Quand j'étais enfant et jeune adolescent, pendant une semaine, en juillet ou en août, la pêche à l'écrevisse à pattes blanches, autochtone était autorisé et nous partions, mon copain Dominique et moi, accompagner nos pères respectifs. Ils se procuraient une tête de mouton un peu faisandée et muni de leurs balances partaient à la Fontolière en passant par la Ville Basse. Nous entrions dans la rivière à l'"Eau Minérale" ainsi nommée parce qu'une source d'eau ferrugineuse jaillissait là , canalisée dans un robinet. Elle n'avait pas, comme celle de Ventadour ,été commercialisée car elle possédait des vertues laxatives.
Nos pères nous interdisaient de patauger autour des balances et nous folâtrions librement au dessus en braconnant quelques crustacés à la main ou au fagot: un fagot de bois qu'on posait dans un enchevêtrement de branchages en posant quelques morceaux de bidoche. On retirait le fagot le soir et les écrevisses étaient prisonnières de l'étroit maillage des branches entrelacées.
Puis la pollution, la surpeche, les maladies ont décimé la population d'écrevisses et la pêche se limite au dernier week end de juillet avec des résultats très décevant car la maille imposée fait que les prises légales sont rares.
"L'Ecrevisse à pattes blanches dont le nom scientifique est Austropotamobius pallipes doit son nom à la couleur pâle du dessous de ses pinces .Elle est présente sur l'ensemble du territoire français ( dans 76 départements), partout où les conditions de qualité de l'eau favorables à sa survie sont respectées".
""L'écrevisse américaine a un corps de couleur brune et des pinces de couleur vert-rouille avec des taches noires foncées aux extrémités. L'écrevisse américaine possède des pinces plus robustes et plus larges que les autres espèces indigènes d'écrevisses. Elles ont des tâches de rouilles très apparentes de chaque côté de leur carapace (lesquelles peuvent être présentes, ou non). Elles sont généralement de 10 cm (3.9 pouces) de longueur, sans considérer les pinces.
Cette écrevisse est un envahisseur qui a conquis le Continent Européen à cause de l'homme. En voulant en faire l'élevage, il a favorisé son développement excessif. Au point de lui permettre de prendre la place des autres espèces d'écrevisses déjà sur place. En France, elle a été introduite en 1911. Depuis, elle a gagné une grande partie du territoire.
Au fil des ans, elle a supplanté l'écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) et l'écrevisse à pieds rouges (Astacus astacus). L'américaine est plus résistante aux maladies et aux pollutions. En s'intégrant au milieu, elle est entrée en concurrence alimentaire avec les autres et elle a fini par prendre leur place.
Au fil des ans, elle a supplanté l'écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) et l'écrevisse à pieds rouges (Astacus astacus). L'américaine est plus résistante aux maladies et aux pollutions. En s'intégrant au milieu, elle est entrée en concurrence alimentaire avec les autres et elle a fini par prendre leur place.
Exemple : Dans le Marais poitevin, on ne trouve plus que l'écrevisse américaine.
L'écrevisse américaine se nourrit de toutes sortes de débris organiques et végétaux. Elle consomme volontiers vers et autres invertébrés vivants ou morts. Elle est assez agressive envers les petits poissons (vairons, épinoches, etc.) qu'elle peut dévorer. L’écrevisse américaine prédate les œufs et alevins de quasiment tous les poissons.
Elle est active le jour comme la nuit. Son optimum thermique se situe vers 20 °C, mais elle supporte des températures de 1 à 30°C. C'est une espèce peu exigeante quant à la qualité de l'eau ; elle supporte les pollutions organiques et s'accommode d'eaux de qualité médiocre voire polluées. Elle peut également résister plusieurs heures à l'absence d'oxygène.
Ponte au printemps (avril-mai). Une femelle peut porter jusqu'à 450 œufs durant environ 5 semaines. Le développement des larves est très rapide ; elles deviennent indépendantes 8 jours seulement après l'éclosion (mais durée variable en fonction de la température).
Cette espèce est porteuse saine de l'Aphanomyces astaci : la peste des écrevisses qui décime les espèces autochtones.
Ponte au printemps (avril-mai). Une femelle peut porter jusqu'à 450 œufs durant environ 5 semaines. Le développement des larves est très rapide ; elles deviennent indépendantes 8 jours seulement après l'éclosion (mais durée variable en fonction de la température).
Cette espèce est porteuse saine de l'Aphanomyces astaci : la peste des écrevisses qui décime les espèces autochtones.
Se pêche à la balance, ou à la ligne avec de la viande, du poisson du foie de porc
Après avoir interrogé les marchands d'articles de pêche en Ardèche,écouter les vrais et les faux bruits,j'en ai conclu que le meilleur spot se trouvait entre Arlempdes et le Brugnon. Par malheur , ce secteur a été frappé par un orage torrentiel fin Juin et le fleuve a beaucoup souffert, un agriculteur et des milliers de truites et d'écrevisses américaines ont péri dans la catastrophe et sur cette partie de la haute Loire en contrebas de Costaros,tous les villages sont sinistrés.
