mercredi 23 octobre 2019

2019, AUX CONFINS DE L'AUVERGNE, LES CèPES SORTENT ENFIN

La saison traîne en longueur, jusqu'au 20 Octobre quelques poussées timides, juste de quoi accompagner quelques oeufs, des girolles cibaria ou amethysta, des améthystes, de rares pieds de moutons et 5 ou 6 cèpes toujours beaux par ci par là.
Après l'Ardèche avec quelques estivalis et aereus, j'alterne entre les confins Puy de Dome et Haute Loire vers St Allyre et aux frontières de l'Auvergne et de la France pour les auverxiters...
Depuis le 7 Octobre, les cueillettes sont maigres mais jamais de bredouille, les cèpes de Bordeaux sont toujours jeunes, jamais véreux, on se les dispute avec les quelques limaces qui courent sur les aiguilles de sapins et dans les mousses.
Le plaisir de les découvrir est toujours aussi délicieux quand ils émergent à peine de leur tapis vert. Depuis le 15 Octobre, chaque matin, j'arrive le premier. Un couple me suit, réglé comme du papier à musique 3 minutes après moi. Ils se garent toujours pareil, en épi, s'habillent toujours pareil, lui un cache poussière jaune pour montrer qu'il est plus qu'un gilet, elle, hommasse, informe, ce n'est qu'à la voix que je distingue une femme. Dés qu'ils sont à pied d'oeuvre, ils me collent au cul, sucent ma roue, me marquent à la culotte pour que je les conduise  sur mes spots.



 Ce matin , ça commence bien. Les petits joufflus sortent à peine le bout du chapeau. J'en ramasse une bonne vingtaine, des bouchons,à l'exception notable d'un spécimen superbe, juste au bord d'un sapin qui d'année en année se décompose. Le couple enrage à 10 mètres mais respecte mon périmètre de sécurité. Quand je me décide à descendre plus bas, ils comprennent et essayent de me couper la route. Chacun de son coté, on ramasse, 5 ou 6 beaux cèpes de Bordeaux puis je tente de les semer à travers les sphaignes et un passage marécageux, j'arrive sur un spot qui ne donne plus rien depuis plusieurs années, un premier exemplaire et quand je suis accroupi, je me rend compte qu'il est en compagnie de 15 petits frères  , bien blancs, mafflus et ventrus. Les 2 pots de colle sont revenu dans mes roues. J'essaye d'être discret et de ne pas montrer le fond du panier maintenant, on va leur faire faire du sport.L'homme a répondu à mon bonjour, la femme n'a pas eu un mot. Elle m'espionne et me manifeste une indifférence crasse.Je vais marcher 3 heures,descendre des pentes abruptes en me disant que mon col du fémur est plus costaud que le leur. Beaucoup d'efforts pour presque rien, 5 cèpes:un au bord d'une mare à sanglier et 4 sur le talus qui borde le chemin défoncé par les 4X4 et les motos de trial.Quand je reviens, les 2 sont toujours près de nos voitures, pas un regard , pas un mot. Le lendemain, même scénario.
 


 Pour varier les plaisirs et les bois, une petite incursion en lisière de Haute Loire, presque à la Chaise Dieu, pas un cèpes mais de la variété, des chanterelles grises et jaunes, des girolles cibarius et améthysta, des améthystes, quelques pieds rouges, les pieds de mouton commencent, un petit kilo en tout mais excellent autour d'un rôti de porc du Cantal bien confit.







Puis Dimanche, vers 15h30, le déluge. Pendant le match gagné contre le LOU, superbe arc en ciel. Demain au lever du jour , je serais au confins de la Loire...
Je débarque dans mon bois à 8h20, le jour se lève à peine quand je descend de voiture. Il y a là 2 arbres couchés, j'en fait le tour et les 3 premiers cèpes m'attendent. Personne dans le bois, et ce sera comme ça toute la matinée. Je vais à ma bouletière anti-bredouille et ils sont là , une vingtaine de bouchons, pareil un peu plus loin sur un spot qui ne donne rien depuis 3 ans, autour d'un long troncs de sapin qui n'en finit pas de pourrir.C'est le bonheur quand, accroupi dans la mousse gorgée comme une éponge, pendant qu'on nettoie un cèpe, ils sont tout autour, 5 ou 6 qui attendent que le couteau effilé leur fasse une toilette.



 Les premières photos déclenchent le flash, le bois est sombre, juste le bruit des gouttes et le chant de quelques oiseaux. Le fond du panier commence à se remplir.
La matinée se poursuit, un bonheur de jouir seul dans les bois de ce moment d'exception.C'est rare d'être seul quand les premiers cèpes apparaissent au marché Saint Pierre.





 Il y a aussi quelques bolets rudes que je laisse sur place mais que je retrouverai demain éclatés et quelques erythropus.

 A la fin, 5 ou 6 kilos de superbes specimens.














Le lendemain, même lieu, même heure. Une voiture est déjà là depuis longtemps. Je file à ma bouletière et, horreur, un large faisceau fouille la nuit, pendant que tu explore vaillamment ton petit carré d'un mètre de coté, le mec, comme un vopos qui surveillait le mur, du haut du mirador pour fusiller les transfuges, inspecte 20 m2. Naturellement, pas de temps perdu à nettoyer, la femme s'en chargera à la maison. En poussant l'accommodation au max, je débusque bien 4 ou 5 beaux champignons, mais ma seule chance réside dans l'espoir d'être le premier à mon 4ème spot. Il a déjà pillé les 3 premiers... Ouf, il n'est pas passé par là, 7 beaux cèpes qui n'ont pas vu le jour et le soleil, encore livides comme des entolomes mais superbes.
Un petit kilo et demi à crapahuter 4 heures pendant que lui, s'en retourne vers 9h sa razzia accomplie. Le couple habituel est arrivé, 5 minutes après moi, lui dans son cache poussière jaune, elle dans sa tenue de passe-muraille, ils me suivent comme des caniches sans dire bonjour ou merde...No comment.
Il y a dans les bois, comme à la chasse, à la pêche, des viandards sans scrupule et sans éducation. 2 jours, même heure et un sentiment très différent. Lundi la plénitude et mardi la colère...quand les cèpes sont de sortie, les cons, les gougnafiers aussi.



1 commentaire:

  1. bien jolie reportage tu ma regales pour les suiveur te plein pas mont lozere et mont aigoual dévaster par des ordes de sauvage tous en ligne une onte

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