Ce voyage est le cadeau d'anniversaire de Catherine qui, en Juin 2022 a franchi une dizaine. Tout au long du voyage nous allons penser à nos enfants et petits enfants, à nos amis qui ont fait que ce rêve d'aurores boréales et de contrées arctiques se réalise. Le voyage qui nous a conduit à Bergen est long, dimanche, Clermont Paris, nuit à l'aéroport puis Paris Bergen avec une escale à Amsterdam. vols sans histoire de Paris à Bergen mais, dans la salle d'attente, on observe, on scrute, on écoute pour essayer de savoir avec qui on souhaiterait partager la table et qui on voudrait éviter à tout prix.Pas besoin de participer à la conversation Par exemple, face à nous, une mère et sa fille, réservées, discrètes mais voilà que 2 sœurs, volubiles, envahissantes, parlant fort viennent se poser à coté d'elles. Pas besoin de se mêler à la conversation pour savoir qu'elles sont de Toulon mais qu'elles ont dormi ("si on peut dire dormir") à Marseille. L'une des 2 est amoureuse de la Norvège :"une fois en voyage organisé, une fois en camping car et aujourd'hui". " Les cons, ça ose tout...c'est à ça qu'on les reconnaît." Pourvu que ce ne soit pas nos compagnons de voyage. On préférerait la mère et la fille, inch Allah.
Le survol de Bergen est une belle introduction au voyage, une cote découpée, une multitude d’îles, un fjord.
A l'arrivée, un car nous attend qui va nous mener à l'embarcadère Hurtigruten dans le port industriel. Là, nous sommes accueillis par un petit buffet avec la soupe de poisson norvégienne, des viennoiseries et des boissons. La soupe de poisson n'a rien a voir avec celle qu'on déguste avec une bonne bouillabaisse à Marseille ou à Carry le Rouet.
Préparation de la fiskesuppe, ou soupe de poisson norvégienne :
"Tout d’abord comptez environ 100g de chair de poisson par personne, sans arêtes et sans peau. Le poisson doit être de deux espèces, du saumon pour moitié, et du poisson à chair blanche pour l’autre moitié. Sur place à Tromsø j’ai goûté des soupes qui contenaient du flétan ou du cabillaud, ou d’autres poissons plus locaux dont le nom n’a pas su m’être traduit en anglais.
- Découpez le poisson en dés de moins de 2 cm et conserver au frais.
- Préparer les légumes : émincer l’oignon, éplucher la carotte et le céleri, les laver puis les détailler en petits morceaux. Nettoyer le poireau, conserver les parties tendres du vert et du blanc, les couper finement.
- Faire fondre une cuillerée de beurre dans un faitout, y faire fondre l’oignon pendant 5 minutes.
- Ajouter le vin blanc sec si vous appréciez (facultatif), porter à ébullition puis laisser mijoter sans couvrir environ 5 minutes, jusqu’à évaporation du vin ou presque.
- Verser ensemble les légumes puis le fumet de poisson, porter de nouveau à ébullition. Baisser le feu, couvrez d’un couvercle.
- Laisser mijoter environ 15 minutes jusqu’à cuisson des légumes. Les piquer d’une pointe de couteau pour vérifier.
- Faire chauffer la crème mais sans la faire bouillir, y faire fondre le beurre petit à petit.
- Baisser le feu sous la soupe, verser doucement le mélange crème et beurre.
- Ajouter immédiatement le poisson en morceaux.
- Faire cuire environ 3 à 5 minutes jusqu’à cuisson du poisson (il doit rester tendre sous la pointe d’un couteau).
- Ajouter les tiges vertes d’oignons frais (ou de la ciboulette fraîche) et laissez encore chauffer une minute à feu doux.
- Rectifier l’assaisonnement avec sel et poivre, puis ajouter les baies roses avant de servir."
Le bateau partira à 20h, il est 15h et nous avons le temps de découvrir la ville au gré de notre fantaisie. En quittant le bateau, nous partons au hasard et nous suivons une étroite petite rue pavée , en pente. Nous sommes dans le vieux Bergen. Emmanuel Theret, notre accompagnateur français, sur la croisière, nous a dit , qu'aujourd'hui, nous avons la chance de découvrir Bergen, sans le pluie, qui tombe , ici, 3àà Jours par ans. Le Vieux Bergen, « Gamle Bergen » en norvégien, est un quartier qui, depuis la fin du Moyen Age jusqu’au début du XIXème siècle, n’a pas beaucoup changé. Il s'étend du Théâtre National à Nordnes. Devant le théâtre, trône la statue d'Ibsen et sur le coté celle de Bjørnson Nobel de littérature en 1903 et inconnu de nous, misérables ignares. C'est lui qui écrivit les paroles de l'hymne norvégien quand la Norvège s'est séparée de la Suède en 1905.
le Vieux Bergen est typique de par ses maisons de bois colorées et ses étroites ruelles pentues et pavées. Lorsque l’on s’y promène, on ne peut que s’imprégner de sa quiétude et de son atmosphère d’un autre temps. Les habitants qui vivent dans ces maisons ancestrales ont pris l’habitude de décorer leurs fenêtres sans volets de bougies et de babioles en tous genres .
