière hivernale. C'est ce qui explique que la première aurore rencontrée, même si elle est faiblarde fait l'objet d'annonces en 4 langues. Le lendemain, les annonces sont moins impératives et, une nuit, une passagère anglaise a vu, à 2 heures du matin, une aurore sublime. Elle a averti le personnel de permanence sur le bateau mais aucune annonce n'a été répercuté dans les cabines. On pourrait reprocher à Hurtigruten son approche mercantile qui considère que son contrat est rempli quand les passagers ont vu leur première aurore.
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