Notre première tentative a lieu début juillet, nous partons, les 2 grands pères Guy et moi et nos petits fils Arthur et Titouan. J'ai acheté 5 balances, une particulièrement bien de marque Waterqueen avec des mailles de fil costaud et 4 de fabrication chinoise avec un maillage de fils qui ne semble pas présenter la résistance souhaitable.Pour attirer ces demoiselles ,j'ai demandé à mon boucher de me donner le contenu de sa poubelle :des tombées de viande, des cous de poulets et j'ai dégotté un reste d'un excellent saumon qui a servi à faire un délicieux carpaccio.
La crue a fait des dégâts incroyables, glissements de terrains, arbres arrachés, le fleuve est sortie de son lit et les bords sont souvent inaccessibles, impossible de traverser Goudet en voiture, la rue principale est une tranchée, dans la rivière et sur les bords , des portes, des photos, un fauteuil d'enfant et partout des squelettes d'écrevisses séchés au soleil revenu.
On découvre un spot accessible en prenant un chemin de terre et en se laissant glisser là où la colline a dévalé dans le fleuve.
Débuts cahotiques, on a juste pris des cannes à pêche et accroché les balances à de longues ficelles de chanvre, la récolte est maigre, une trentaine de belles bêtes, agressives à souhait qui finiront dans l'assiette avec une sauce à l'américaine que mes fils vont améliorer à la deuxième péche.
Il semble en fait que tous les tributaires de la Loire soient envahis , en particulier la Borne qui constituerait le spot le plus prolifique.Quoiqu'il en soit, les secteurs aval de Goudet et du Brugnon qui n'ont pas subi la crue avec une telle violence sont meilleurs pour l'écrevisse américaine.
Pour le deuxième épisode, c'est une sortie strictement familiale avec mes fils et mes petits enfants: on a affiné la technique avec un fil de pêche qui fait la liaison entre la balance et la ficelle de chanvre,le dispositif est plus discret: appât, un peu de saumon,des knacks et une tête de colin qui est très efficace. Résultat nettement plus brillant avec 90 spécimens dans le panier.
Troisième sortie, on pose nos balances en amont d'Arlempdes, le site est sublime. Aujourd'hui nous sommes Guy, Arthur et moi. Maigre récolte sur Arlempdes où nous pensions que le fleuve avait été épargné par la crue.
Retour sur Goudet, et la peche y est meilleure, 70 belles américaines, agressives en diable.
Je retourne avec Dominique, son gendre et Thomas son petit fils. Ils pêchent peut être trop près du bord et son très souvent détecté par les crustacés, 70 écrevisses cependant qu'on châtre sur place ce que précise la réglementation.
Pour la dernière sortie, on améliore encore le dispositif et on augmente le nombre de balances. Guy a coupé de longs bambous et fixé au bout une fourche ce qui permet de poser les balances plus loin de nous, d'augmenter la discrétion. On essaye d'abord en Ardèche, sous la Chapelle Graillouse au pont de Borie mais l'invasion des écrevisses yankees n'a pas franchi la limite du département.
Deuxième spot en amont d'Arlempdes au confluent de la Loire et d'un tributaire, pêche médiocre mais superbe coin pour pique-niquer, caillette,jambon, pâté de chevreuil, rosette, bananes et compotes avec une bouteille de Cotes du Rhone.
On finit sur Goudet, beaucoup de beaux coups, Antoine fait un coup de 6, Dominique cartonne et 124 américaines au compteur.
Pour finir, la recette:
1 vingtaine d'écrevisses vivantes, huile d'olive, 1/2 litre de bon vin blanc sec, 1/2 verre de whisky, safran, bouquet garni (laurier,persil,thym), 1 boite 140g de double concentré de tomates, 1 càc de purée d'espelette, 1 jus de citron, sel, poivre.
Faire revenir dans l'huile d'olives les écrevisses vivantes jusqu'à ce qu'elles soient bien rouges.
Verser alors dessus 1/2 verre de vin blanc et le whisky et flamber.
Mouiller avec le reste du vin blanc, saler, poivrer, safran, bouquet garni et concentré de tomates et purée d'espelette.
Couvrir, baisser le feu et laisser mijoter 1/2 heure environ.
On peut mettre à la fin 1 jus de citron.
Mes fils améliorent la recette en faisant la sauce à part: Ils pilent grossièrement 4 ou 5 têtes d'écrevisses, faire revenir ail , échalotes, thym,clou de girofles, vin blanc, coulis de tomates maison. Ils filtrent la sauce au chinois et nappent le plat d'écrevisses.
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