A la fin du quartier, on débouche sur une avenue plus large avec des constructions germano-nordiques assez austères et des magasins sans trop de fantaisies. Le norvégiens semble peu mutins, ici, pas de boutiques émoustillantes avec balconnets, strins ou porte-jarretelles, les dessous de ces dames semblent plutot destinés à la pratique du sport qu'à la gaudriole.On arrive sur une très large place avec, à l'extrémité, un monument orné de statues qui correspondent aux marins de toutes les époques. C'est le Sjomannsmonumentet
Nous sommes, maintenant, à la limite du quartier de Bryggen qui est la carte postale de Bergen. Quelques superbes immeubles comme celui-ci peint en jaune, beaucoup de bars et de restaurants où le norvégien taciturne vient, quand c'est son jour, étancher son désir d'alcool. Il s’enivre , se défonce une fois tous les 7 ou 10 jours à l'Acquavit où à la bière. Au bord du quai, le Starbuck est installé dans un très bel ancien entrepôt avec vue sur le port. Puis on découvre Bryggen.
Bryggen est le quartier portuaire historique de Bergen. En 1350, la Ligue hanséatique a créé un « bureau hanséatique » à Bergen. Celui-ci est progressivement devenu le propriétaire de Bryggen et a contrôlé le commerce du stockfisch en provenance du Nord de la Norvège grâce à un privilège accordé par la Couronne. Au total, la Ligue hanséatique a établi quatre bureaux hanséatiques, Bryggen est à ce jour le seul qui ait été conservé.
Les statues enseignes qui ornent les angles et les façades des maisons sont superbes comme ce pêcheur ou sur le quai une licorne.
La maison qui fait l'angle de la rue , au bout du quai comporte d'intéressants détails: l'aigle a 2 têtes armoirie de l'Allemagne, le nom de la maison, et 3 dates 148O, 1772, 1972.
"L'histoire de Bergen est fortement liée à celle de la Ligue Hanséatique . Le quartier de Bryggen (initialement appelée Tyskebryggen,
le quai allemand) témoigne de cette présence. A son apogée au XIVème
siècle, cette ligue d'origine allemande regroupait jusqu'à 70 grandes
villes et plus d'une centaine de taille plus modeste. Son organisation
était régionalisée et découpée en quatre zones dont la plus importante,
la zone Wende était placée sous l'autorité de Lübeck dont le Conseil
assurait la gestion des intérêts de la Ligue. Elle disposait de quatre
comptoirs principaux (Bergen, Bruges, Londres et Novgorod) et de
nombreux comptoirs secondaires. Ces lieux tout comme les villes
hanséatiques étaient des points de transit des marchandises.
La
création du comptoir de Bergen trouve ses prémisses au XIIème siècle
avec l'arrivée des premiers marchands en provenance de Lübeck. La Hanse
est alors encore au stade embryonnaire et ne prendra réellement son
essor qu'en 1241 après la signature d'un accord entre Lübeck et
Hambourg. L'objet de l'association est simple : il s'agit pour les
marchands de créer les conditions favorables au développement de leurs
activités commerciales. Ils cherchent pour cela à contrôler et protéger
les voies terrestres et maritimes. Ils frappent monnaie commune et
obtiennent des souverains européens monopoles et privilèges. Véritable
Etat dans l'Etat, l'organisation n'hésite pas à imposer aux villes des
blocus pour faire respecter ses droits. Ce sera le cas de Bergen entre
1282 et 1285. Au Danemark, elle obtiendra même que l'élection du roi
soit soumise à son approbation. Le XVème marque le début du déclin de la
Ligue."
Les ruelles de Bryggen sont très étroites, 2mètres et parfois moins et les maisons toutes alignées mais pas collées les unes aux autres, sont séparées d'une dizaine de centimètres. Elles sont construites en bois, la rue est constituée d'un plancher ce qui explique la facilité pour que le feu communique de maisons en maison et d'une ruelle à la suivante.
Nous revenons au bateau par le chemin des écoliers à travers des rues très agréables, des maisons de bois et d'autres d'une belle élégance architecturale.
Nous retrouvons Emmanuel vers 18h qui nous remet nos enveloppe avec notre carte qui ouvre la porte de la cabine, qui permet d'effectuer les achats à bord et qui indique à l'équipage qu'on sort du bateau à l'escale et qu'on le réintègre.
Les valises nous attendent devant les cabines. Ce soir, buffet ce n'est que demain que nous serons affectés les tables avec une bonne ou une mauvaise surprise à l'attribution de nos compagnons. Le choix des cabines est important et nécessite de se pencher attentivement sur le plan du bateau. Pour nous, le choix fut simple car les Morellet puis les Rocagel avait déjà fait cette croisière. Un étage à éviter, le 5 car il correspond à un pont qui encercle le bateau , les gens s'y promènent jour et nuit ce qui permet, à l'avant par exemple, d'admirer la plastique du mec qui occupe la suite. Le soir de la première aurore boréale, il s'exhibe involontairement, j'espère, en caleçon, torse nu sur le lit et une centaine de personnes défilent devant sa fenêtre. Il faut éviter, sur le même pont, les cabines qui donnent sur les canots de sauvetage, la vue y est limitée. Sur Hurtigruten, l'échelle de prix est très large et les cabines les mieux placées sont naturellement les plus chères. Le bateau appareille à 20h, et , pour ceux qui le désirent le champagne est servi pour célébrer le début de la croisière. La coupe ne fait pas partie du package et elle fait partie des dépenses supplémentaires. Une dame charmante nous prend une photo, nous ferons sa connaissance plus tard, c'est Dominique.
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